SAO PAULO (AFP) - Le titre pilotes est définitivement perdu pour Kimi Raikkonen, mais après le doublé au Grand Prix du Brésil de Formule 1 dimanche, McLaren-Mercedes compte bien coiffer sur le fil Renault et prouver qu'elle a la meilleure monoplace en remportant le titre constructeurs.

La victoire de Juan Pablo Montoya à Interlagos, associée à la deuxième place de Raikkonen -éliminatoire pour le pilote dans la course au titre- ont permis aux Flèches d'argent de signer un premier doublé depuis le Grand Prix d'Autriche 2000 et surtout de passer devant Renault au Championnat des constructeurs pour deux petits points.

"Je suis particulièrement content pour l'équipe, qui a travaillé très dur, que nous ayons enfin réussi ce doublé qui nous a échappé de si peu à plusieurs reprises durant la saison", a commenté Montoya au soir de sa victoire au Brésil, assurant avoir "hâte de courir les deux derniers Grands Prix de la saison".

L'écurie du nouveau champion du monde Fernando Alonso occupait la tête du classement constructeurs depuis la toute première course en Australie en mars.

Fiabilité

Mais depuis le quatrième Grand Prix, à Imola en avril, les McLaren-Mercedes se sont montrées les plus performantes du plateau. Des problèmes de fiabilité ont cependant condamné Raikkonen dans le Championnat des pilotes.

"Félicitations à Fernando (Alonso) pour son titre, mais qu'il se prépare à se battre de toutes ses forces contre mon équipe et moi jusqu'à la fin de la saison et aussi l'année prochaine", a prévenu Raikkonen, assurant qu'il allait désormais se concentrer sur le titre Constructeurs et "courir pied au plancher" les deux derniers GP de la saison, au Japon et en Chine.

McLaren-Mercedes est en effet sur une trajectoire parabolique avec cinq victoires lors des cinq dernières courses (3 pour Raikkonen et 2 pour Montoya).

"Le résultat de dimanche nous permet d'espérer bien finir la saison", a commenté le patron de l'écurie, Ron Dennis, tout en présentant des "excuses à Kimi et Juan Pablo pour les occasions manquées durant la saison".

C'est que, conformément à la philosophie de l'écurie qui veut une monoplace si extrême dans son efficacité qu'elle casse juste après la fin de la course, la MP4-20 est devenue la plus rapide du plateau. L'une des plus fragiles aussi.

Grâce à une monoplace immédiatement efficace, Alonso a, lui, construit son titre lors des quatre premières courses: Australie (3e), Malaisie (1er), Bahreïn (1er) et Saint-Marin (1er après l'abandon de Raikkonen).

"Fier"

Alors qu'il inscrivait 36 points, Raikkonen n'en engrangeait que 7 ! Et comme le faisaient remarquer tous les spécialistes dans le paddock, les points perdus en début de saison sont quasiment impossibles à reprendre.

Effectivement, Alonso au volant d'une monoplace diaboliquement fiable a ensuite géré son capital et l'écart entre les deux pilotes n'est jamais descendu sous les 22 points, en grande partie en raison de multiples problèmes mécaniques rencontrés par les Flèches d'argent et leur moteur.

"Je suis d'autant plus fier d'avoir remporté ce titre que je n'avais pas la meilleure voiture", a lancé Alonso dimanche avec un certain énervement face au bémol apporté à son triomphe par ceux qui estiment qu'il a été aidé par les mésaventures de la McLaren-Mercedes.

Toutefois, chez Renault, alors qu'on savourait le titre d'Alonso, on reconnaissait qu'il serait vraisemblablement difficile de ne pas partager les honneurs de la saison avec McLaren-Mercedes, d'empêcher les Flèches d'argent de décrocher le titre constructeurs.

"Nous faisons de notre mieux pour nous rapprocher des McLaren et nous battre jusqu'à la dernière course", a assuré le patron de l'écurie au losange, Flavio Briatore.