Il ne voulait pas qu'on oublie...
Course lundi, 23 oct. 2006. 18:49 vendredi, 13 déc. 2024. 20:42
Difficile de demander plus d'émotions que lors du dernier Grand Prix de la saison, au Brésil. La victoire de Felipe Massa, devant un public en délire à Interlagos, restera longtemps bien ancrée dans notre mémoire. Le jeune pilote avait des yeux tellement brillants après la course devant les caméras de télé, qu'il aurait fallu être fait de glace pour ne pas avoir réagi à ce moment magique.
Et que dire des propos de Fernando Alonso, échangés avec tous les gens de Renault, via son système de communication, après sa conquête, ses remerciements en français, ses mots d'une grande classe envers des équipiers qu'il laissera derrière lui à compter d'aujourd'hui?
Mais personnellement, je vous avouerai que je retiendrai surtout de cette course historique le fait que Michael Schumacher a parfaitement saisi sa chance de démontrer une dernière fois ce talent exceptionnel qui est à la base même de ses innombrables conquêtes. Bien sûr qu'une victoire aurait été la façon logique de finir les choses; bien sûr que la Ferrari était la meilleure voiture en piste au Brésil; évidemment qu'il est dommage que la rupture de son pneu arrière ait été causée par un malheureux incident de course avec Giancarlo Fisichella; d'accord que son problème de pression d'essence lui a coûté la position de tête, samedi.
Mais justement, si rien de tout cela ne s'était produit, s'il avait semblé rouler tout doucement, en toute quiétude, vers une victoire certaine, quel genre de souvenirs aurions-nous gardé de celui qui a le plus marqué la F1, dans toute son histoire? Lorsqu'il est tombé à la 17e place, après ce long retour aux puits qui a suivi son accrochage avec Fisichella et après qu'il fut bien évident que Fernando Alonso pouvait assurer son championnat en toute quiétude, Schumacher a choisi de faire basculer une situation en apparence malheureuse en opportunité unique : celle de rappeler à tous pourquoi il fut et est encore, le maître!
Sa folle remontée, sa façon implacable de pousser Fisichella à la faute, son dépassement à la fois gracieux et courageux à l'endroit de Raikkonen (quel symbole, quand même!) et, bien sûr, l'établissement du meilleur tour en course, ce faisant, voilà ce genre d'exploits en piste qui distinguent les grands champions des simples champions!
Comme s'il avait voulu qu'on n'oublie pas qu'il a lui-même façonné une grande partie de la place unique qu'il occupera pour toujours dans le grand livre de la F1, Michael Schumacher a mis fin à sa carrière de la façon la plus digne qui soit : en dominant le plateau, sans pour autant monter sur le podium. Comme s'il avait fallu que pour rallier tous les amateurs de F1 à sa cause, il puisse, une dernière fois, montrer ce dont il est capable sans cette obligation, voire même cette obsession de victoire.
Bien sûr, on ne saurait mettre de côté certaines frasques qui lui ont valu quelques sanctions sévères et qui l'ont souvent plongé dans la controverse. Plusieurs amateurs garderont toujours un certain recul par rapport à lui, à cause de cela. On ne saurait oublier, non plus, le fait que Schumacher a dominé la F1 au sein d'une écurie qui a déplacé des montagnes pour qu'il puisse justement dominer de la sorte et que cette même domination est survenue à un moment où il n'y avait malheureusement aucune autre écurie capable de rivaliser, à court ou moyen terme, avec Ferrari.
Cela dit, comme le soulignait Bertrand Houle avec beaucoup de justesse lors de notre dernier reportage, son engagement exceptionnel envers son équipe, la dose presque surhumaine de travail qu'il a su appliquer saison après saison, tout cela combiné à ce coup de volant exceptionnel, voilà autant de facteurs qui rendent tout à fait légitimes les superlatifs qui lui seront accolés au cours des prochaines années.
