Webber et Vettel se justifient encore
Course jeudi, 10 juin 2010. 17:20 jeudi, 12 déc. 2024. 07:30
MONTRÉAL - "C'est un sujet important, ce qui est arrivé en Turquie. Mais il n'y a pas de raison pour moi de l'aborder. Je m'excuse."
C'est ce qu'a déclaré Michael Schumacher, jeudi après-midi au circuit Gilles-Villeneuve, quand on l'a interrogé sur le sujet du jour à l'île Notre-Dame, à savoir la façon dont doivent se comporter les pilotes lorsqu'on entreprend un dépassement entre coéquipiers.
Il s'agit évidemment d'un débat qui fait rage depuis le Grand Prix de Turquie, alors que les voitures de Mark Webber et Sebastian Vettel se sont touchées quand ce dernier a entrepris un dépassement à l'endroit de son coéquipier. Les coureurs de Red Bull ont alors vu un doublé potentiel se transformer en troisième place pour le premier, et une sortie de piste pour le deuxième.
Si Schumacher a poliment refusé d'aborder le sujet, les pilotes réunis à l'occasion de la conférence de presse de la FIA, jeudi matin, se sont contentés de réponses par la bande. Les Felipe Massa (Ferrari), Nico Rosberg (Mercedes), Robert Kubica (Renault), Lewis Hamilton (McLaren) et Lucas di Grassi (Virgin) étaient plutôt d'accord pour dire qu'il fallait un bon équilibre entre combativité et sagesse.
Et aussi, que leur écurie respective n'imposait pas de règle à suivre dans un tel contexte, puisque chaque situation est différente et dépend avant tout du jugement des pilotes en cause.
"Quand tu es en position de dépasser, que ce soit un adversaire ou un coéquipier, il faut la prendre, a déclaré Massa. Le plus important, c'est de respecter l'équipe, de se rappeler que les deux courent pour la même écurie. Il ne faut pas que le risque soit trop grand."
Webber et Vettel, eux, n'ont toutefois pas eu l'occasion de se défiler aussi facilement. Après avoir commenté l'incident à chaud après la course en Turquie, puis expliqué leurs positions en privé à l'occasion d'une réunion d'équipe de Red Bull, ils ont été appelés jeudi à commenter le dossier publiquement, en long et en large.
Littéralement cuisinés par la presse qui suit le petit monde de la F1, Webber et Vettel n'ont pas réagi de la même manière. Même si on sentait qu'il avait hâte que le dossier soit clos, Webber semblait relativement sûr de sa position. Vettel, lui, était plus mal à l'aise.
"La même chose que j'ai dit dimanche soir après la course", a répondu Webber quand on lui a demandé quels étaient ses commentaires à froid, deux semaines après les événements. "Rien n'a vraiment changé. La journée a été difficile pour l'équipe. C'est malheureux. On va de l'avant."
"Ce qui est arrivé est arrivé", a lancé Vettel en répondant - sans répondre - à différentes questions, par exemple s'il avait ressenti le besoin de présenter ses excuses à Webber, ou s'il serait plus prudent si une situation identique devait se présenter de nouveau.
"Il n'y a pas grand-chose de plus à dire, a affirmé Vettel. On ne peut rien y changer maintenant. Avec le recul, je n'aurais rien fait de différent. Le plus important, c'est d'aller de l'avant et de penser à la prochaine course."
Constatant que les médias continuaient d'insister, Vettel a tenté de couper court à la discussion.
"Vous devez comprendre qu'en F1, ce n'est pas à propos de ce qui s'est passé hier, mais de ce qui va se passer demain, a-t-il tranché. Je ne veux pas passer autant de temps à en parler.
"C'est important que vous compreniez ce qui est arrivé mais pour être honnête, ç'a pris moins de temps pour en parler entre nous (dans l'équipe) que ç'a pris d'en parler avec vous!", a-t-il lancé à l'endroit des journalistes au cours d'un point de presse de 12 minutes, dont plus de la moitié a porté sur l'incident turc.
La version de chacun
Webber et Vettel ont chacun raconté leur version de l'incident.
