Pas de jugement hâtif SVP
Course lundi, 27 sept. 2004. 18:29 samedi, 14 déc. 2024. 03:43
(RDS) - La performance de Jacques Villeneuve ? Ordinaire. Ce qui n'est pas surprenant.
Quelle que soit la qualité du pilote, le fait d'arriver en pleine saison au volant d'une voiture qu'il ne connaît pas est, d'emblée, une tâche ardue.
À laquelle il faut ajouter quelques difficultés supplémentaires dans ce cas précis.
Notamment la recherche des bons réglages pour la voiture.
On sait que la Renault R24 est une monoplace pointue, c'est-à-dire qu'elle n'est efficace que dans une plage de réglages très restreinte. D'ailleurs les deux pilotes de l'écurie s'en sont plaints tout au long de la saison. C'est la principale raison pour laquelle les Renault ont connu des hauts et des bas en performance cette année.
Cette situation se complique encore plus lorsque l'on tient compte du fait que Villeneuve exige des réglages particuliers, de l'avis des ingénieurs Renault qui ont travaillé avec lui en fin de semaine. Il a demandé des réglages très différents de ceux de Trulli et Alonso, donc l'équipe a dû explorer des directions nouvelles.
Ajoutez à cela que l'écurie ne disposait d'aucune données préalables, puisqu'il s'agissait d'un nouveau circuit, et que Villeneuve découvrait les pneus Michelin, qu'il n'a d'ailleurs pas suffisamment réchauffés pour le début de la course.
Alors, peut-on être réellement surpris, qu'après avoir découvert la Renault en un jour et demi d'essais privés, qu'après avoir accompli 66 tours à Shanghai avant de figer ses réglages, que Villeneuve ait encore éprouvé des difficultés à bien exploiter sa monoplace en course?
Sur la performance globale de Villeneuve, prenons un avis éclairé, celui de Niki Lauda, triple champion du monde, qui suit toujours de près la F1. L'Autrichien a déclaré:
"Ce fut une performance normale, rien de spécial. Mais, il ne faut pas oublier que la F1 est très compétitive actuellement. Il y a eu beaucoup de développements et il ne connaît pas vraiment la voiture. On peut s'attendre à plus de sa part au cours des prochaines courses."
Dans cette optique, il est intéressant de rappeler ce qui s'est passé la dernière fois qu'une grande écurie a fait appel à un pilote de remplacement qui n'était pas en F1 lorsque ses services ont été requis.
En plein milieu de la saison 1999, l'écurie Ferrari a demandé au Finlandais Mika Salo de remplacer Michael Schumacher, qui venait de subir une fracture à une jambe.
Premier Grand Prix de Salo: qualifié 7e à 4 places de son coéquipier Eddie Irvine, il termine 9e à un tour du vainqueur, nul autre que Irvine.
Deuxième sortie, une fois acclimaté à sa voiture, Salo se qualifie 4e tout juste devant son coéquipier, puis en course il roule en tête, jusqu'à ce que Ferrari lui demande de laisser passer Irvine, qui était alors dans la course au titre mondial.
On mesure ainsi toute la différence que peut faire une course d'apprentissage.
Cet exemple nous indique aussi que ce n'est qu'au soir du Grand Prix du Japon, que l'on pourra porter un jugement sérieux sur la valeur de Jacques Villeneuve en 2004.
Transcription de la chronique F1 diffusée dans Sports 30 Mag
Quelle que soit la qualité du pilote, le fait d'arriver en pleine saison au volant d'une voiture qu'il ne connaît pas est, d'emblée, une tâche ardue.
À laquelle il faut ajouter quelques difficultés supplémentaires dans ce cas précis.
Notamment la recherche des bons réglages pour la voiture.
On sait que la Renault R24 est une monoplace pointue, c'est-à-dire qu'elle n'est efficace que dans une plage de réglages très restreinte. D'ailleurs les deux pilotes de l'écurie s'en sont plaints tout au long de la saison. C'est la principale raison pour laquelle les Renault ont connu des hauts et des bas en performance cette année.
Cette situation se complique encore plus lorsque l'on tient compte du fait que Villeneuve exige des réglages particuliers, de l'avis des ingénieurs Renault qui ont travaillé avec lui en fin de semaine. Il a demandé des réglages très différents de ceux de Trulli et Alonso, donc l'équipe a dû explorer des directions nouvelles.
Ajoutez à cela que l'écurie ne disposait d'aucune données préalables, puisqu'il s'agissait d'un nouveau circuit, et que Villeneuve découvrait les pneus Michelin, qu'il n'a d'ailleurs pas suffisamment réchauffés pour le début de la course.
Alors, peut-on être réellement surpris, qu'après avoir découvert la Renault en un jour et demi d'essais privés, qu'après avoir accompli 66 tours à Shanghai avant de figer ses réglages, que Villeneuve ait encore éprouvé des difficultés à bien exploiter sa monoplace en course?
Sur la performance globale de Villeneuve, prenons un avis éclairé, celui de Niki Lauda, triple champion du monde, qui suit toujours de près la F1. L'Autrichien a déclaré:
"Ce fut une performance normale, rien de spécial. Mais, il ne faut pas oublier que la F1 est très compétitive actuellement. Il y a eu beaucoup de développements et il ne connaît pas vraiment la voiture. On peut s'attendre à plus de sa part au cours des prochaines courses."
Dans cette optique, il est intéressant de rappeler ce qui s'est passé la dernière fois qu'une grande écurie a fait appel à un pilote de remplacement qui n'était pas en F1 lorsque ses services ont été requis.
En plein milieu de la saison 1999, l'écurie Ferrari a demandé au Finlandais Mika Salo de remplacer Michael Schumacher, qui venait de subir une fracture à une jambe.
Premier Grand Prix de Salo: qualifié 7e à 4 places de son coéquipier Eddie Irvine, il termine 9e à un tour du vainqueur, nul autre que Irvine.
Deuxième sortie, une fois acclimaté à sa voiture, Salo se qualifie 4e tout juste devant son coéquipier, puis en course il roule en tête, jusqu'à ce que Ferrari lui demande de laisser passer Irvine, qui était alors dans la course au titre mondial.
On mesure ainsi toute la différence que peut faire une course d'apprentissage.
Cet exemple nous indique aussi que ce n'est qu'au soir du Grand Prix du Japon, que l'on pourra porter un jugement sérieux sur la valeur de Jacques Villeneuve en 2004.
Transcription de la chronique F1 diffusée dans Sports 30 Mag