PARIS - Le manufacturier italien Pirelli fournira une nouvelle gamme de pneus, à partir du GP du Canada (9 juin), aux onze écuries engagées dans le Championnat du monde de Formule 1, a-t-il annoncé mardi, 48 heures après un GP d'Espagne marqué par un nombre élevé d'arrêts au puits.

"La structure des pneus va être révisée et la nouvelle gamme de pneus combinera la durabilité des pneus de 2012 avec le niveau de performance des pneus 2013", explique le directeur de Pirelli Compétition, Paul Hembery, dans un communiqué où il précise que "cette décision fait suite au GP d'Espagne" où la plupart des pilotes "se sont arrêtés quatre fois" (pour changer de pneus).

Cette décision sera bien accueillie par Red Bull, l'écurie triple championne du monde en titre, dont l'investisseur, le milliardaire autrichien Dietrich Mateschitz, furieux de la 4e et la 5e place de ses pilotes Sebastian Vettel et Mark Webber, a passé 45 minutes dimanche soir avec Bernie Ecclestone, le grand manitou de la F1.

"Notre société a toujours su réagir rapidement pour faire des améliorations quand elle les jugeait nécessaires", ajoute Hembery, actuellement en discussion avec Ecclestone pour prolonger ou renouveler le contrat de Pirelli avec la F1 au-delà de fin 2013. Il estime aussi que le nombre d'arrêts au puits en Espagne était "trop élevé": 82 au total, en une heure et quarante minutes de course.

C'est la deuxième fois depuis l'arrivée de Pirelli en F1 début 2011, et les critiques ont été nombreuses, sauf de la part de Ferrari et Lotus, qui ont bien géré leurs pneus et monopolisé le podium de ce GP d'Espagne (Alonso et Massa 1er et 3e, Räikkönen 2e en ne s'arrêtant que trois fois), ce qui leur a permis de reprendre des points à Red Bull aux classements constructeurs et pilotes.

"Compromis entre vitesse et spectacle"

"Le temps d'essais hivernaux étant limité (ndlr: trois séances de quatre jours en Espagne), il est désormais clair que notre gamme 2013 d'origine était trop orientée sur la performance" et que les écuries "n'ont pas eu assez de temps pour les comprendre", en raison aussi des conditions météo, ajoute Hembery dans le "mea culpa" du manufacturier italien.

"Nous avons aussi pris cette mesure pour éviter les +délaminations+ (ndlr: bande de roulement partant en lambeaux) causées par des débris sur la piste", souligne Hembery, pour qui ces décapages très spectaculaires "ne sont pas dangereux car la structure du pneu n'est pas affectée, ce qui permet aux pilotes de finir leur tour". L'Écossais Paul di Resta (Force India), entre autres pilotes, en a par exemple été victime vendredi aux essais libres.

"Nous voulons aussi remercier toutes les équipes pour leur soutien sans faille alors que nous avons travaillé ensemble pour identifier le compromis idéal entre vitesse pure et spectacle facile à suivre pour les fans de F1", conclut Pirelli.

Le prochain GP, et donc le dernier avec les pneus actuels, aura lieu à Monaco le 26 mai, un circuit moins exigeant pour les pneus.