Ça faisait longtemps qu’on attendait l’arrivée de cette révolution technique en Formule 1. Prévue à la base pour 2021, la nouvelle réglementation technique vient changer bien des choses dans la catégorie reine du sport automobile. Au premier coup d’œil, c’est bien sûr le style des voitures qu’on remarque. Et on doit le dire, elles sont magnifiques ces voitures 2022.

Maintenant, il faudra voir ce que ces voitures changeront sur le plan sportif. Atteindront-elles leur objectif principal, soit celui de permettre aux monoplaces de se suivre de plus près en limitant les pertes d’appui aérodynamique? Est-ce que les pilotes pourront se battre plus facilement en piste? Et surtout, qu’auront comme impacts ces changements sur la hiérarchie des dernières années? Les essais à Barcelone et à Bahreïn nous ont donné quelques indices... mais il faudra attendre la première séance de qualifications pour en avoir le cœur net.

Comme chaque année, je vous propose un petit tour d’horizon de la situation des dix écuries à l’aube du premier Grand Prix de la saison. Cependant, vous aurez compris que tout est à prendre avec un grain de sel. Chaque année, il est ardu de tirer des conclusions sur les essais hivernaux, et c’est encore plus le cas cette saison.

Le retour du numéro 1

Quand je vous parlais d’une nouvelle ère, je parlais de la nouvelle réglementation technique. Mais est-ce aussi le début de l’ère Max Verstappen? Champion du monde pour la première fois grâce à une excellente saison, on sait que le Néerlandais a tout le talent requis pour enchaîner les titres. Red Bull aussi le sait, et c’est pourquoi Verstappen a signé au cours des dernières semaines une prolongation de contrat qui lie le pilote à l’écurie jusqu’à la fin de 2028. « Super Max » deviendrait ainsi, selon des médias néerlandais, le pilote le mieux payé en Formule 1 avec un salaire de 50 millions d’euros par année.

Et comme signe ostentatoire de cette nouvelle ère, Verstappen portera le numéro 1 réservé au champion sur sa voiture. Il sera le premier à le faire depuis Sebastian Vettel, en 2014.

Par contre, l’arrivée des nouvelles règles arrive peut-être au mauvais moment pour Red Bull. Après tout le travail et les efforts déployés lors des récentes années afin d’enfin rejoindre Mercedes, voilà que l’écurie, comme toutes les autres, doit travailler sur une nouvelle voiture.

Toutefois, il n’y a pas vraiment de raisons d’être inquiet outre mesure chez Red Bull. On sait que l'on compte sur un pilote qui tirera sans aucun doute le maximum de la voiture. De l’autre côté du garage, la présence d’un vétéran comme Sergio Perez est rassurante, surtout qu’on a vu que Perez était prêt à jouer le jeu d’équipe au besoin.

Tableau essais BahreînLors des essais, la voiture a démontré un bon rythme. Verstappen a inscrit le temps le plus rapide de la semaine à Bahreïn et seulement les Mercedes ont été plus rapide que Perez à Barcelone.

Financièrement, l’écurie a reçu d’importants coups de pouce avec Oracle, qui est maintenant un commanditaire titre de l’écurie, et Bybit qui fait son arrivée. Et on s’entend... ce n’est pas comme si Red Bull était en manque d’argent à la base.

Et surtout, Red Bull compte un autre prodige dans ses rangs : Adrian Newey. Ce dernier est peut-être bien le meilleur ingénieur de l’histoire, et dans une année marquée par d’importants changements aérodynamiques, il est difficile de parier contre le génie de Newey.

Une saison à saveur de revanche

Mais il est aussi difficile de mettre un petit deux contre Mercedes, qui a remporté les huit derniers championnats des constructeurs.

Et cette année, on peut ajouter une motivation supplémentaire chez les Flèches d’argent (de retour en argent, d’ailleurs). Même si on a décidé de lâcher le morceau d’un point de vue légal, on sent bien le ressentiment de Mercedes et de Lewis Hamilton de s’être fait voler le titre l’an dernier. La décision de la FIA de ne pas reconduire Michael Masi comme directeur de course est venue calmer le jeu légèrement, mais ne vient pas tout effacer. Même qu’au contraire, on peut aussi voir cette décision de la FIA comme un aveu d’erreur à peine voilé...

