Une plainte de Sauber et Force India sur la répartition des revenus commerciaux de la F1
Formule 1 mardi, 29 sept. 2015. 08:48 samedi, 14 déc. 2024. 22:55Deux écuries de Formule 1, Force India et Sauber, ont déposé une plainte auprès de la Commission européenne au sujet de la répartition des revenus commerciaux de la F1, qui serait selon Force India « injuste et illégale ».
« La Commission a reçu une plainte et elle va l'évaluer », a confirmé à l'AFP un porte-parole de la Commission européenne, Ricardo Cardoso, sans vouloir rentrer dans les détails.
Force India, installée en Angleterre, et Sauber, basée en Suisse, respectivement 5e et 8e du Championnat du monde de F1 après 14 manches sur 19, ont confirmé mardi matin qu'elles avaient bien déposé une plainte devant l'UE.
« C'est une plainte pour violation de la loi europénne sur la concurrence », a expliqué à l'AFP Monisha Kaltenborn, une ex-juriste autrichienne devenue directrice générale et actionnaire de Sauber F1. Mme Kaltenborn souhaite aussi, grâce à cette plainte, « contester les privilèges des puissants qui décident des règlements et font du mal à ce sport », a-t-elle ajouté, sans vouloir faire d'autre commentaire.
De son côté, dans un bref communiqué, Force India a expliqué que cette plainte était une manière de « questionner la gouvernance de la F1 » en montrant que « le système de répartition des revenus et de détermination des règles de la F1 » est « à la fois injuste et illégal ».
« Impact sur les vies des gens »
Cette plainte auprès des autorités européennes de la concurrence n'est pas une surprise. Elle était dans les cartons depuis fin 2014, après les mises en faillite de deux écuries anglaises, Caterham et Marussia, sauvée in extremis au printemps.
Une députée travailliste anglaise, Anneliese Dodds, avait alors demandé à la Commissaire européenne à la concurrence, Margarethe Vestager, de voir si « ces écuries plus petites ont été traitées de manière injuste » par la F1.
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En juillet, Mme Dodds a visité les ateliers de Force India, tout près du circuit de Silverstone. Elle s'est félicité mardi, dans le Times, de cette plainte. « Cela va nous permettre de savoir enfin s'il y a des pratiques contraires à la concurrence au coeur de la F1, et si elles ont un impact réel sur les vies des gens quand elles provoquent des liquidations et des pertes d'emplois. »
« J'ai déjà dit qu'il était approprié de porter ce sujet devant la Commission et j'ai hâte d'entendre ce qu'elle a à dire », a ajouté Mme Dodds.
Selon le contenu de la plainte, cité par le quotidien britannique The Times, les revenus supplémentaires accordés à cinq écuries (Ferrari, Red Bull, Mercedes, McLaren et Williams) créent un désavantage significatif pour les écuries rivales.
Ces cinq écuries bénéficient, en vertu d'un contrat qui court jusqu'en 2020, d'une part plus importante du gâteau commercial de la F1 (plus d'un milliard de dollars et demi CAD de chiffre d'affaires en 2014), selon des clés de répartition compliquées et confidentielles.
Gros lot pour Ferrari
Le total de ces paiements « Premium », en vertu d'un statut « historique » variable d'une écurie à l'autre, approchait les 220 millions d'euros (330 M$ CAD) en 2014, pour ces cinq écuries, selon une enquête récente d'Autosport. Et Ferrari avait touché le gros lot l'an dernier, avec 86 millions d'euros (129 M$ CAD), selon le magazine britannique.
Ces fonds sont versés en supplément des revenus commerciaux « normaux » des dix écuries, soit une part fixe, égalitaire, et une part variable liée aux résultats des saisons précédentes. Une autre écurie est actuellement sous la menace d'une liquidation judiciaire, Lotus. Elle a obtenu lundi un sursis de dix semaines accordé par la Haute Cour de Londres, dans l'attente de son rachat éventuel par Renault.
Sauber et Force India contestent aussi la manière dont les règlements de la F1 sont modifiés, « illégale » selon eux. Toutes les propositions doivent actuellement venir d'un« Groupe Stratégique » composé de représentants de six écuries... dont les cinq plus riches, de Formula One Management (FOM), la société de Bernie Ecclestone, le promoteur de la F1, et de la Fédération internationale de l'automobile (FIA). Elles sont ensuite validées par la FIA.
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