SHANGHAI - McLaren, qui a monopolisé les premières lignes lors des deux premiers Grands Prix de 2012, est le favori logique du GP de Chine de Formule 1, dimanche à Shanghai, alors que Ferrari la jouera modeste et que Red Bull, championne du monde en titre, voudra gagner.

Non seulement la MP4-27 a montré, en Australie et en Malaisie, qu'elle était pour l'instant la meilleure monoplace du plateau, mais l'écurie anglaise reste sur trois victoires lors des quatre dernières éditions de ce GP de Chine, sur un circuit de Shanghai aussi moderne qu'intéressant pour les pilotes.

Sur ces trois victoires, Lewis Hamilton en a remporté deux et Jenson Button une. Lewis n'a pas encore gagné en 2012 mais il est parti deux fois de la pole position et a terminé deux fois sur le podium (3e), histoire de justifier son statut de prétendant majeur au titre mondial, comme Jenson.

Pour Paddy Lowe, son directeur technique, McLaren "est repartie légèrement déçue des deux premières courses" de la saison, et cela malgré la victoire de Button en Australie, "parce que nous n'avons pas traduit nos performances en qualifications par un plus grand nombre de points".

"Nous avons pris des points mais dans ce championnat, qui sera long et difficile, il faut absolument marquer quand on a la performance, car rien ne dit qu'on la conservera pendant toute la saison", a ajouté Lowe, pour qui la MP4-27 peut encore progresser, en course, par rapport à ce qu'elle a montré en Australie et en Malaisie.


Fry : "Ferrari à 8/10 des meilleurs"

Du côté de Ferrari, l'Espagnol Fernando Alonso, vainqueur à Sepang et leader surprise du championnat, a tout de suite douché l'enthousiasme des tifosi italiens, dès le dimanche soir, en jugeant que sa victoire "ne changeait rien" aux problèmes de la Scuderia avec la nouvelle F2012.

Son directeur technique, Pat Fry, en a remis une couche cette semaine, en estimant que "dans des conditions normales, en qualifications, sur le sec, nous sommes encore à huit dixièmes de la meilleure voiture, c'est à dire du niveau où nous voulons être".

Pour revenir au niveau de McLaren, les ingénieurs de la Scuderia ont travaillé d'arrache-pied depuis la Malaisie. Ils ont même réussi à sortir quelques nouvelles pièces -"cinq évolutions, certaines plus visibles que d'autres", selon Fry- en attendant un +package+ plus complet pour le début de la saison européenne, le 13 mai en Espagne.

Reste le cas Red Bull, notamment celui du double champion du monde en titre, Sebastian Vettel, qui lui aussi a déjà gagné en Chine, en 2009. Deuxième en Australie, le prodige allemand a dû se contenter de la 11e place en Malaisie, à cause d'une crevaison spectaculaire en fin de course. Pas vraiment le genre de résultat qui peut satisfaire ce perfectionniste absolu.

"Je suis confiant pour les deux prochaines courses", a dit Vettel la semaine dernière à Paris, après avoir reçu le Grand Prix 2011 de l'Académie française des Sports. Au classement du championnat, l'Allemand est pour l'instant devancé par son coéquipier australien Mark Webber. L'an dernier en Chine, les deux pilotes Red Bull avaient terminé sur le podium... derrière Hamilton.

Hamilton, Button et Vettel, mais aussi Alonso (2005), Schumacher (2006) et Räikkönen (2007): tous les champions du monde engagés dans la course au titre 2012 ont déjà gagné à Shanghai. Ca promet.