Mais assez parlé de l’an dernier, l’écurie allemande doit se concentrer sur les défis de 2022. Après avoir pris une pause des réseaux sociaux pendant l’hiver, Lewis Hamilton tentera une nouvelle fois de battre la marque de sept titres mondiaux qu’il partage avec Michael Schumacher. Hamilton a lancé un avertissement clair en conférence de presse. « Si vous croyez que ce que vous avez vu en fin de saison était le meilleur de moi-même, attendez de voir cette année », a-t-il affirmé.

À ses côtés, il y aura un changement important. Valtteri Bottas a peut-être aidé Mercedes à remporter le titre des constructeurs à chacune de ses saisons avec Mercedes, ce ne fut pas suffisant pour garder son volant. C’est George Russell qui prend sa place. On connaît le grand potentiel de Russell, ce sera maintenant à lui de prouver qu’il peut répondre aux attentes. Il faudra aussi voir comment la relation entre Hamilton et Russell se développera au fil des prochaines saisons. On se souvient encore très bien de l’époque Hamilton-Rosberg chez Mercedes…

En piste, Mercedes a fait ce qu’elle fait de mieux, soit innover. Elle a caché son jeu à Barcelone avant d’arriver à Bahreïn avec un concept inédit qui fait énormément jaser, soit une voiture dont les pontons sont presque inexistants. La différence avec les autres voitures, dont la Ferrari, est frappante.

Ce design n’a toutefois rien prouvé en temps au tour... pour l’instant. Russell a pris le cinquième rang à Sakhir, et Hamilton le 16e. Pourtant, une semaine avant, les deux avaient inscrit les meilleurs temps sur le tracé catalan.

Mercedes a aussi un problème important de marsouinage, ce phénomène aérodynamique qui fait bondir la voiture (porpoising en anglais). Presque toutes les écuries ont dû faire face à ce phénomène issu de l’effet de sol, mais Mercedes fait partie des équipes chez qui le problème était particulièrement important.

On cherche donc à calmer le jeu chez Mercedes. Hamilton a affirmé que l’écurie ne pouvait pas jouer la victoire avec la voiture dans l’état actuel et Russell estime que Ferrari possède la meilleure monoplace. On verra bien s’ils ont raison ou s’ils « bluffent », mais je ne serais pas surpris du tout que Mercedes ait caché son jeu et démontre beaucoup plus de rythme dès ce week-end. On dirait bien que les jeux psychologiques sont déjà commencés!

Des attentes énormes pour le Scuderia

La dernière saison était déjà un soulagement en soi pour Ferrari. Après une saison de misère et une sixième place chez les constructeurs en 2020, de revenir dans le top-3 en 2021 a permis aux Tifosis de reprendre un peu d’espoir.

Il reste que quand vous êtes Ferrari, il est difficile de voir une saison sans victoire comme une grande réussite. On en veut plus, et la nouvelle réglementation arrive à point pour Ferrari qui s’est concentré sur la nouvelle voiture plus rapidement que ses grands rivaux.

Pour l’instant, les résultats sont prometteurs. Le design, surtout au niveau des pontons de la voiture, est complètement à l’opposé de la Mercedes, mais semble bien fonctionner. La voiture est fiable, Ferrari étant l’équipe qui a bouclé le plus de tours. Les temps au tour semblent y être aussi. Bref, les espoirs sont grands à quelques jours du début de la saison.

Quant au duo de pilotes, Ferrari compte sur l’un des plus équilibrés du plateau. Charles Leclerc représentait l’avenir de l’écurie italienne, mais dès son arrivée l’an dernier, Carlos Sainz a battu Leclerc au classement des pilotes. Chez Ferrari, on est habitué de voir une hiérarchie de pilote bien établie, mais cette année, ce n’est pas une option envisageable. Il faudra laisser les deux pilotes se battre et voir lequel offrira la meilleure opportunité à l’écurie.

À la recherche de constance

L’an dernier, McLaren a connu sa part de succès... mais a aussi connu quelques creux de vagues. C’est la seule écurie à avoir réussi un doublé... mais elle a perdu une position au classement des constructeurs à Ferrari. Daniel Ricciardo a remporté une première course depuis 2018... dans une saison qu’on qualifiera de décevante dans son cas, terminant hors des points à neuf occasions. Lando Norris a connu une meilleure saison dans son ensemble, avec notamment quatre podiums... mais après avoir échappé la victoire sous la pluie en Russie, sa fin de saison nous a laissés sur notre appétit.

