La 5e édition du NAPA 200 aura probablement été la meilleure des 5 courses présentées par la série Nationwide sur le circuit Gilles-Villeneuve.

Le peloton de coureurs n‘était pas le plus relevé que l‘on a vu ici (à mon avis, le plateau 2009 était le meilleur avec Edwards, Ambrose, Busch, Keselowski, Papis, Ranger, Tag, Villeneuve et Carpentier), mais la course aura été passionnante pour plusieurs raisons: Ambrose a effectué deux irrésistibles remontées, un ou l‘autre des Québécois a bataillé pour la tête, puis la course n‘a pas été trop longue.

La victoire de Marcos Ambrose m‘a fait penser à celle de Jenson Button, enregistrée au mois de juin en Formule Un sur le même circuit. Deux victoires obtenues par des sympathiques batailleurs au volant de voitures amochées.

Alexandre Tagliani a répondu aux attentes en ramenant sa Penske/Hot Wheels #12 en deuxième position. Tant après la qualification qu‘après la course, Tag a répété à quel point il était fier de conduire cette voiture. Une déclaration qui n‘est pas innocente. En mai, Tagliani avait fait la barbe à l‘écurie Penske lors des qualifications du INDY 500. Roger Penske est très puissant en NASCAR et en INDYCAR, et Tagliani, avec ce qu‘il a accompli en fin de semaine, continue de gagner des points aux yeux des dirigeants de l‘équipe. La carrière de Tag est loin d‘être terminée.

Il en est tout autrement pour Jacques Villeneuve. Pour une deuxième fois cette saison, sa conduite en piste a gâché de fortes chances de victoires pour la PENSKE #22. Le pilote de 40 ans est conscient de l‘impact négatif qu‘aura cette mauvaise course pour la suite de sa carrière. C‘est triste, mais on peut se demander si Villeneuve est encore capable de remporter une course. Comme le faisait toutefois remarquer mon collègue Pierre Durocher, les avances que Villeneuve se forgeait en début d‘épreuve auront été anéanties par deux neutralisations causées par ses compatriotes Dufault et Dumoulin.

Quel résultat aurait obtenu Patrick Carpentier, s‘il n‘avait pas été poussé à l‘épingle par le dangereux Steve Wallace (qui a terminé 4e)? Il n‘aurait probablement pas gagné, mais sa fin de carrière aurait été un peu plus digne. Quoi que l‘image de Patrick qui regarde la fin de la course assis sur une structure dans le virage Senna était tout simplement magnifique. À la fin de la course, j‘ai eu la chance de remercier Patrick pour sa générosité, sa disponibilité, sa patience et sa gentillesse qu‘il a eu envers moi et envers tous les membres des médias tout au long de sa carrière. Je vous invite à regarder le reportage de Martin Leclerc sur la dernière journée de course de Patrick Carpentier.

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Ne parlez pas de moteur à Andrew Ranger. La fin de semaine du “Kyle Busch canadien” a été gâchée par 2 bris de moteur. Dommage car sa voiture #53 de l‘équipe NDS Motorsport avait donné à Ranger un Top-10 à Elkhart Lake. Ce n‘est que partie remise pour le pilote qui n‘a que 24 ans.

Louis-Philippe Dumoulin en a vu de toutes les couleurs lors de la course; malgré une panne d‘essence et 2 crics hydroliques brisés lors de passages aux puits, le pilote de la voiture 52 Hairfax/DaVinci de l’équipe Means Motorsports a terminé l‘épreuve en 28e place. Sans ces embuches, un Top-15 aura pu être envisageable, ce qui aurait été bel exploit pour la modeste équipe. Dommage que son frère Jean-François n‘a pas été en mesure de se qualifier pour l‘épreuve.

Maryève Dufault paraissait démolie après sa première course en série Nationwide. Elle a commise une erreur de recrue lorsqu‘elle s‘est remise en travers de la piste, provoquant éventuellement une collision avec Trevor Bayne. La première course aura été difficile avec cette 30e place, à 5 tours du vainqueur. Mais le bagage d‘expérience se remplit à vitesse «Grand V» pour celle qui aspire obtenir un volant à temps plein en série Nationwide l‘an prochain, après une saison en ARCA.

En terminant, chapeau aux entreprises québécoises qui permettent à nos pilotes québécois de se développer. Un de ces dernier partenariat est celui entre Alexandre Tagliani et la famille Bohec de Blainville, propriétaire de La Petite Bretonne. C‘est merveilleux de remarquer tout le mal que les pilotes (Brisebois, Dumoulin et Tagliani entre-autres) se donnent pour rendre justice aux commanditaires qui les supportent.