24 heures après la conclusion du GP du Canada, on ressent toujours la même émotion en repensant à cette course extraordinaire. À n’en pas douter, Montréal a encore une fois été fidèle à sa réputation de terre par excellence pour la F1. Non mais, quel dénouement!

Avant le lancement de l’épreuve, le président de l’événement, François Dumontier, me confiait qu’il préférait de loin une course sous le soleil et que, de toute façon, Montréal n’avait pas besoin de la météo pour animer sa course. C’est bien vrai. Mais avouons que les conditions changeantes de dimanche ont merveilleusement épicé les choses.

Permettez-moi donc de partager certaines réflexions après ce week-end extraordinaire sur le circuit Gilles-Villeneuve.

Les meilleurs amateurs au monde

Si les Britanniques se targuent d’être de fins connaisseurs, si les Italiens et le Brésiliens se disent les plus enflammés, que dire des amateurs au GP du Canada? On pourrait probablement dire, aujourd’hui, qu’ils sont les meilleurs amateurs au monde! Vous connaissez bien des endroits dans le monde où l’on voit des gradins remplis le vendredi et le samedi matin? Vous connaissez bien des endroits dans le monde où cette masse humaine se comporte de façon aussi civilisée sur un terrain aussi exigu? Et vous connaissez bien des endroits où la foule reste joyeusement à son siège, sous le déluge, pendant plus de deux heures, en attendant que l’action reprenne?

Ces mêmes amateurs ont donc été récompensés. Non seulement l’épreuve a-t-elle été relancée, non seulement a-t-elle parcourue toute la distance, mais elle fut l’une des plus spectaculaires des dernières années. Un très, très juste retour des choses!

Bravo aux travailleurs de piste

Autre facteur de grande fierté pour le GP du Canada, le dévouement de ses travailleurs de piste. Ne serait-ce qu’avec l’aide d’un bon vieux balai, chacun d’eux a utilisé tous les moyens à sa disposition pour évacuer l’eau qui s’accumulait de façon inquiétante sur le circuit. Honnêtement, malgré toute la bonne volonté des patrons de la F1 et des pilotes, il fut un temps où l’on a craint pour l’épreuve. Finalement, la piste a été remise en bon état en une vitesse record et il y avait une belle ligne de course toute sèche vers la fin. Un travail bien organisé, bien accompli, avec une touche de cœur. Une bien belle image à projeter au monde entier.

La classe de Jenson

Tous les passionnés de F1 savent que Jenson Button est une très bonne personne. Mais certains autres qui suivent un peu moins le sport ont été littéralement conquis par sa gentillesse et sa classe lundi matin. En direction des Etats-Unis, très tôt, Button a charmé tous les gens sur son passage à l’aéroport de Dorval. La préposée à l’enregistrement chez Air Canada n’en finissait plus de me faire son éloge lorsque je me suis moi-même enregistré vers Boston. Même chose pour les gens de la sécurité et des douanes américaines. Il y a des athlètes qui méritent amplement la mauvaise réputation qu’ils traînent. Pour d’autres, c’est tout le contraire. « Well done, Jenson »!