STUTTGART - À six semaines du premier Grand Prix de la saison 2010, la nouvelle écurie Mercedes a annoncé la couleur lundi en fixant pour objectif aux Allemands Michael Schumacher et Nico Rosberg de remporter le titre mondial au volant de ses flèches d'argent.

Ils ont beau retrouver la F1 après une longue absence, trois ans pour le pilote, 55 ans - en son nom propre, sans compter son partenariat avec McLaren - pour le constructeur allemand, Schumacher et Mercedes n'en affichent pas moins de grosses ambitions.

"Avec Ross Brawn, avec Mercedes et avec moi là-dessus, je suis désolé, mais on ne peut qu'avoir un seul objectif et c'est être champion du monde", a prévenu Schumacher qui, à 41 ans, "boucle ainsi la boucle" avec Mercedes, son premier employeur dans le sport automobile.

"Nous voulons être champion du monde, cela ne veut pas dire que cela doit arriver dès la première année, même si je n'aurais rien contre", a renchéri le grand patron du groupe automobile Daimler, Dieter Zetsche.

Pour y parvenir, le constructeur allemand de voitures haut de gamme a sorti "Schumi" d'une retraite dorée prise fin 2006 avec un palmarès comptant sept titres mondiaux, 91 victoires en Grand Prix et une flopée de records.

L'idée de retravailler avec Ross Brawn après les années Benetton (1991-95) et Ferrari (1996-2006) taraudait Schumacher qui a d'ailleurs révélé que le Britannique l'avait approché lorsqu'il dirigeait Honda (2008).

"Même traitement"

"À ce moment là, je n'étais pas prêt. Comme on est toujours resté en contacts, on en parlait des fois sérieusement, des fois en plaisantant. Quand il m'a appelé fin 2009, je savais ce qu'il voulait", a plaisanté Schumacher qui a avait renoncé l'été dernier à une pige pour Ferrari à cause d'une blessure au cou, "aujourd'hui complètement oubliée".

Brawn n'a aucun doute sur la capacité de "Schumi" à tirer le meilleur des monoplaces gris argenté, dont la version 2010 sera dévoilée le 1er févier à Valence (Espagne).

"Le talent pur ne disparaît pas, ce qui peut disparaître avec l'âge, c'est l'endurance physique et la détermination à gagner et à prendre des risques. J'ai déjà pu voir que ce n'était pas le cas pour Michael, cette pause l'a rajeuni, c'est déjà le Michael d'autrefois, un athlète exceptionnel, un travailleur infatigable", a insisté Brawn.

Celui qui est surnommé "le cerveau" risque d'avoir beaucoup de travail en coulisses pour maintenir la belle harmonie affichée lundi par Schumacher et Rosberg.

"Je conteste le concept de pilote no 1. Le no 1, c'est celui qui est le plus rapide, nos deux pilotes auront le même traitement", a-t-il assuré, avant de reconnaître qu'il avait déjà dû rassurer Rosberg sur ce point.

Même l'histoire du changement de numéro (no 3 au lieu du no 4), souhaité par Schumacher le superstitieux, allergique aux chiffres pairs, n'est pas un signe de traitement de faveur.

"Cela n'a pas gêné Nico, le seul numéro que tous les deux veulent, c'est le no 1 de champion du monde", a conclu Brawn dans un sourire.