Auf wiedersehen und danke schoen, Michael. Au revoir et merci, Schumi. Un jour, nous ressentirons tous une certaine fierté d'avoir pu suivre la F1 d'aussi près, à cette époque où un certain pilote allemand aura fabriqué, victoires après victoires, saisons après saison, sa place au sommet absolu de la grande histoire de la discipline.
Et que dire des propos de Fernando Alonso, échangés avec tous les gens de Renault, via son système de communication, après sa conquête, ses remerciements en français, ses mots d'une grande classe envers des équipiers qu'il laissera derrière lui à compter d'aujourd'hui?
Mais personnellement, je vous avouerai que je retiendrai surtout de cette course historique le fait que Michael Schumacher a parfaitement saisi sa chance de démontrer une dernière fois ce talent exceptionnel qui est à la base même de ses innombrables conquêtes. Bien sûr qu'une victoire aurait été la façon logique de finir les choses; bien sûr que la Ferrari était la meilleure voiture en piste au Brésil; évidemment qu'il est dommage que la rupture de son pneu arrière ait été causée par un malheureux incident de course avec Giancarlo Fisichella; d'accord que son problème de pression d'essence lui a coûté la position de tête, samedi.
Mais justement, si rien de tout cela ne s'était produit, s'il avait semblé rouler tout doucement, en toute quiétude, vers une victoire certaine, quel genre de souvenirs aurions-nous gardé de celui qui a le plus marqué la F1, dans toute son histoire? Lorsqu'il est tombé à la 17e place, après ce long retour aux puits qui a suivi son accrochage avec Fisichella et après qu'il fut bien évident que Fernando Alonso pouvait assurer son championnat en toute quiétude, Schumacher a choisi de faire basculer une situation en apparence malheureuse en opportunité unique : celle de rappeler à tous pourquoi il fut et est encore, le maître!
Sa folle remontée, sa façon implacable de pousser Fisichella à la faute, son dépassement à la fois gracieux et courageux à l'endroit de Raikkonen (quel symbole, quand même!) et, bien sûr, l'établissement du meilleur tour en course, ce faisant, voilà ce genre d'exploits en piste qui distinguent les grands champions des simples champions!
Comme s'il avait voulu qu'on n'oublie pas qu'il a lui-même façonné une grande partie de la place unique qu'il occupera pour toujours dans le grand livre de la F1, Michael Schumacher a mis fin à sa carrière de la façon la plus digne qui soit : en dominant le plateau, sans pour autant monter sur le podium. Comme s'il avait fallu que pour rallier tous les amateurs de F1 à sa cause, il puisse, une dernière fois, montrer ce dont il est capable sans cette obligation, voire même cette obsession de victoire.
Bien sûr, on ne saurait mettre de côté certaines frasques qui lui ont valu quelques sanctions sévères et qui l'ont souvent plongé dans la controverse. Plusieurs amateurs garderont toujours un certain recul par rapport à lui, à cause de cela. On ne saurait oublier, non plus, le fait que Schumacher a dominé la F1 au sein d'une écurie qui a déplacé des montagnes pour qu'il puisse justement dominer de la sorte et que cette même domination est survenue à un moment où il n'y avait malheureusement aucune autre écurie capable de rivaliser, à court ou moyen terme, avec Ferrari.
Cela dit, comme le soulignait Bertrand Houle avec beaucoup de justesse lors de notre dernier reportage, son engagement exceptionnel envers son équipe, la dose presque surhumaine de travail qu'il a su appliquer saison après saison, tout cela combiné à ce coup de volant exceptionnel, voilà autant de facteurs qui rendent tout à fait légitimes les superlatifs qui lui seront accolés au cours des prochaines années.
Auf wiedersehen und danke schoen, Michael. Au revoir et merci, Schumi. Un jour, nous ressentirons tous une certaine fierté d'avoir pu suivre la F1 d'aussi près, à cette époque où un certain pilote allemand aura fabriqué, victoires après victoires, saisons après saison, sa place au sommet absolu de la grande histoire de la discipline.