MELBOURNE - L'Australien Daniel Ricciardo (Red Bull-Renault), a été « exclu » du Grand Prix d'Australie dimanche et a perdu sa deuxième place obtenue derrière l'Allemand Nico Rosberg (Mercedes), a annoncé la FIA dimanche soir à Melbourne.

Dès l'annonce de la décision de la FIA, l'écurie quadruple championne du monde a annoncé son intention de faire appel. C'est désormais à la Fédération autrichienne du sport automobile, dans le pays où est enregistrée la licence sportive de l'écurie Red Bull Racing, de confirmer cet appel dans les 96 heures, a indiqué à l'AFP un responsable de la fédération internationale.

Ricciardo avait « dépassé la limite de 100 kg de carburant par heure » fixée par le nouveau règlement sportif et technique de la FIA, selon le débimètre fourni par la FIA pour mesurer ce débit d'essence et limiter la puissance des nouveaux moteurs V6 turbo hybrides.

« Le délégué technique de la FIA a constaté (...) pendant la course que le débit d'essence était trop élevé et a contacté l'équipe, lui donnant l'opportunité de suivre son instruction et de réduire le flot pour qu'il repasse sous la limite (...) L'équipe a choisi de ne pas faire cette correction », explique la FIA dans les deux pages de sa décision, qui va sûrement déclencher la première polémique de la saison 2014 de F1.

Le Team Principal de Red Bull, l'Anglais Christian Horner, a expliqué dimanche soir, dans le paddock de Melbourne, que son écurie s'était fondée sur ses propres mesures, avec un autre capteur que celui de la FIA, pour décider de continuer au même rythme. « Nous ne faisions pas confiance aux capteurs fournis par la FIA », a-t-il fait valoir.

Horner : « Capteurs pas fiables »

« Ces capteurs fournis par la FIA pour mesurer le débit d'essence sont problématiques, pour toutes les écuries, depuis qu'ils ont été introduits pendant les essais » d'avant-saison, a-t-il indiqué.

« Il y a eu des écarts et ils (les capteurs de la FIA) n'ont pas été fiables. Il est même possible que certaines voitures aient participé à la course sans ces capteurs, ou qu'ils aient eu un problème pendant la course elle-même », a-t-il ajouté.

« En se basant sur notre calcul de la quantité d'essence envoyée au moteur par les injecteurs, grâce à une pièce calibrée, qui est la même pour toutes les écuries, il n'y a pas eu de variation » du débit d'essence de la voiture de Ricciardo, a-t-il même insisté.

La surconsommation du moteur de l'Australien, au-dessus de la limite de 100 kg/heure, permettait au pilote de disposer de plus de puissance que prévu par le nouveau règlement technique de la FIA, soit environ 600 chevaux pour le moteur V6 turbo de chaque monoplace.

« Ils (la FIA) nous ont informé (et conseillé de baisser le débit) mais nous leur avons indiqué que nous avions de sérieux doutes sur leurs capteurs. Nous étions confiants dans notre mesure et nous n'avions pas l'intention de baisser de manière significative la puissance de notre moteur, alors que nous étions en train de respecter parfaitement le règlement », a conclu Horner sur ce sujet sensible.

Le pilote et les ingénieurs de Red Bull Racing, convoqués et entendus par la FIA, n'ont donc pas réussi à convaincre les commissaires de leur bonne foi et l'Australien a perdu cette 2e place obtenue devant son public, soit son premier podium en F1, au 51e Grand Prix.