PARIS - Le Finlandais Kimi Räikkönen, 33 ans, champion du monde de Formule 1 en 2007 chez Ferrari, est l'atout-maître de Lotus pour la saison 2013, dans la foulée d'une troisième place 2012 assortie d'une victoire de prestige au Grand Prix d'Abou Dhabi.

« Iceman » (NDLR : l'homme de glace) a bluffé tout le monde avec son retour fracassant en F1, après deux années de relatif anonymat en rallye. Si Lotus lui fournit une E21 encore plus efficace que l'E20 de l'an dernier, il sera peut-être candidat au titre.

« Nous avons eu quelques problèmes aux essais, mais on a quand même bouclé beaucoup de tours. Bien sûr, on voudrait toujours en faire plus, mais c'est comme ça », a résumé l'impassible Räikkönen, caché derrière ses lunettes de soleil, à la fin des essais de Barcelone, en Espagne.

« Je ne me sens pas vraiment préoccupé par la fiabilité. On ne peut jamais être sûr à 100 %, mais si l'on regarde la saison dernière, nous avions aussi eu des problèmes aux essais hivernaux, et finalement les courses se sont bien passées », a ajouté Räikkönen le finisseur, rentré 19 fois dans les points en 2012, et 20 fois sur 20 à l'arrivée.

Avant d'embarquer pour le GP d'Australie, à Melbourne, Räikkönen le perfectionniste a aussi parlé de l'E21. « Je ne pense pas qu'il y ait un domaine où elle soit moins bonne. Pour l'instant, tout est mieux », a assuré le Finlandais, pour qui les rapports avec la presse sont une perte de temps car, selon lui, les journalistes « écrivent n'importe quoi ».

Kimi n'aime que gagner

« Nous étions rapides l'an dernier, mais pas assez pour remporter le championnat. Il nous faut donc plus de vitesse cette année. Si on pouvait tirer juste un peu plus de la voiture, et garder notre constance, en commençant mieux la saison, alors on aurait une bien meilleure chance », espère Räikkönen, dont la personnalité hors-normes est parfaitement gérée par Lotus.

« Laissez-moi tranquille, je sais ce que je fais ». Räikkönen ne parle pas beaucoup à la presse, mais il se rattrape au volant, sur la radio de bord, quand son équipe essaye de lui faire passer des informations importantes ou, pire, de lui donner des conseils alors qu'il est en train de se concentrer sur son pilotage et l'usure de ses pneus.

Cette tirade, pendant le GP d'Abou Dhabi, est devenue fameuse parce qu'il a gagné à la fin, remportant sa 19e victoire en F1. Elle a ensuite été imprimée sur des tee-shirts noirs, car Räikkönen est l'un des pilotes les plus populaires de la F1 actuelle, dans une écurie où son caractère un peu spécial ne fait pas fuir les sponsors, bien au contraire.

L'investissement est rentable car les retombées dans les médias sont énormes. La preuve, cet hiver, Coca-Cola a rejoint Unilever et Microsoft dans le club des partenaires apportant à l'écurie d'Enstone les moyens financiers de ses ambitions sportives.

Ça tombe bien, car Kimi n'aime que la course, et il n'aime que gagner. Il figure aussi sur le podium historique des meilleurs tours en course (37), derrière l'intouchable Michael Schumacher (77) et la référence Alain Prost (41). Un objectif à sa portée, dès 2013.