La consécration d'Alonso
Course lundi, 29 mai 2006. 21:24 dimanche, 15 déc. 2024. 05:01
Le geste de Michael Schumacher, lors du dernier tour de la séance de qualifications du Grand Prix de Monaco samedi dernier et surtout la pénalité sévère qui lui fut imposée, ont malheureusement jeté beaucoup d'ombre sur l'événement le plus prestigieux de la F1.
On en est presque venu à oublier l'importance de la victoire de Fernando Alonso, tant sur le plan sportif que sur le plan historique, ainsi que la belle forme de Kimi Raikkonen, qui aurait très bien pu gagner la course. Sans oublier le fait que, finalement, si Schumi ne s'était pas fait piégé comme un gamin en train de voler une sucrerie à l'épicerie, nous aurions eu droit à une lutte formidable à trois ou quatre pilotes et qui sait, peut-être à une vraie relance de la course au titre. En lieu et place, compte tenu de la sanction imposée à Schumacher et des abandons malheureux de Raïkkonen et Webber, Fernando Alonso s'est vu offrir la victoire sur un plateau d'argent!
Cela dit, le triomphe du jeune champion du monde ne doit pas être laissé pour compte pour autant. Sa victoire à Monaco, peu importent les circonstances, vient de lui donner une consécration que recherchent tous les pilotes de F1. Car encore aujourd'hui, gagner Monaco, c'est faire la preuve ultime de son talent exceptionnel. C'est l'opportunité de donner encore plus de lustre aux conquêtes passées. C'est la chance unique de coller son nom à ceux de Fangio, Moss, Hill, Stewart, Lauda, Gilles Villeneuve, Prost, Senna, Schumacher
À 24 ans à peine, Fernando Alonso vient donc de régler, pour toujours, une chose fort importante. Dorénavant et pour le reste de ses jours, il profitera de cette quiétude qui accompagne le fait d'avoir gagné à Monaco au moins une fois. C'est surtout de cela dont on se souviendra et non des circonstances qui ont entouré sa première conquête dans la Principauté.
Un grand pas vers le titre?
La victoire d'Alonso, du reste, est fort bien méritée. Il ne fait aucun doute qu'il allait devancer Schumacher à la grille de départ comme en font foi tous les « partiels » de son dernier tour de qualifications. Quant aux abandons malheureux de Raïkkonen et de Webber, ils ne font que rehausser davantage tout le crédit qui revient à Renault d'avoir su mettre au point une voiture aussi fiable.
Avec 7 Grands Prix complétés en saison 2006 (et onze à venir), les événements de dimanche ont peut-être fait basculer pour de bon l'allure de la course au titre. Car même s'il reste encore plus de la moitié du calendrier à disputer, le résultat net en faveur d'Alonso est éloquent. Avec 21 points d'avance sur Michael Schumacher et pas vraiment d'adversaires sérieux derrière l'allemand (Raïkkonen et Fisichella ont 37 points de retard, Montoya, 41), Alonso et Renault ont en mains une base extrêmement solide sur laquelle ils peuvent bâtir leur deuxième conquête de suite.
Une tache indélébile?
La question qui revient certainement le plus souvent depuis samedi est la suivante : le plus récent geste douteux de Michael Schumacher sera-t-il celui qui viendra mettre un bémol définitif à sa carrière exceptionnelle et à ses nombreux records?
Difficile à dire. Car jusqu'ici, le palmarès du septuple champion du monde est plutôt bien garni en matière de controverse. Dès la conquête de son premier titre en 1994, alors qu'il avait envoyé Damon Hill dans le décor australien, Schnumacher a multiplié les gestes répréhensibles. Contre Villeneuve en 1997, contre Frentzen en 1998, contre son propre frère à deux reprises par la suite, Schumacher n'a jamais hésité à jouer limite quand il le jugeait nécessaire. Et on ne parle pas, ici, des manigances flagrantes et peu sportives de son équipe pour favoriser ses victoires. Parfois, il s'en est sorti plutôt bien; parfois, les sanctions furent très sévères, comme la soustraction pure et simple de tous ses points de championnat, en 1997. Mais chose certaine, on a toujours fini par oublier ses écarts, pour éventuellement reconnaître globalement la remarquable carrière qu'il a connue.
Cette fois, cependant, le contexte est bien différent. Schumacher n'est plus dans une situation de pleine domination comme c'était le cas dans le temps. Il a dû se résoudre à concéder le flambeau de la réussite et la gloire qui l'accompagne à un tout jeune espagnol qui jouit d'une popularité immense à travers le monde. Il n'a plus ce niveau d'immunité qui vient parfois protéger hermétiquement les champions contre leurs propres erreurs.
