On ne pourra pas dire que le Championnat FIA de Formule E fait du surplace.

Changements du règlement technique, changement du règlement sportif, calendrier modifié, arrivée de pilotes de calibre : la série a le vent dans les voiles!

Plateau 2015-2016

Tous de retour

Tous les pilotes de pointe de la première saison sont de retour, à commencer par le champion en titre Nelson Piquet.

Tous les autres vainqueurs sont de retour : Buemi, Di Grassi, D’Ambrosio, Bird, Prost, Da Costa.

Ceux qui se sont illustrés sans faire la saison au complet : Jean-Éric Vergne (trois positions de tête en neuf courses).

Les ex-pilotes de F1 Nick Heidfeld et Vitantonio Liuzzi.

Simona De Silvestro, qui avait pris part au dernier week-end à Londres, est de retour à temps plein. Rappelons sa 2^e place en IndyCar dans les rues de Houston en 2013.

Parmi les recrues : Robin Frijns, qui a remporté trois titres coup sur coup en monoplace en Europe (Formule BMW, Formule Renault 2.0, Formule Renault 3.5) et qui a fait des tests F1 chez Red Bull, Sauber et Caterham.

Et Jacques Villeneuve?

Cela fait longtemps que Jacques Villeneuve n’a pas participé à une saison complète de course automobile (F1 en 2005 avec Sauber… incroyable non?).

Et, hormis une présence aux 500 milles d’Indianapolis en 2014, il n’a pas couru en monoplace depuis la F1 en 2006.

À l’âge de 44 ans, il relève un beau défi.

Après une journée d’initiation sur une version courte du circuit Paul-Ricard en France à la fin juillet, il a participé aux six journées d’essais (trois séances de deux jours) à Donington en Angleterre.

Lors de la première séance, il a pris ses marques et était à environ d’une seconde de son coéquipier Stéphane Sarrazin, un pilote talentueux qui a terminé en tête de la 2^e course disputée à Londres en juin dernier, avant d’être disqualifié pour une infraction technique (il avait dominé l‘épreuve en partant de la position de tête).

Puis Villeneuve a fait jeu égal avec son coéquipier lors deux autres séances.

C’est donc prometteur!

Pas de simples écuries

Le plus important changement adopté pour la saison à venir, celui qui aura un impact direct sur le résultat des courses, est que le Championnat FIA de Formule E n’est plus une série totalement monotype.

Si le châssis et la batterie demeurent les mêmes pour toutes les écuries, il y a maintenant de la diversité dans les groupes propulseurs utilisés.

Par groupe propulseur, on entend le moteur électrique et la boîte de vitesses qui entraîne les roues.

Les organisateurs ont voulu encourager les écuries à développer leur propre groupe propulseur dans un but louable : faire avancer la technologie pour franchir, à la cinquième saison de la série, un pas important : faire toute la course sans changer de voiture à mi-parcours comme c’est le cas présentement.

Le problème potentiel : il n’y aura plus de parité à ce niveau. Et comme dans tout ce qui touche la technique, certains réussiront mieux que d’autres…

Huit des écuries ont décidé de construire leur propre groupe propulseur :Abt, Andretti *, China, e.dams, Mahindra, Trulli, Venturi, Virgin.

L’écurie Aguri a décidé de conserver le groupe propulseur de l’an passé (moteur électrique McLaren), tandis que l’écurie Dragon achète le groupe propulseur de Venturi.

Sans trop tomber dans la technique, je vous présente les diverses solutions adoptées par les différentes écuries. Juste pour vous démontrer que les approches sont très différentes.

On notera le pari audacieux de Nextev/China, qui utilisera deux moteurs électriques et un seul rapport de boîte de vitesses!

La série a tenu six jours d’essais privés au mois d’août sur le circuit de Donington en Angleterre.

Et déjà on a vu l’impact de cette nouvelle réglementation.

L’écurie Abt s’est montrée très rapide, devant e.dams et Virgin. Venturi (et son client Dragon) un peu moins rapide mais très fiable.

Par contre, China a éprouvé des ennuis avec son programme audacieux.

Ce fut catastrophique pour Trulli : aucun tour lancé! Que des tours de réchauffement.

Tout aussi catastrophique pour Andretti : aucun tour lancé non plus! À la dernière minute, l’écurie a décidé de revenir au groupe propulseur de l’an passé!

Tout comme l’arrivée du nouveau groupe propulseur en F1, certains ont mieux fait leurs devoirs que d’autre, ce qui va évidemment influencer leurs résultats. Ou leur manque de résultat.

Plus de puissance

La puissance du moteur électrique demeure inchangée pour les essais et les qualifications (200 kW), mais la limite autorisée pour la course passe de 150 à 170 kW.

On devrait donc rouler plus vite.

Mais attention : l’énergie disponible (28 kW/h) demeure la même. Donc on ne pourra pas utiliser ces 170 kW tout au long de la course.

Super Pole

L’an passé, la grille de départ était établie à partir de 4 séances de 10 minutes, qui regroupait chacune cinq pilotes choisis au hasard. Chaque pilote pouvait normalement faire deux tours lancés. La grille était établie selon les chronos obtenus lors de ces quatre séances.

Cette saison, il y aura toujours quatre séances avec cinq pilotes mais d’une durée de 6 minutes seulement, ce qui permettra aux pilotes d’effectuer un seul tour lancé. Pas le droit à l’erreur. Pas le droit à la malchance non plus (tomber sur un drapeau jaune par exemple)!

Puis, les cinq meilleurs passeront à la Super Pole.

Le moins rapide parmi les pilotes encore en lice sera le premier à s'élancer. Lorsqu’il entamera son tour lancé, le suivant sortira des puits et ainsi de suite. Le reste de la grille sera composée en fonction des chronos obtenus lors des premières séances.

Fan Boost

La Formule E a été la première série à véritablement impliquer les amateurs dans la course.

Par vote populaire, trois pilotes peuvent bénéficier, à chaque course, du Fan Boost, soit un surcroît de puissance sur une durée limitée.

L’an passé, le vote se terminait quelques heures avant le début de la course.

Cette année, il se terminera 6 minutes après le départ de la course!

Les amateurs pourront dorénavant voter via un mot-clic (#FanBoost) sur Facebook, Twitter et Instagram.

Sécurité

La Formule E a aussi adopté le principe de la voiture de sécurité virtuelle.

Les pilotes devront respecter une vitesse de 50 km/h (et non pas une vitesse variant selon les secteurs de piste comme en F1), maintenir l'écart avec la voiture précédente et se suivre en file.

Changement de pilote

Dernière mesure intéressante : une limitation du nombre de changements de pilote par voiture.

Ce secteur était non réglementé l’an passé, ce qui a fait que pas moins de 35 coureurs ont piloté les 20 voitures des 10 écuries au cours de la saison. Le détenteur du record est l’écurie de Michael Andretti, qui a fait courir huit pilotes.

Maximum permis cette saison : deux changements. Et interdiction lors des trois dernières courses.

Calendrier 2015-2016

* À confirmer