Sauber, McLaren-Honda et Manor ont terminé aux trois derniers rangs du dernier Championnat du monde de Formule 1 : elles entament donc 2016, dimanche à Melbourne, avec une grosse cote chez les parieurs aux livres... et quelques atouts dans leur manche, sauf peut-être Sauber.

McLaren-Honda : après l'accident industriel... 

Il y a encore « un certain nombre d'inconnus », résume le directeur sportif de McLaren, le Français Eric Boullier. Et quelques motifs d'espoir, comme ces 780 tours bouclés à Barcelone, lors des huits journées d'essais hivernaux, contre 380 tours en 12 jours, l'an dernier. C'était à l'aube d'une saison 2015 ratée, la pire de l'histoire de l'écurie fondée par Bruce McLaren et toujours dirigée par Ron Dennis, le mécanicien-graisseur devenu millionnaire : 9e du Championnat des constructeurs, avec pourtant deux pilotes champions du monde, Fernando Alonso et Jenson Button.

« Nous n'avons pas réussi à tester à Barcelone notre configuration définitive, donc ce ne sera pas facile, mais nous allons apporter des nouvelles pièces en Australie. La plupart des vérifications de base ont été faites, nous avons beaucoup plus roulé que l'an dernier », ajoute Boullier, qui ne veut pas faire de pronostic.

« Nous nous sommes beaucoup concentrés sur notre développement et nos méthodes (de travail), donc j'ai hâte de savoir où nous en sommes par rapport aux autres », avance Button, sacré en 2009. « Melbourne sera certainement un défi mais on a l'impression d'avoir fait un pas en avant par rapport à l'an dernier », ajoute l'Anglais. Beaucoup dans le paddock pensent que c'est sa dernière saison de F1, avant une reconversion en endurance... ou en rallycross.

Quant à Alonso, il a indiqué à l'AFP, lors d'une visite récente à Bakou en prélude au GP d'Europe du 19 juin, qu'il attendrait 2017 et les nouvelles monoplaces, correspondant à la future règlementation technique, pour décider de son avenir, en F1 ou ailleurs.

En attendant, « l'objectif en 2016, c'est d'abord de rentrer toujours dans les points (du top-10), puis de viser le podium en deuxième partie de saison », affirme l'Espagnol. Il fête cette année les dix ans de son deuxième titre mondial (2006) et compte sur un nouveau moteur Honda, toujours aussi léger mais plus puissant (en tout cas il l'espère) pour arriver à ses fins.

Sauber : pas de quoi pavoiser

L'écurie suisse fondée par Peter Sauber vient de rater deux saisons d'affilée : zéro point en 2014, 36 en 2015 (8e du Championnat), en raison de problèmes de trésorerie à répétition. Ça continue, car les salaires de février ont été payés en retard, juste avant le départ pour l'Australie, et le directeur technique, Mark Smith, vient de démissionner « pour raisons familiales ». Un gros commanditaire-titre est annoncé en instance de signature. L'écurie dispose d'un bon pilote (le Brésilien Felipe Nasr) et d'un autre moins performant (le Suédois Marcus Ericsson). L'écurie de Hinwil, l'une des quatre plus anciennes en F1, se prépare à une saison difficile car elle ne bénéficie pas de boni financier historique, même minime, de la part de Formula One Management (FOM).

Manor : des moteurs Mercedes bienvenus

Question puissance, l'écurie anglaise (ex-Marussia) se réjouit déjà de bénéficier du moteur le plus efficace du plateau, mais elle devra développer un châssis à la hauteur de son partenaire allemand. La marque à l'étoile a réussi à caser l'un de ses protégés, l'Allemand Pascal Wehrlein, plus jeune champion de l'histoire du prestigieux DTM (Championnat allemand des voitures de tourisme), et l'autre pilote, Rio Haryanto, est le premier Indonésien de l'histoire de la F1. Ils débutent tous les deux, mais dans une équipe soudée par les épreuves, avec le meilleur moteur. Une surprise est possible.