Avec un joli tandem de pilotes, l'Allemand Sebastian Vettel et son ami finlandais Kimi Räikkönen, Ferrari est bien armée pour entamer en 2015 le renouveau tant attendu par les tifosi du monde entier.

Pour écrire un nouveau chapitre de la légende de la Scuderia, il fallait un scénariste. Il s'appelle Maurizio Arrivabene, un nom prédestiné. Ex-dirigeant de Philip Morris, il a commencé par faire le ménage dans les ateliers et les placards de Maranello, histoire d'éliminer les dossiers trop encombrants.

Puis il a commencé à gérer l'arrivée de Vettel, quatre fois titré chez Red Bull et en quête d'un nouveau défi. « C'est la copie conforme de Michael Schumacher », a tout de suite lancé Arrivabene, pour démarrer sur des chapeaux de roue. Schumi, l'idole de jeunesse de Vettel, a archi-dominé la F1 de 2000 à 2004. Une sacrée référence.

Comme Arrivabene est malin, il a levé le voile vendredi à Barcelone sur le transfert de Vettel, en s'attribuant une partie du mérite. « La situation n'était pas très claire, le nom de Vettel était un peu avancé, sans rien de sûr. Alors j'ai décidé de prendre le téléphone et de contacter quelqu'un qui connaît très bien Seb (Vettel) et que je connais très bien : Sabine Kehm, l'assistante de Michael Schumacher. »

« Sabine a alors appelé Sebastian, qui avait quelques doutes. Il se posait des questions, ne sachant pas où il allait mettre les pieds. Elle lui a simplement décrit la situation qu'elle avait rencontré à l'époque de Michael, en disant que c'est une super équipe, comme une famille. Seb a écouté cela et il s'est dit OK. Mais un autre coup de téléphone a fait la différence : Sergio Marchionne (le PDG de Fiat, NDLR) l'a appelé personnellement et a réussi à le convaincre. Sans cet appel, Sebastian ne nous aurait sans doute pas rejoint. »

« J'ai vu Kimi sourire »

Les confidences d'Arrivabene ne se sont pas arrêtées là. Le directeur d'équipe a aussi évoqué Räikkönen, dont Vettel est le seul ami connu dans le paddock de F1. « J'ai vu Kimi sourire et beaucoup parler, tout le monde était très surpris, j'ai cru qu'il était malade. C'est le vrai scoop de ces essais », a d'abord plaisanté le nouveau patron de la Scuderia au sujet du célèbre Iceman, désormais papa d'un petit Robin.

« Il faut bien se souvenir que Kimi est le seul pilote à avoir gagné un titre pour Ferrari (en 2007) après Michael », a ensuite rappelé Arrivabene. « La saison dernière, il a eu des problèmes car il ne se sentait pas bien dans la voiture, qui n’était pas adaptée à son pilotage. Mais il n’est pas devenu en un an un ex-pilote de F1, vieux et démodé. »

« Hier, je l’ai vu par terre, en train de regarder la voiture pour essayer d’ajuster quelque chose. Je lui ai demandé ce qu'il faisait, il m’a répondu qu’il était mécanicien quand il était plus jeune! J’ai dit : "OK, mais ne touche pas cette voiture Kimi!" Ça montre bien l’ambiance qui règne maintenant dans notre équipe. »

Räikkönen et Vettel avaient déjà failli être réunis par Red Bull Racing, ils sont désormais en mission : refaire gagner la Scuderia. Ils ont cinq titres mondiaux, 351 GP au compteur, pour 59 victoires. Ils en sont capables.