Les qualificatifs affluent pour décrire l’enivrante journée de course offerte par le rallycross, cette nouvelle série qui suscitait beaucoup de curiosité, mais c’est la vedette du jour qui a le mieux résumé le tout.

« C’est l’une de mes plus belles journées de course !», a jugé Patrick Carpentier en expliquant même qu’elle se classait aussi haut dans son palmarès que sa première victoire en série Cart et ses meilleurs résultats en NASCAR.

« J’ai été sur l’adrénaline toute la journée, quel style de course ! », a poursuivi le pilote qui attirait plus d’attention que le vainqueur au Grand Prix de Trois-Rivières.

Même les plus optimistes n’auraient pas osé prédire que l’amoureux de la vitesse allait s’octroyer une place en finale et tous les partisans ont raffolé de son parcours. En vertu de l’ampleur de l’exploit, la foule a fait vivre des moments inoubliables à Carpentier comme lors de sa course à Montréal où il avait été ovationné par les amateurs.

« C’était incroyable et aussi beau je dirais. Ça faisait 18 ans que je n’étais pas venu à Trois-Rivières et je n’avais pas coursé depuis deux ans », a commenté celui qui apprend aussi rapidement que ces puissants bolides.

« J’ai été chanceux contrairement à mon coéquipier Tanner Foust qui a brisé sa voiture tôt dans la journée et il m’a guidé pour le reste des étapes. Il m’a corrigé sur le tour joker et la section en terre battue », a remercié le Québécois.

Ce ne serait pas exagéré de décrire ce qui s’est produit au Grand Prix de Trois-Rivières comme un coup de foudre.

« J’adore vraiment cela, je suis tombé en amour avec le rallycross. Dans tout ce que j’ai essayé dans ma vie, j’ai adoré le NASCAR et ça! J’ai toujours été un maniaque de motocross et c’était vraiment la sensation que j’avais pendant la dernière qualification. C’est simple, quand les pilotes devant moi prenaient le gros saut, je voyais le dessous de leur auto », a détaillé Carpentier en extase.

Pour mettre en œuvre une telle réussite, le pilote originaire de Joliette avait besoin de l’appui d’une équipe de pointe et c’est ce qu’il a trouvé.

« Je dois être honnête, l’auto était fantastique grâce à leur travail. J’ai fait un seul ajustement sur les révolutions du moteur au départ », s’étonnait le pilote qui a démontré tout son doigté sur ces cruciaux départs.

« On les a tellement travaillés ! Je n’ai pas dormi de la nuit tellement je refaisais les départs dans ma tête, mais le résultat a été au rendez-vous », a répondu Carpentier qui était étonné de ses performances.

Dans le fond, Carpentier a tout aimé de sa journée incluant sa bataille avec Jacques Villeneuve lors de leur toute première sortie qualificative.

« Je n’étais pas certain si c’était Jacques ou son coéquipier Andy Scott, mais c’était vraiment amusant. J’ai compris dans la troisième qualification que tu perds du temps à force de trop te battre donc j’ai adapté ma conduite », s’est-il souvenu.

« Mais c’est quand même un spectacle et je voulais passer », a ajouté Carpentier en riant en faisant référence à un duel dans la deuxième qualification.

Villeneuve méritait mieux

Malchanceux depuis le début de son aventure en rallycross, Villeneuve semblait en parfait contrôle en début de journée, mais sa mécanique l’a encore laissé tomber.

Après avoir épaté la foule avec deux dépassements brillants lors de la première et deuxième qualification, Villeneuve a dû encaisser une autre déception quand son réservoir à essence s’est détaché. Pire encore, son bolide a été fortement endommagé durant le remorquage compliquant la possibilité de retourner en piste…

Malgré tout, le vétéran pilote s’est montré généreux avec les journalistes.

« La voiture se comportait bien avant le bris. C’est une aberration parce que ça ne survient jamais. Au moins, il reste encore quelques courses donc on finira sûrement par réussir quelque chose », a-t-il souhaité.

Bien sûr, la pilule devenait encore plus difficile à avaler car il pouvait se reprendre dans ses compatriotes.

« C’est très, très frustrant parce que nous étions si bien partis pour obtenir notre premier bon résultat. C’était le moment idéal pour lancer la saison, c’est plate », a ajouté celui dont la voiture ne passait pas inaperçue.

Avant de devoir déclarer forfait, JV avait attiré l’attention avec des coups de volant comme à ses plus belles années et il a expliqué qu’il devait oser ainsi car sa voiture manquait de puissance en ligne droite.

« Il fallait récupérer d’une autre façon et c’était en les surprenant, ils ne sont pas habitués d’avoir des pistes où tu peux les doubler au freinage », a expliqué le volubile athlète.

En l’espace de deux courses, Villeneuve a apprécié sa petite confrontation avec Carpentier et il a trouvé le moyen d’y prendre plaisir même si :

« Oui, je me suis amusé pendant les deux qualifications. Malheureusement, ça s’est terminé trop vite », a déploré Villeneuve en comprenant que ça arrive parfois dans la vie.

Des fleurs pour l’organisation

La plupart du temps, le championnat du monde FIA de rallycross s’arrête dans des coins éloignés souvent au beau milieu d’un champ. Ainsi, les participants ont adoré l’expérience de Trois-Rivières comme les amateurs qui ont découvert une discipline très attrayante.

Au terme de leur journée, Carpentier et Villeneuve se sont assurés de lancer des fleurs au Grand Prix trifluvien.

« C’est fabuleux, c’est hyper rapide et plaisant. Félicitations à Dominic (Fugère, le directeur général) et toute l’équipe du Grand Prix. On le voit, la piste se défaisait un peu, mais je trouve que ça ajoute de l’action », a vanté Carpentier.

« C’est très amusant comme parcours surtout qu’il y a beaucoup d’action », a conclu Villeneuve qui se disait convaincu que la terre battue serait plus ferme la prochaine fois.