Trois écuries seulement ont réussi à monter sur les podiums de Formule 1 depuis deux ans, à côté de Mercedes et Ferrari : Williams et Red Bull, qui ont perdu l'habitude de gagner, et Force India, meilleur rapport qualité-prix de la F1 actuelle. Elles voudront récidiver en 2016.

Williams (3e en 2014 et 2015) : jamais deux sans trois? 

L'écurie fondée par Sir Frank est désormais dirigée par sa fille Claire, qui a réussi à profiter deux années de suite, grâce à une équipe bien organisée et très expérimentée, de la méforme des équipes de tête bien plus riches : Ferrari en 2014, puis Red Bull en 2015, pour se hisser sur le podium final malgré un budget raisonnable, en dessous de 200 millions d'euros (295 M$ CAD) par an.

Avec des moteurs Mercedes, les meilleurs du plateau, le « vieux » Felipe Massa, qui se plaint beaucoup mais a encore un joli coup de volant, et le « jeune » Valterri Bottas, qui a un peu stagné l'an dernier, il y aura encore des coups à jouer pour les gars de Grove, à condition d'être meilleurs dans les puits.

« Ils travaillent bien ensemble », juge Sir Frank.

Mais attention, Williams a pris de plein fouet le retour de Ferrari au plus haut niveau : quatre podiums en 2015, contre neuf en 2014. Alors méfiance, surtout si Red Bull revient en forme.

Red Bull Racing : 2016, saison de transition?

La saison 2015 a été frustrante, à cause du manque de puissance du moteur Renault et de la baisse de régime de Daniel Ricciardo, révélation 2014 avec trois belles victoires face à Mercedes. L'équipe de Dietrich Mateschitz (2e en 2014, 4e en 2015), le milliardaire autrichien, a désigné 2016 comme saison de transition devant lui permettre de remonter souvent sur le podium, comme à l'époque de sa gloire récente : huit titres mondiaux d'affilée (pilotes et constructeurs) de 2010 à 2013, grâce notamment à Sebastian Vettel.

Si la RB12 dessinée par le génial Adrian Newey est bien une arme fatale, comme avant, et si le nouveau moteur Renault, désormais siglé TAG Heuer, tient toutes les promesses entrevues à Barcelone, la quête de podiums (12 en 2014, trois seulement en 2015) relancera durablement le commando de Milton Keynes, toujours dirigé par Christian Horner.

Force India (6e en 2014, 5e en 2015) : un cran de plus?

L'équipe de Vijay Mallya, l'homme d'affaires indien, a vécu en 2015 sa meilleure saison de F1, en termes de résultats sur la piste, et terminé « meilleure des autres » écuries, derrière quatre équipes de tête au budget supérieur et au palmarès plus fourni. Bien aidé par ses moteurs Mercedes et ses deux pilotes de haut niveau, Nico Hülkenberg et Sergio Pérez, le groupe de Silverstone a montré à Barcelone, lors des essais hivernaux, qu'il faudra encore compter sur lui cette année, grâce aussi à un châssis VJM09 très efficace.

Il n'y a eu qu'un podium en 2014, et un autre en 2015. Il pourrait y en avoir d'autres bientôt, notamment grâce à « Hulk », vainqueur des dernières 24 Heures du Mans, qui n'a jamais connu cet honneur et ce plaisir en F1. Quant à « Checo » le Mexicain, plus mûr mais toujours aussi tranchant, il a définitivement oublié son cauchemar de 2013, une saison complètement ratée chez McLaren.