NUERBURGRING, Allemagne (PC) - Quinzième temps samedi de la seule et unique séance de qualification du Grand Prix d'Europe, Jacques Villeneuve n'en arborait pas moins un sourire en disant long sur ces espoirs.

"Ce matin, après vingt tours, soulignait-il non sans malice, nos pneus étaient encore parfaits, ce qui était loin d'être le cas chez certains de nos adversaires et équipiers. En fait, vu notre manque de compétitivité en terme de performance pure, nous avons décidé de nous concentrer sur la course tant au niveau des réglages que de l'essence.

"Nous savions pertinemment que la qualification allait être difficile et elle l'a effectivement été. La voiture bougeait beaucoup. Ce n'était pas très sympa à piloter mais, vraiment, pour nous, l'important est la seconde moitié de course demain."

Pour tout dire, Villeneuve ne se montre guère convaincu par ce retour à une qualification avec le plein.

"On revient au modèle de l'an passé avec des stratégies très différentes. Certains vont ravitailler au bout de dix tours, certains au bout de vingt. Il va y avoir de grosses différences en terme de temps au tour, de l'ordre de 1"5. Ce qui était bien avec l'ancien format, c'est qu'il avait au moins une qualification sans essence qui permettait de voir qui était vite et qui ne l'était pas. Maintenant, c'est foutu. Il va être très difficile pour les spectateurs de comprendre qui est vraiment compétitif."

Villeneuve craint aussi que l'intérêt des courses ne s'en ressente.

"Cette année, les courses ont été intéressantes car tout le monde avait plus ou moins les mêmes stratégies et les événements se produisaient sur la piste et non dans les stands. J'ai un peu peur qu'il y ait de nouveau de grosses différences dans les stratégies et que l'on revienne à ce que l'on voyait l'an passé.

"Moi, je n'aime pas trop ce nouvel ancien format. Hormis le fait que l'on sait qui est en "pole" le samedi soir, la qualification à sec va nous manquer."

Concernant la course de dimanche, il est évident que l'écurie Sauber a opté pour une stratégie inverse entre Massa, qualifié sans trop d'essence, et Villeneuve, qualifié avec le réservoir plein. Une stratégie qui n'est pas sans rappeler celle de Monaco qui s'était soldée par un accrochage entre les deux équipiers. Pareille catastrophe pourrait-elle se reproduire demain?

"Compte tenu de la nouvelle réglementation, il est difficile de dire comment les choses vont évoluer, expliquait encore Villeneuve. Avec l'équipe, nous avons décidé de ne pas mettre tous nos oeufs dans le même panier et c'était de loin la meilleure chose à faire. La course va être longue: c'est la raison pour laquelle nous avons décidé de nous concentrer sur la seconde partie de course."