LONDRES - Le technicien de Ferrari soupçonné d'avoir remis des documents à un homologue de McLaren-Mercedes, Nigel Stepney, a affirmé son innocence dimanche dans un entretien à l'hebdomadaire britannique Observer, et assuré avoir quitté l'Italie car il craignait pour sa sécurité.

"Il y a eu des poursuites en voitures à grande vitesse. Nous avons été suivis par plus d'une voiture, avec des plaques d'immatriculation italiennes, et quand nous en avons arrêté une dimanche soir dernier (ndlr: le 1er juillet), les hommes à l'intérieur ont refusé de parler", a affirmé Stepney.

Sa petite amie "Ash est restée cloîtrée à la maison. Il y a eu du matériel de traque à distance installé sur ma voiture. Quelqu'un allait finir par être blessé. Je n'avais d'autre option que de quitter l'Italie", a-t-il poursuivi.

Stepney, qui entretient des relations tendues avec son écurie depuis plusieurs mois, a catégoriquement réfuté être celui qui avait remis des documents de son écurie à un homologue de McLaren-Mercedes, qu'il cite comme étant Mike Coughlan, le concepteur des monoplaces de l'écurie britannique.

"Je démens catégoriquement les avoir copiés ou les avoir envoyés à Mike Coughlan. Je savais que j'étais observé en permanence à l'usine et que tout ce que je disais ou faisais était rapporté. Je savais que tout le monde savait quand je consultais des dossiers sur ordinateur", a poursuivi Stepney qui est l'objet d'une enquête judiciaire en Italie et est aussi soupçonné d'actes de sabotages sur les monoplaces italiennes avant le Grand Prix de Monaco.

"Je n'ai aucune idée de la manière dont c'est arrivé en possession de Mike. S'il a des documents, ils viennent d'une autre source", a-t-il affirmé, reconnaissant avoir rencontré en avril Coughlan, avec qui il avait travaillé chez Benetton car il voulait quitter Ferrari et cherchait du travail.

Mais il a ajouté qu'il n'aurait de toute façon pas eu besoin de remettre des documents techniques car il les avait "dans la tête".

"Ferrari est unique en Italie, c'est une religion. Vous opposer à eux, c'est comme s'opposer au Vatican", a expliqué Stepney.