Tableau BarceloneL’histoire a d’ailleurs semblé se répéter lors des essais hivernaux. Les tests à Barcelone étaient très prometteurs pour McLaren, mais ont été beaucoup plus difficiles à Sakhir avec de nombreux problèmes de fiabilité avec les freins et de surchauffe, notamment. Résultat, McLaren est l’équipe qui a le moins roulé la semaine dernière.

Il reste que malgré cette inconstance, la dernière saison de McLaren est loin d’être catastrophique. La progression de l’écurie est constante depuis cinq ans, et Lando Norris prend de plus en plus d’expérience. C’est pourquoi l’écurie s’est entendue à long terme avec lui. Pourra-t-il remporter une première course cette saison?  Il progresse d’année en année... mais les attentes augmentent au même rythme.

Quant à Daniel Ricciardo, il devra trouver une façon de se relancer. Il a eu besoin de deux ans chez Renault pour vraiment se sentir à l’aise avec la voiture. Est-ce que l’histoire sera similaire chez McLaren? Ce qui m’inquiète un peu dans son cas, c’est qu’il semble prendre un peu plus de temps que les autres pour s’adapter, pour vraiment se sentir à l’aise à bord d’une nouvelle voiture, notamment au freinage. Comme la voiture est bien différente de l’an dernier, devra-t-il encore une fois passer par une période d’adaptation? En plus, Ricciardo n’a pas pu prendre le volant du tout à Bahreïn puisqu’il a contracté la Covid-19. S’il est prêt à prendre le volant ce week-end, il commencera la saison avec un retard dans sa préparation.

Des changements chez Alpine

Chez Alpine, la cinquième place au championnat des constructeurs n’était pas un déshonneur, mais l’écurie française en veut plus et a fait des changements afin d’atteindre ses objectifs.

Un an après le départ de Cyril Abiteboul, l’écurie compte sur un nouveau patron en Otmar Szafnauer. Auparavant avec Force India/Racing Point/Aston Martin, Szafnauer amène crédibilité et expertise à Alpine... et aussi, une bonne rentrée d’argent puisque le commanditaire BWT a fait le chemin d’Aston Martin à Alpine avec lui. La couleur rose sera d’ailleurs difficile à manquer, surtout lors des deux premiers Grands Prix de la saison, puisque la livrée sera complètement rose ou presque.

Autre changement d’importance chez Alpine, c’est la confection d’un nouveau moteur conçu pour aller chercher plus de puissance. Cela viendrait combler une des lacunes de l’écurie, mais est-ce que cela se fera au prix de la fiabilité ? C’est une inquiétude chez Alpine, et voir Fernando Alonso sortir de sa voiture dans un nuage de fumée lors de la dernière journée d’essais à Barcelone n’était assurément pas une image que l’on souhaitait voir. Par contre, les essais à Bahreïn étaient rassurants par la suite du point de vue de la fiabilité.

Chez les pilotes, pas de changement toutefois, alors que le vétéran Fernando Alonso fera toujours équipe avec Esteban Ocon.

Que peut offrir Yuki Tsunoda?

Chez AlphaTauri, disons qu’on se questionne bien peu sur ce que Pierre Gasly peut amener à l’équipe. Gasly est excellent depuis son retour avec l’écurie, et surtout très constant. Je sais que j’ai déjà amené cette statistique dans une autre chronique l’an dernier, mais elle m’impressionne franchement : Le Français s’est qualifié 16 fois dans le top-6 l’an dernier en 22 épreuves!

Le travail de Gasly a permis à AlphaTauri de se battre avec Alpine pour la cinquième place des constructeurs jusqu’à la toute fin.

On peut donc s’attendre au même genre de saison pour Gasly, en autant bien sûr que la voiture lui permette de le faire. Par contre, ce qui sera intéressant de suivre cette année, c’est la progression de son coéquipier, Yuki Tsunoda.

