SAKHIR - Idole en son pays, l'Allemagne, figure du sport mécanique aux quatre coins du globe, le septuple champion du monde de Formule 1 Michael Schumacher (Mercedes), pour son retour, a encore monopolisé l'attention médiatique jeudi à Sakhir, où s'ouvre dimanche la saison.

Schumi lui-même a semblé impressionné. Jeudi après-midi, peu avant une conférence de presse organisée par la Fédération internationale de l'automobile (FIA), des dizaines d'objectifs et de caméras l'ont immortalisé dans sa nouvelle combinaison blanche, le sourire aux lèvres.

Puis l'Allemand, 41 ans, est devenu cible d'une myriade de questions. Trois autres champions du monde l'accompagnaient pourtant : le sortant Jenson Button et son partenaire chez McLaren Lewis Hamilton (2008), ainsi que Fernando Alonso (Ferrari), sacré en 2005 et 2006.

Mais leurs quatre titres ne faisaient pas le poids face aux sept couronnes (1994, 1995, 2000, 2001, 2002, 2003 et 2004) du Kaiser ("empereur" en allemand, autre surnom de Schumacher), ses 91 victoires et 68 pole positions, ou encore ses 1.369 points en carrière.

Complices

Felipe Massa (Ferrari), également de retour en F1 après son accident "terrifiant" au dernier GP de Hongrie, selon les propos de Button, et présent à cette même conférence de presse, n'a pas davantage participé aux débats.

Button et Hamilton, un rang derrière Alonso, Schumacher et Massa, l'Allemand étant placé au centre, ont du coup beaucoup ri, visiblement complices. "On nous a demandé de faire semblant", a ironisé Button, en référence aux nombreux pronostics les présentant comme de futurs ennemis.

"On s'entraîne parce qu'on voudrait être acteurs", a poursuivi Hamilton. "De toute façon, personne ne nous pose de questions, alors...", a enchaîné Button, rigolard, pendant que devant lui Michael Schumacher rosissait.

Et +Schumi+ d'égréner, pour la énième fois, ses impressions sur son retour en F1, sa motivation, ses débuts dans la discipline-reine du sport automobile... "Quand je suis arrivé, je n'étais pas confiant d'être sur un pied d'égalité" avec des champions comme Prost et Senna, a-t-il raconté.

"Mais j'ai remarqué que je pouvais l'être... et je me sens à peu près pareil maintenant", a déclaré Schumacher, qui a confessé son "plus grand respect" pour ses futurs rivaux, "de grands compétiteurs, que je dois surveiller".

Electrique

La saison 2010, forte d'un plateau très relevé, s'annonce de fait "électrique", a jugé Jenson Button. "La compétition est très serrée. C'est ça qui la rend excitante. (...) Cela fait longtemps qu'il n'y a pas eu autant de pilotes compétitifs dans des voitures compétitives", a expliqué le Britannique.

Le champion en titre n'a pas pour autant oublié Schumacher, dont le retour le fait "se sentir jeune à nouveau", a-t-il souri, tout en massant les épaules du glorieux aîné.

Même Fernando Alonso, que l'on pensait plus réfractaire au Kaiser (l'empereur), a loué le retour du "meilleur de tous". "Gagner autant de titres que Michael est quelque chose qu'on ne pourra probablement jamais répéter. Michael a fait l'histoire de notre sport", a-t-il souligné.

Mais "gagner un championnat ou gagner une course avec Michael en piste a aussi plus de valeur. On essayera", a ajouté le grand favori de la saison 2010.

Seul Mark Webber (Red Bull), a calmé l'euphorie ambiante. Schumacher ne reproduira pas sa domination écrasante du début des années 2000, a expliqué en substance l'Australien. "Il peut gagner quelques courses, peut-être même accrocher le titre d'ici trois ans. Mais ça ne sera pas aussi évident que dans le passé".