(RDS) - Deux pilotes seront sous les feux de la rampe en fin de semaine, lors de la 13e étape du Championnat du monde de Formule Un. Michael Schumacher et Jean Alesi.

Le premier: Michael Schumacher.

Sera-t-il couronné champion? La situation est simple: il doit marquer trois points de plus que David Coulthard pour s'assurer du titre, tout en espérant que son frère Ralf ne triomphe pas.

Michael sera donc champion s'il termine premier, termine deuxième, et que Coulthard est quatrième ou pire, Ralf ne gagnant pas ou termine troisième et que Coulthard est sixième ou pire, Ralf ne gagnant pas.

Autre point d'intérêt: Schumacher parviendra-t-il à remporter un 51e Grand Prix, pour égaler le record du plus grand nombre de victoires, qui appartient à Alain Prost depuis 1993.

L'autre pilote à suivre sera Jean Alesi. Après une dispute avec son patron Alain Prost, il a réussi à se libérer de son contrat et le voilà au volant d'une bonne voiture, la Jordan.

Mais attention: il ne faut pas s'attendre à des miracles. Il n'a effectué qu'une cinquantaine de kilomètres d'essais privés, en effectuant le rodage des voitures, avant leur départ pour la Hongrie.

De plus, le pilotage actuel d'une monoplace est particulièrement complexe. Et ce l'est encore plus avec le retour de l'antipatinage, qu'il faut soigneusement régler. Ce ne sera pas facile pour Alesi, qui ne s'en servait pas chez Prost, par manque de confiance. Mais il a déclaré avoir apprécié ce qu'il a testé chez Jordan.

De plus, Alesi passe des pneus Michelin aux Bridgestone, encore là une certaine adaptation sera nécessaire.

Alesi n'aura que deux séances d'une heures le vendredi, et deux séances de 45 minutes le samedi matin, avant d'y aller pour la qualification. Donnons-lui au moins un Grand Prix comme période d'acclimatation.

Quant à Heinz-Harald Frentzen, je vois mal ce qu'il va faire chez Prost. Au mieux, il peut espérer un résultat moyen, tellement cette voiture est peu performante.

Il faut vraiment que l'Allemand n'ait aucune possibilité intéressante pour la prochaine saison, on pense à Toyota ou Jaguar, pour qu'il accepte de piloter pour une écurie de ce niveau.

A quoi peut-on s'attendre lors ce Grand Prix de Hongrie? Au retour temporaire d'une lutte à deux entre Ferrari et McLaren. En effet, la Ferrari est bonne sur tous les types de circuit, et il faut se rappeler que McLaren avait la pole à Monaco, l'autre circuit lent de la saison.

Par contre, Williams devrait connaître des difficultés sur ce tracé. Le Hungaroring exige un niveau d'appuis aérodynamiques très élevé, ce qui ne convient pas aux caractéristiques de la Williams.

Plus tôt cette saison, cette écurie avait prédit qu'elle éprouverait des ennuis aux Grands Prix d'Angleterre, de Hongrie et du Japon. Et ce fut confirmé en Angleterre, les pilotes se qualifiant seulement 8e et 10e.

Seul espoir: que les pneus Michelin s'avèrent extra-performants, ce qui pourrait fort bien arriver, puisque les gommes du manufacturier français sont performantes sous de fortes chaleurs, ce qui est toujours le cas en Hongrie.

Du côté de chez BAR, on disposera d'un nouvel ensemble aérodynamique pour adapter la voiture au circuit, mais Olivier Panis, pour un, ne s'attend pas à des miracles. Il mise surtout sur les circuits de Spa, Monza et Suzuka pour espérer un pas en avant.

Le Hungaroring est le deuxième plus lent et le deuxième plus court circuit de la saison... la piste est très sinueuse, ce qui limite les possibilités de dépassement. Pour ce Grand Prix se disputant habituellement avec deux ravitaillements, les stratégies d'arrêts aux puits seront déterminantes.

Nos rendez-vous: 6h55 samedi matin pour la qualification, 7h30 dimanche pour l'émission d'avant-course.

*Transcription de la chronique F1 diffusée dans Sports 30 Mag.