"J'ai ralenti le moteur pour épargner un peu plus de carburant et j'ai demandé quel était (le statut de Vettel) en terme de carburant, a expliqué Webber. Mais je n'avais pas besoin de beaucoup d'explications parce que je voyais bien qu'il était sur moi, qu'il était en mesure de réaliser encore des tours plus rapides. Il y a eu un petit duel et on sait ce qui est arrivé."
"Puisque j'étais assez près, j'ai tenté quelque chose - car en F1, ce n'est pas facile de s'amener aussi près - alors je me suis approché pour être en aspiration et je suis allé à gauche, à l'intérieur, a dit de son côté Vettel. Il n'y avait pas beaucoup d'espace, mais il y avait une largeur de voiture, ce qui est suffisant. Comme j'étais en aspiration, j'allais très vite pendant que je dépassais, et alors que j'étais plus d'une demi-voiture devant, j'ai essayé de revenir lentement vers la droite, et ... je suis sorti de piste.
"Évidemment, ç'a l'air stupide quand ça arrive entre coéquipiers. Je lui ai parlé (à Webber) et nous sommes tous les deux à l'aise avec la situation."
"J'étais assurément déçu des conséquences, mais on est vite allé de l'avant (dans l'équipe). On pourrait en parler et en parler encore, mais ça ne changerait pas grand-chose", a ajouté Webber.
La prochaine fois...
Si un nouveau duel du genre devait survenir à nouveau, il ne servirait à rien de faire preuve d'une extrême prudence, selon Webber.
"Parfois, quand tu prends encore plus de précautions, ça arrive quand même, a-t-il noté. La ligne est tellement fine (entre la réussite et le désastre). Le résultat n'était pas idéal, évidemment, parce qu'une des voitures n'a pas terminé la course, mais puisque nous avons tous deux le potentiel pour rouler devant, il y a de bonnes chances qu'il faudra un jour ou l'autre se livrer un autre duel du genre.
"Dans un tel cas il faut avoir du jugement, qu'on soit devant ou qu'on tente de dépasser. Quand tu es un pilote de F1, tu dois avoir du jugement pour toutes sortes de petites choses. Mais quand tu disputes course après course, parfois il va avoir des anicroches."
C'est ce qu'a déclaré Michael Schumacher, jeudi après-midi au circuit Gilles-Villeneuve, quand on l'a interrogé sur le sujet du jour à l'île Notre-Dame, à savoir la façon dont doivent se comporter les pilotes lorsqu'on entreprend un dépassement entre coéquipiers.
Il s'agit évidemment d'un débat qui fait rage depuis le Grand Prix de Turquie, alors que les voitures de Mark Webber et Sebastian Vettel se sont touchées quand ce dernier a entrepris un dépassement à l'endroit de son coéquipier. Les coureurs de Red Bull ont alors vu un doublé potentiel se transformer en troisième place pour le premier, et une sortie de piste pour le deuxième.
Si Schumacher a poliment refusé d'aborder le sujet, les pilotes réunis à l'occasion de la conférence de presse de la FIA, jeudi matin, se sont contentés de réponses par la bande. Les Felipe Massa (Ferrari), Nico Rosberg (Mercedes), Robert Kubica (Renault), Lewis Hamilton (McLaren) et Lucas di Grassi (Virgin) étaient plutôt d'accord pour dire qu'il fallait un bon équilibre entre combativité et sagesse.
Et aussi, que leur écurie respective n'imposait pas de règle à suivre dans un tel contexte, puisque chaque situation est différente et dépend avant tout du jugement des pilotes en cause.
"Quand tu es en position de dépasser, que ce soit un adversaire ou un coéquipier, il faut la prendre, a déclaré Massa. Le plus important, c'est de respecter l'équipe, de se rappeler que les deux courent pour la même écurie. Il ne faut pas que le risque soit trop grand."
Webber et Vettel, eux, n'ont toutefois pas eu l'occasion de se défiler aussi facilement. Après avoir commenté l'incident à chaud après la course en Turquie, puis expliqué leurs positions en privé à l'occasion d'une réunion d'équipe de Red Bull, ils ont été appelés jeudi à commenter le dossier publiquement, en long et en large.