Le Japonais avait impressionné à son premier Grand Prix l’an dernier, mais le reste de la saison a été difficile pour lui. Plusieurs incidents, un manque de rythme, et des communications radio où il fait part de son mécontentement à son équipe ont marqué sa saison.

Tsunoda n’a pas la langue dans sa poche. Si c’est parfois dirigé vers son équipe, il a aussi été fort critique envers lui-même durant l’entre-saison. Il a notamment avoué avoir eu un excès de confiance et avoir cru que les choses seraient faciles pour lui après ses succès à Bahreïn.

Il a aussi reconnu s’être mal préparé et avoir négligé sa forme physique pendant la première partie de la saison. Bref, il a appris à la dure, et il devra maintenant prouver que les changements à ses habitudes de vie seront bénéfiques pour lui. Parce qu’un pilote qui n’obtient pas les résultats souhaités et qui manque d’effort, même s’il est talentueux, ne gardera pas la confiance d’Helmut Marko et de Red Bull bien longtemps.

À quoi s’attendre d’Aston Martin?

Il est difficile de prédire où se positionnera Aston Martin dans la hiérarchie. Les essais de l’écurie de Lawrence Stroll ont été dans la moyenne. Pas vraiment de coups d’éclats, mais pas d’ennuis majeurs non plus. Du côté de Lance Stroll, il a notamment fait de bons temps à Bahreïn, terminant quatrième lors de la première journée et troisième lors de la deuxième, mais est-ce que ça indique vraiment le rythme des verts? On en aura une bien meilleure idée dès cette fin de semaine.

Chose certaine, Aston Martin voudra faire bien mieux que l’an dernier. Les ambitions de cette écurie, avec le budget de Lawrence Stroll, le prestige du nom Aston Martin et l’expérience de Sebastian Vettel, sont beaucoup plus grandes. L’écurie voudra inscrire des points de façon plus constante et s’établir comme une référence en milieu de peloton. Mais est-ce que ce sera le cas dès cette saison?

Chez les pilotes, il n’y a pas de changements, alors que Lance Stroll fera équipe avec Vettel. Le plus grand changement est à la tête de l’écurie, alors qu’Otmar Szafnauer a pris la direction d’Alpine. Il est remplacé par Mike Krack, qui a notamment travaillé avec BMW, dont en Formule 1, et aussi avec Porsche en endurance.

Williams peut-il poursuivre sa progression?

La dernière saison a été le théâtre de beaucoup de changements pour Williams. La famille Williams s’est retirée de l’écurie, et l’arrivée de Jost Capito comme directeur d’équipe a donné un nouveau souffle. Williams a inscrit 23 points, amassant même un podium... dans des circonstances très particulières lors du Grand Prix de Belgique qui n’a duré que deux tours sous la voiture de sécurité, mais un podium quand même !

Ces points ont permis à Williams de passer du dixième et dernier rang des constructeurs au huitième. Est-ce que l’écurie pourra poursuivre sa progression?  On a vu quelques ennuis sur la voiture lors des essais, notamment lorsque les freins de la voiture de Nicholas Latifi ont pris feu à Bahreïn, privant l’écurie de précieux temps de piste.

De plus, au cœur des succès de l’écurie l’an dernier, on retrouvait George Russell. Maintenant chez Mercedes, c’est un coup dur à encaisser pour Williams, même s’il était prévisible.

Pour le remplacer, l’écurie s’est tournée vers Alexander Albon. Ce dernier agissait comme pilote d’essai pour Red Bull l’an dernier, en plus de terminer sixième au classement en DTM. Évidemment, on se souvient aussi de ses deux saisons en Formule 1 avec Toro Rosso et Red Bull en 2019 et 2020.

Albon devrait être une bonne prise pour Williams, bien qu’il n’a pas le même potentiel que Russell. Albon a démontré de belles choses en Formule 1, mais il a été parachuté chez Red Bull trop tôt et cela l’a rattrapé. Il mérite une deuxième chance en Formule 1.

Il fera équipe avec Nicholas Latifi, qui a lui aussi inscrit ses premiers points l’an dernier.

Un autre Finlandais chez Alfa Romeo

Chez Alfa Romeo, on attaquera la saison avec un tout nouveau duo de pilotes. Tout d’abord, c’est Valtteri Bottas qui remplacera son compatriote finlandais Kimi Räikkönen. Iceman avait démontré de belles choses à son arrivée avec Alfa Romeo, mais son rythme avait diminué l’an dernier.