La dernière tache à souiller le parcours de Michael Schumacher risque donc de s'effacer très difficilement, si elle finit par s'effacer un jour
On en est presque venu à oublier l'importance de la victoire de Fernando Alonso, tant sur le plan sportif que sur le plan historique, ainsi que la belle forme de Kimi Raikkonen, qui aurait très bien pu gagner la course. Sans oublier le fait que, finalement, si Schumi ne s'était pas fait piégé comme un gamin en train de voler une sucrerie à l'épicerie, nous aurions eu droit à une lutte formidable à trois ou quatre pilotes et qui sait, peut-être à une vraie relance de la course au titre. En lieu et place, compte tenu de la sanction imposée à Schumacher et des abandons malheureux de Raïkkonen et Webber, Fernando Alonso s'est vu offrir la victoire sur un plateau d'argent!
Cela dit, le triomphe du jeune champion du monde ne doit pas être laissé pour compte pour autant. Sa victoire à Monaco, peu importent les circonstances, vient de lui donner une consécration que recherchent tous les pilotes de F1. Car encore aujourd'hui, gagner Monaco, c'est faire la preuve ultime de son talent exceptionnel. C'est l'opportunité de donner encore plus de lustre aux conquêtes passées. C'est la chance unique de coller son nom à ceux de Fangio, Moss, Hill, Stewart, Lauda, Gilles Villeneuve, Prost, Senna, Schumacher
À 24 ans à peine, Fernando Alonso vient donc de régler, pour toujours, une chose fort importante. Dorénavant et pour le reste de ses jours, il profitera de cette quiétude qui accompagne le fait d'avoir gagné à Monaco au moins une fois. C'est surtout de cela dont on se souviendra et non des circonstances qui ont entouré sa première conquête dans la Principauté.
Un grand pas vers le titre?
La victoire d'Alonso, du reste, est fort bien méritée. Il ne fait aucun doute qu'il allait devancer Schumacher à la grille de départ comme en font foi tous les « partiels » de son dernier tour de qualifications. Quant aux abandons malheureux de Raïkkonen et de Webber, ils ne font que rehausser davantage tout le crédit qui revient à Renault d'avoir su mettre au point une voiture aussi fiable.
Avec 7 Grands Prix complétés en saison 2006 (et onze à venir), les événements de dimanche ont peut-être fait basculer pour de bon l'allure de la course au titre. Car même s'il reste encore plus de la moitié du calendrier à disputer, le résultat net en faveur d'Alonso est éloquent. Avec 21 points d'avance sur Michael Schumacher et pas vraiment d'adversaires sérieux derrière l'allemand (Raïkkonen et Fisichella ont 37 points de retard, Montoya, 41), Alonso et Renault ont en mains une base extrêmement solide sur laquelle ils peuvent bâtir leur deuxième conquête de suite.
Une tache indélébile?
La question qui revient certainement le plus souvent depuis samedi est la suivante : le plus récent geste douteux de Michael Schumacher sera-t-il celui qui viendra mettre un bémol définitif à sa carrière exceptionnelle et à ses nombreux records?
Difficile à dire. Car jusqu'ici, le palmarès du septuple champion du monde est plutôt bien garni en matière de controverse. Dès la conquête de son premier titre en 1994, alors qu'il avait envoyé Damon Hill dans le décor australien, Schnumacher a multiplié les gestes répréhensibles. Contre Villeneuve en 1997, contre Frentzen en 1998, contre son propre frère à deux reprises par la suite, Schumacher n'a jamais hésité à jouer limite quand il le jugeait nécessaire. Et on ne parle pas, ici, des manigances flagrantes et peu sportives de son équipe pour favoriser ses victoires. Parfois, il s'en est sorti plutôt bien; parfois, les sanctions furent très sévères, comme la soustraction pure et simple de tous ses points de championnat, en 1997. Mais chose certaine, on a toujours fini par oublier ses écarts, pour éventuellement reconnaître globalement la remarquable carrière qu'il a connue.
Cette fois, cependant, le contexte est bien différent. Schumacher n'est plus dans une situation de pleine domination comme c'était le cas dans le temps. Il a dû se résoudre à concéder le flambeau de la réussite et la gloire qui l'accompagne à un tout jeune espagnol qui jouit d'une popularité immense à travers le monde. Il n'a plus ce niveau d'immunité qui vient parfois protéger hermétiquement les champions contre leurs propres erreurs.
La dernière tache à souiller le parcours de Michael Schumacher risque donc de s'effacer très difficilement, si elle finit par s'effacer un jour