Littéralement cuisinés par la presse qui suit le petit monde de la F1, Webber et Vettel n'ont pas réagi de la même manière. Même si on sentait qu'il avait hâte que le dossier soit clos, Webber semblait relativement sûr de sa position. Vettel, lui, était plus mal à l'aise.
"La même chose que j'ai dit dimanche soir après la course", a répondu Webber quand on lui a demandé quels étaient ses commentaires à froid, deux semaines après les événements. "Rien n'a vraiment changé. La journée a été difficile pour l'équipe. C'est malheureux. On va de l'avant."
"Ce qui est arrivé est arrivé", a lancé Vettel en répondant - sans répondre - à différentes questions, par exemple s'il avait ressenti le besoin de présenter ses excuses à Webber, ou s'il serait plus prudent si une situation identique devait se présenter de nouveau.
"Il n'y a pas grand-chose de plus à dire, a affirmé Vettel. On ne peut rien y changer maintenant. Avec le recul, je n'aurais rien fait de différent. Le plus important, c'est d'aller de l'avant et de penser à la prochaine course."
Constatant que les médias continuaient d'insister, Vettel a tenté de couper court à la discussion.
"Vous devez comprendre qu'en F1, ce n'est pas à propos de ce qui s'est passé hier, mais de ce qui va se passer demain, a-t-il tranché. Je ne veux pas passer autant de temps à en parler.
"C'est important que vous compreniez ce qui est arrivé mais pour être honnête, ç'a pris moins de temps pour en parler entre nous (dans l'équipe) que ç'a pris d'en parler avec vous!", a-t-il lancé à l'endroit des journalistes au cours d'un point de presse de 12 minutes, dont plus de la moitié a porté sur l'incident turc.
La version de chacun
Webber et Vettel ont chacun raconté leur version de l'incident.
"J'ai ralenti le moteur pour épargner un peu plus de carburant et j'ai demandé quel était (le statut de Vettel) en terme de carburant, a expliqué Webber. Mais je n'avais pas besoin de beaucoup d'explications parce que je voyais bien qu'il était sur moi, qu'il était en mesure de réaliser encore des tours plus rapides. Il y a eu un petit duel et on sait ce qui est arrivé."
"Puisque j'étais assez près, j'ai tenté quelque chose - car en F1, ce n'est pas facile de s'amener aussi près - alors je me suis approché pour être en aspiration et je suis allé à gauche, à l'intérieur, a dit de son côté Vettel. Il n'y avait pas beaucoup d'espace, mais il y avait une largeur de voiture, ce qui est suffisant. Comme j'étais en aspiration, j'allais très vite pendant que je dépassais, et alors que j'étais plus d'une demi-voiture devant, j'ai essayé de revenir lentement vers la droite, et ... je suis sorti de piste.
"Évidemment, ç'a l'air stupide quand ça arrive entre coéquipiers. Je lui ai parlé (à Webber) et nous sommes tous les deux à l'aise avec la situation."
"J'étais assurément déçu des conséquences, mais on est vite allé de l'avant (dans l'équipe). On pourrait en parler et en parler encore, mais ça ne changerait pas grand-chose", a ajouté Webber.
La prochaine fois...
Si un nouveau duel du genre devait survenir à nouveau, il ne servirait à rien de faire preuve d'une extrême prudence, selon Webber.
"Parfois, quand tu prends encore plus de précautions, ça arrive quand même, a-t-il noté. La ligne est tellement fine (entre la réussite et le désastre). Le résultat n'était pas idéal, évidemment, parce qu'une des voitures n'a pas terminé la course, mais puisque nous avons tous deux le potentiel pour rouler devant, il y a de bonnes chances qu'il faudra un jour ou l'autre se livrer un autre duel du genre.
"Dans un tel cas il faut avoir du jugement, qu'on soit devant ou qu'on tente de dépasser. Quand tu es un pilote de F1, tu dois avoir du jugement pour toutes sortes de petites choses. Mais quand tu disputes course après course, parfois il va avoir des anicroches."