QUÉBEC - Les Grands Prix de Québec et de Montréal qui soufflent cette semaine leur cinquième bougie ont réussi le pari d'intégrer dans le World Tour des courses urbaines appréciées des coureurs.

Pour se démarquer de l'Europe, terre de classiques et de grands Tours, l'organisateur canadien Serge Arsenault a misé sur les courses en circuit. Pari réussi.

Depuis 2010, les deux courses ont attiré 750 000 spectateurs et probablement généré des retombées économiques appréciables pour la province du Québec.

Le défi n'était pourtant pas facile à relever pour Arsenault et son équipe.

« Cela coûte très cher de faire venir le peloton au Canada pour deux courses. Mais c'est un prix à payer », indique Arsenault, sans préciser ce prix. L'homme de télévision devenu hommes d'affaires à succès nourrit une passion évidente pour le vélo.

Le coût pour faire venir les meilleures équipes du monde n'est pas le seul obstacle à la passion d'Arsenault pour le cyclisme.

Il a aussi fallu convaincre les villes de Québec et Montréal d'abandonner leur centre-ville au vélo avec tout ce que cela induit comme désagrément pour les riverains.

« Je remercie les habitants pour leur patience et une tolérance à laquelle nous ne nous attendions pas forcément », a d'ailleurs dit Arsenault cette semaine, conscient des efforts des villes pour permettre la mise sur pied de ce que l'organisateur considère « comme un véritable spectacle ».

Ambiance différente

Les coureurs le vivent aussi comme tel.

« Ce sont des courses en circuit, il y a donc une concentration de foule le long de la route, explique le Français Tony Gallopin. L'ambiance est différente de ce que l'on connaît en Europe et c'est cet exotisme qui plaît aux coureurs. »

« L'organisation est parfaite », enchaîne le champion du monde, le Portugais Rui Costa qui voit dans les courses urbaines un autre avantage.

« Nous sommes à deux semaines des championnats du monde (le 28 septembre en Espagne, ndlr) et ces courses en ville nous permettent de retrouver la mécanique d'un Mondial qui se dispute aussi sur des tracés en boucle. »

Serge Arsenault dit avoir envisagé une course World Tour d'une semaine plutôt que deux courses d'un jour pour que les coureurs profitent plus longtemps de ce long déplacement canadien.

« Nous avons tout envisagé. Mais nous souhaitons vraiment nous spécialiser dans les courses urbaines. C'est désormais notre marque de fabrique », explique celui à qui l'on prête l'intention d'organiser dans les années à venir une course du même type aux États-Unis.