Dès jeudi, vous pourrez suivre les séances d'essais libres, les qualifications et le GP de Monaco dans notre environnement multiplex.

Enfin, le retour du Grand Prix de Monaco! Absent du calendrier l’an dernier, le plus prestigieux Grand Prix de la saison est de retour.

Le Grand Prix de Monaco est souvent critiqué. Pratiquement impossible de dépasser, les courses prennent souvent des allures d’une riche parade du dimanche. Et c’est bien vrai. Mais c’est Monaco. Ne boudons pas notre plaisir. Le caractère si particulier du circuit et le défi qu’il représente pour les pilotes viennent largement compenser, du moins, de mon humble point de vue... et on aura fort probablement droit à l’une des plus spectaculaires séances de qualifications de la saison.

Non, je ne prendrais pas une saison complète à Monaco. Mais une fois par année, pour son unicité, son histoire, son prestige, ses images spectaculaires des voitures frôlant les rails, Monaco demeure LA course à encercler au calendrier.

Justement, c’est une épreuve que Red Bull aussi a sans doute encerclée au calendrier. Je ne dirais pas que c’est une épreuve que Max Verstappen doit absolument gagner, puisqu’il s’agit seulement de la cinquième épreuve d’un calendrier qui en compte 23... mais il reste que c’est une opportunité que le taureau rouge ne peut laisser filer.

Les voitures Red Bull ont connu du succès dans les rues de Monaco par le passé. En 2019, c’est Lewis Hamilton qui l’avait emporté, mais non sans peine, résistant à une manœuvre audacieuse (elles le sont toutes à Monaco) de Verstappen en fin d’épreuve.

En 2018, on se souvient de la victoire de Daniel Ricciardo, et ce, malgré une perte de puissance de son groupe propulseur.

2017, ce sont les Ferrari qui s’étaient imposés devant la Red Bull de Ricciardo. Et en 2016, comment oublier la domination de l’Australien qui s’était vu priver de la victoire en raison d’un arrêt aux puits complètement raté?

Bref, les Red Bull aiment Monaco. Et c’est pourquoi, dans cette saison où chaque point pourrait faire la différence, l’écurie de Christian Horner ne doit pas rater cette occasion. Une victoire de Verstappen porterait le compte à 3-2 pour Hamilton et la course au titre demeurait aussi forte... mais une victoire d’Hamilton et un compte de 4-1 pour Lewis ferait mal au pilote néerlandais. La fin de la course au titre? Pas du tout. Mais on commencerait, lentement mais sûrement, à laisser Lewis prendre le large au classement et à devoir faire du rattrapage chez Red Bull. C’est pourquoi cette course est importante.

C’est donc un défi de taille pour Verstappen et Red Bull et il faudra s’assurer que tout soit parfait, à commencer par le pilote lui-même. Par le passé, on a souvent vu Verstappen faire des erreurs dans les rues de la principauté et il n’a jamais, en cinq participations, monté sur un podium à Monaco. S’il était parfois à blâmer pour ses malchances, en 2019, il aurait pleinement mérité sa 2e place, mais une pénalité pour une sortie dangereuse de la ligne des puits l’a relégué au 4e rang... et ça, c’est sur le compte de l’écurie.

Ce qui nous ramène à Red Bull. Eux aussi devront s’assurer de passer à la vitesse supérieure dans cette course au titre. En Espagne, Mercedes les a déjoués avec une stratégie de deux arrêts brillamment orchestrés, laissant Red Bull sans réponse. Sur un circuit comme Monaco où il est si ardu de dépasser, il faudra s’assurer de ne pas laisser Mercedes prendre l’avantage dans les puits.

Depuis le début de la saison, on voit bien que les Red Bull sont sérieuses et que pour la première fois depuis les quatre titres de Sebastian Vettel, l’écurie autrichienne peut véritablement se battre pour le titre.

Sauf que les quatre premières courses ont aussi démontré que pour battre Mercedes, tout doit être parfait. Il ne suffit pas d’avoir la voiture la plus rapide. Il faut battre un pilote des plus constants en Lewis Hamilton, qui peut convertir une course difficile en une 2e place comme à Imola.

Il faut aussi battre une équipe stratégique expérimentée qui a été la seule parmi les équipes de pointe à conserver deux trains de pneus médiums pour la course à Barcelone, comprenant rapidement au cours de la fin de semaine qu’une stratégie de deux arrêts devait être envisagée.

D’ailleurs, la Formule 1, via son service F1TV, a publié cette semaine une vidéo d’une dizaine de minutes mettant en lumière les discussions chez Mercedes entourant ce choix stratégique. On y entend les discussions entre Hamilton, son ingénieur de piste Peter Bonnington (Bono pour les intimes), le directeur Toto Wolff, le stratège en chef James Vowles, la directrice du département stratégique Rosie Wait et l’ingénieur Leonardo Da Silva.

C’est fascinant d’entendre les différents facteurs qui entrent en compte. On compare la situation avec le Grand Prix de Budapest 2019, on se remet en question, on calcule des temps au tour, quand entrer aux puits en fonction de la circulation et quand demander à Lewis d’entrer aux puits, soit le plus tard possible, afin d’éviter de vendre la mèche à Red Bull. Pour les abonnés à F1TV, allez jeter un coup d’œil, c’est aussi intéressant qu’un épisode de Drive to Survive. Pour les autres, la F1 en a publié un court extrait sur son compte Twitter.

De plus, les rivaux de Mercedes doivent aussi trouver une façon de bien développer la voiture en cours de saison pour suivre le rythme imposé par la marque à l’étoile. Depuis les essais hivernaux difficiles, on voit Mercedes s’améliorer et trouver du rythme à chaque Grand Prix. Si la Red Bull semblait avoir un meilleur rythme en début de saison, ce n’était certainement pas le cas il y a deux semaines en Espagne. Est-ce que cette tendance pourrait se poursuivre dans les rues de Monte-Carlo?

Bref, ce n’est pas pour rien que Mercedes a remporté tous les titres depuis 7 ans. C’est une machine bien huilée, du personnel à l’usine jusqu’aux pilotes en piste. C’est pourquoi le défi est si grand pour Red Bull. Et c’est pourquoi j’ai vraiment hâte de voir comment le taureau rouge va répliquer aux Flèches d’Argent cette fin de semaine afin de ne pas les laisser prendre le large.

Pour suivre le Grand Prix de Monaco, RDS vous donne rendez-vous à 8 heures 30 samedi pour la séance de qualifications et dimanche, pour la course.