Valtteri Bottas est un pilote fiable qui permettra à l’écurie d’inscrire des points... pourvu qu’on lui donne la voiture pour le faire. Il amène aussi de l’expérience et sera un atout pour l’équipe, surtout aux côtés d’une recrue en Formule 1.

En effet, de l’autre côté du garage, on retrouvera Zhou Guanyu. Il deviendra le premier pilote chinois à participer au Championnat du monde de Formule 1. Il a terminé troisième l’an dernier à sa troisième saison de Formule 2, remportant quatre épreuves.

Alfa Romeo a eu plusieurs ennuis lors de la première semaine d’essais à Barcelone, mais les choses se sont mieux passées lors de la deuxième semaine à Bahreïn. Il reste que dans un milieu de peloton qui s’annonce encore une fois congestionné, Alfa Romeo aura fort à faire pour tirer son épingle du jeu.

Quand rien ne fonctionne...

L’an dernier, Haas a complètement sacrifié sa saison, offrant une voiture médiocre à ses pilotes, afin de se concentrer sur le développement de la voiture 2022. Dans cette optique, l’écurie américaine espérait des essais encourageants, sans trop de problèmes et de distractions. C’est tout le contraire qui s’est produit.

À Barcelone, l’écurie a connu plusieurs ennuis mécaniques. La voiture n’a presque pas roulé lors de la dernière journée des tests.

Puis, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a placé l’écurie sous les projecteurs. Nikita Mazepin et son père, tout comme la compagnie Uralkali qui commanditait l’écurie, sont proches de Vladimir Poutine. Haas a d’abord annoncé qu’elle allait enlever les couleurs du drapeau russe et le logo du commanditaire Uralkali de ses voitures.

Quelques jours plus tard, Haas annonçait qu’elle rompait son contrat avec Mazepin et qu’il serait remplacé par Kevin Magnussen.

Évidemment, le retour de Magnussen chez Haas à la place de Mazepin peut paraître comme une bonne décision sportive. Magnussen a beaucoup plus d’expérience que Mazepin, il est un bien meilleur pilote et il pourra aider l’écurie à progresser plus rapidement.

Par contre, tout ça est vrai si et seulement si Haas a les fonds nécessaires pour palier à la perte financière liée au départ de Mazepin et d’Uralkali. C’est la question la plus importante présentement chez Haas.

Bref, continuons notre récit des essais de Haas, car Guenther Steiner et son équipe n’étaient pas au bout de leurs peines. Des retards dans les transports amenant les pièces et la voiture vers Bahreïn ont compliqué grandement les choses pour Haas. Recevant le matériel à la dernière minute, certains membres de l’équipe ont dû faire des nuits blanches pour préparer la voiture. Haas a dû renoncer au premier bloc de 4 heures de tests, mais a pu reprendre ce temps perdu avec du temps supplémentaire en début et en fin de journée lors des jours suivants.Nombres de tours

Magnussen et Mick Schumacher ont d’ailleurs profité de ce temps supplémentaire pour inscrire d’excellents temps, ce qui est très prometteur. Il faut toutefois dire que les conditions étaient plus favorables, car plus fraîches en fin de journée, mais il reste que la voiture semble beaucoup plus compétitive que l’an dernier. À Sakhir, Kevin Magnussen a signé le meilleur temps de la deuxième journée et au total des trois jours, Mick Schumacher a pris le deuxième échelon. En terme de rythme, ce pourrait réellement être une des belles surprises de la saison!

Mais la monoplace est-elle fiable? À la fin de toutes ces mésaventures, Haas est l’écurie qui a le moins roulé, et ça, c’est un réel handicap. Au total des six jours de tests, Haas a fait plus de 100 tours de moins que l’avant-dernière équipe, Alfa Romeo.

Finalement, quant à Mick Schumacher, il aura à ses côtés une bien meilleure référence. Cette saison pourrait être très importante pour lui, car on aura maintenant une meilleure idée de son réel potentiel grâce à la comparaison avec Magnussen.

Sur ce, je vous à tous une excellente saison, au plaisir de la vivre avec vous!