MONTRÉAL - Jean-Éric Vergne en est à ses premières armes en F1, cette saison, et c'est pour la première fois qu'il découvrira le circuit Gilles-Villeneuve, du 8 au 10 juin prochain, à l'occasion du Grand Prix du Canada. Sauf qu'il peut déjà affirmer avec certitude qu'il aime le tracé montréalais.

«C'est mon circuit préféré sur PlayStation», a lancé le pilote français de 22 ans, mercredi, lors d'une conférence téléphonique avec les médias canadiens.

«Quand je joue avec mes amis, je choisis souvent le circuit du Grand Prix du Canada parce que c'est avec celui-là que je suis le plus rapide», a indiqué Vergne quelques minutes après avoir affiché le cinquième temps aux essais effectués sur le circuit Mugello, en Italie.

Le pilote de la Scuderia Toro Rosso a alors terminé à moins d'une seconde du pilote le plus rapide de la journée, son compatriote Romain Grosjean.

«J'ai entendu beaucoup de bonnes choses à propos de Montréal, à l'effet que c'est l'un des meilleurs Grands Prix de la saison, alors je suis pressé d'arriver, a dit Vergne. On va voir ce que ça donne.»

Des hauts et des bas

Vergne a été embauché par Toro Rosso, l'équipe soeur de Red Bull, aux côtés de Daniel Ricciardo en vue de la présente saison. C'est toutefois la saison dernière que le champion de F3 en Grande-Bretagne en 2010 s'est d'abord amené, après avoir terminé deuxième en Formule Renault 3.5. Il avait alors effectué des essais pour l'écurie Red Bull lors d'une séance pour jeunes pilotes, puis piloté une Toro Rosso lors de la première séance d'essais dans trois des quatres derniers Grands Prix de la campagne 2011.

Et cette année, le pilote recrue a déjà récolté ses quatre premiers points, en vertu de sa huitième place acquise sous la pluie au GP de Malaisie. Il est 13e au classement des pilotes, après quatre épreuves.

«Ce sont mes débuts en F1, il y a eu de bons moments et de moins bons. Je suis là pour apprendre et j'ai beaucoup appris, a noté Vergne. Je pense qu'on peut être satisfait et d'un autre côté, on aurait pu faire mieux. Il y a toujours le côté de soi qui est satisfait et l'autre côté qui veut mieux faire. Et quand il y a encore des choses qu'on veut mieux faire, c'est qu'on n'y est pas encore et qu'il faut travailler.»

Vergne a reconnu qu'il apprendrait plus vite encore s'il avait un vétéran pilote comme coéquipier, mais il a dit se plaire avec Ricciardo, qui a 22 ans comme lui.

«C'est sûr que c'est plus facile d'arriver en F1 avec un coéquipier qui a plus d'expérience, parce qu'on apprend toujours de ses coéquipiers, a déclaré Vergne. Mais on a une très bonne relation, (Ricciardo) et moi. On se connaît depuis longtemps, on est arrivé ensemble dans le programme de développement, et on a roulé ensemble en Formule Renault pendant une année. On a alors bien rigolé, on a passé de bons moments et on a même pris nos vacances ensemble.

«C'est un bon gars et un super pilote. Je crois qu'on progresse bien tous les deux.»

Même s'il existe une hiérarchie au sein des pilotes de F1 — n'est pas Sebastian Vettel ou Fernando Alonso qui veut, du moins pas tout de suite — et qu'il doit encore faire ses classes à titre de recrue, Vergne a dit approcher les courses «sans appréhension».

«Je me dis que tous les autres pilotes qui sont en piste sont des pilotes normaux comme moi, et j'essaie de ne pas me dire que ce sont des mecs que je regardais quand j'avais 10 ans, a-t-il souligné. Il n'y a pas d'extraterrestres. Je me dis que j'ai un volant en ce moment, et que je dois simplement aller le plus vite possible.»

Les pilotes français sont de retour en force cette année alors que Vergne, Grosjean (Lotus) et Charles Pic (Marussia) s'alignent tous en F1, tandis que Jules Bianchi n'est pas bien loin puisqu'il est pilote d'essai chez Force India. Vergne a dit espérer que cette résurgence, qui évoque l'époque où il faisait toujours bon de revoir les Alain Prost, René Arnoux, Jacques Laffitte, Jean Alesi et Olivier Panis à Montréal, favorisera le retour d'un Grand Prix en France.

«Ça va pousser la France à ravoir notre Grand Prix national. C'est une super chose, a commenté Vergne, qui a dit avoir particulièrement suivi la carrière d'Alesi. J'ai toujours adoré Jean Alesi. D'ailleurs, on se voit souvent et on est très proches. Je l'adorais et je l'adore toujours.»