DUBAÏ - Le fabricant de pneus Pirelli rejette du revers de la main les allégations selon lesquelles il aurait contrevenu aux règles de la Formule 1 en menant des tests en cours de saison avec l'écurie Mercedes.

Pirelli a déclaré vendredi avoir agi de façon juste et professionnelle pendant ces tests et ne croit pas avoir offert un avantage à l'écurie allemande.

La compagnie, critiquée par de nombreuses écuries en raison de la dégradation trop rapides de ses gommes cette saison, se retrouve sous les feux de la rampe à la suite des tests qui ont eu lieu après le Grand Prix d'Espagne. Red Bull et Ferrari ont officiellement protesté à la suite du Grand Prix de Monaco, remporté par le pilote Mercedes Nico Rosberg.

La FIA veut maintenant que Ferrari ainsi que Mercedes donnent des informations à ses enquêteurs au sujet de ces tests. La FIA a émis un communiqué tard vendredi dans lequel elle dit souhaiter que les deux écuries participent à son enquête.

«Ceci fait suite aux rapports des commissaires à la suite du Grand Prix de Monaco et représente de l'information supplémentaire requise par la FIA à la lumière des réponses données par Pirelli, à qui on a demandé des clarifications le 28 mai», a indiqué la Fédération internationale de l'automobile.

Le directeur de Pirelli, Paul Hembery, a indiqué plus tôt que les gommes utilisées lors de ces essais ne seront pas utilisées en compétition en 2013, n'offrant donc pas d'avantage à Mercedes. Hembery a ajouté que Pirelli a offert à plusieurs écuries la possiblité de mener ces essais, mais que Mercedes avait été la première à accepter l'offre.

«Ces tests ont été effectués avec des pneus qui n'ont pas été utilisés et qui ne seront pas utilisés en 2013. L'accent était mis sur 2014, a précisé Hembery. Ces tests ont été menés à l'aveugle: Mercedes n'avait aucune idée et ne sait toujours pas ce qu'elle a testé. L'écurie n'a pu en tirer aucun avantage. Ce sont Pirelli et la F1 en général qui en ont tiré des bénéfices.»

Après le GP de Monaco, la FIA a indiqué par communiqué qu,un rapport allait être rédigé et qu'elle pourrait référer ce dossier devant un tribunal international.

Dans un autre communiqué, la FIA a donné un avertissement à Mercedes au sujet de sa conduite et indiqué que son tribunal «pourrait décider d'infliger des pénalités».

Red Bull et Lotus ont accusé Mercedes de mener des essais secrets, ce que l'écurie a nié.

«Au bout du compte, c'est une entorse au code sportif, a déclaré le directeur de Lotus, Éric Bouiller. S'ils l'ont fait, c'est qu'ils croyaient en tirer profits.»

Pour Hembery, Pirelli n'a rien à se reprocher, ayant conduit les tests de façon transparente et en consultation avec Mercedes et la FIA. Toutes les équipes ont été informées aussi tôt qu'en 2012 qu'elles pouvaient se rendre disponibles pour ce genre d'essais, dit-il, précisant que la compagnie avait répondu à toutes les questions de la FIA.

«Certains qualifient ces essais de secrets. Et bien, ils ne remporteraient pas de prix d'espionnage. On a réservé le circuit en notre nom deux jours après la course de Formule 1. Nous nous sommes présentés dans nos camions aux couleurs de Pirelli avec des voitures Mercedes aux couleurs vives.»

Hembery a admis avoir effectué des essais avec une autre écurie, qu'il refuse de nommer. Il a ajouté que Pirelli était en discussions avec de nombreuses autres équipes pour tenir d'autres tests plus tard cette saison, des essais cruciaux selon lui, en raison des changements importants qui seront apportés pour le championnat 2014.

Les écuries seront alors forcées d'abandonner le moteur V8 de 2,4 litres pour le plus efficace V6 turbo hybride de 1,6 litre, ce qui représentera tout un défi pour Pirelli si elle demeure associée à la F1.

En raison de la dégradation rapide des pneumatiques, certaines écuries ont dû avoir recours à une stratégie de quatre arrêts aux puits lors du Grand Prix d'Espagne. Pirelli a promis une nouvelle gomme contenant du Kevlar pour les premiers essais du Grand Prix du Canada, disputé la semaine prochaine