Impressionnant, le Britannique Chris Froome a remporté dimanche la 9e étape du Tour d'Espagne au sommet de Cumbre del Sol (sud-est), gagnant de précieuses secondes sur ses poursuivants et consolidant son maillot rouge de leader avant la première journée de repos lundi.

Le quadruple vainqueur du Tour de France, 2e au même endroit lors d'une étape de la Vuelta 2015, s'est montré irrésistible dans l'ascension finale (1re catégorie), animée en vain par plusieurs attaques du Français Romain Bardet.

Froome (Sky) a accéléré assis sur sa selle au plus fort de la pente et personne n'est parvenu à le suivre. Il a devancé à l'arrivée le Colombien Esteban Chaves (Orica), deuxième, et le Canadien Michael Woods (Cannondale).

« Cette journée a été incroyable, la manière dont cela s'est passé, le travail de mes équipiers dans le final pour tout mettre en place... C'était fantastique », a commenté le maillot rouge à l'arrivée.

« Nous avons appris la nouvelle hier (samedi) et ce matin dans le bus de l’équipe, nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes », a commenté Woods au site américain Velonews. « Dans la dernière montée, je me sentais très bien et je croyais en mes chances de victoire. L’équipe n’est pas encore dissoute et il y a une course de vélo qui se poursuit. Nous n’avons pas encore de victoire d’étape et il nous reste encore 12 chances. »

L’autre Québécois présent en Espagne, Hugo Houle (AG2R-La Mondiale) s’est dit impressionné du travail des Cannondale-Drapac.

« L’équipe de Mike Woods a contrôlé toute la journée. Ils ont fait une super belle course pour essayer qu’il gagne. Cannondale a montré beaucoup de motivation et qu’elle a pleinement confiance en Mike, qui est assez impressionnant. C’est le fun à voir même si nous ne sommes pas dans la même équipe. Je suis content que ça se passe bien pour lui », a fait savoir l’athlète de 26 ans.

Du côté de l’AG2R La Mondiale, un des meneurs de la formation, l’Italien Domenico Pozzovivo (+1 minute 9 secondes), a signé une 19e place. Houle, de Sainte-Perpétue, pointe au 98e rang, dans un peloton de 10 coureurs à 9 minutes 53 secondes de Froome.

« La course était assez tranquille, sauf à la fin puisque nous faisions la dernière montée deux fois. Pozzovivo était là où il se devait d’être. Par contre, pour la forme physique, je pense qu’il était un peu déçu. Nous allons peut-être changer la tactique pour les deux prochaines semaines afin qu’il prenne une échappée. Il reste encore plein d’opportunités. »

En ce qui concerne le passage du Québécois à l’hôpital samedi soir, ce dernier était heureux d’apprendre qu’il n’avait pas de fracture de la tête du radius de son bras gauche.

« Nous avons fait toutes les vérifications et finalement tout était beau. Aujourd’hui, mon bras avait perdu pas mal de son enflure, c’est bon signe et ça allait mieux. Les sensations étaient bonnes. Je suis heureux d’avoir une journée de repos demain, ça va me permettre de repartir pour les prochaines semaines avec 100 % de ma condition physique. »

Battu ici-même par le Néerlandais Tom Dumoulin en 2015, Fromme a reconnu avoir une revanche à prendre sur cette ascension. « C'était encore dans ma tête ce matin. Dans le bus, j'ai regardé les images d'il y a deux ans pour étudier l'ascension et définir le bon moment pour attaquer », a-t-il raconté.

C'est sa 4e victoire d'étape sur l'épreuve espagnole, un succès qui fait sans doute du bien à l'ego du champion britannique, vainqueur du Tour de France en juillet sans avoir remporté d'étape.

Tout roule pour Froome

Froome (32 ans) a relégué l'Espagnol Alberto Contador (Trek) à 12 secondes sur la ligne, l'Italien Vincenzo Nibali (Bahreïn) à 14 secondes et l'Italien Fabio Aru (Astana) à 17 secondes. En outre, ce succès est assorti de 10 secondes de bonification.

Voilà Froome nanti de 36 secondes d'avance sur son dauphin Chaves après la première semaine de course. Et le long contre-la-montre individuel de la 16e étape (40,2 km) laisse penser que le natif du Kenya pourrait prendre le large irrémédiablement.

A ce stade, tout roule pour le Britannique, qui ambitionne de devenir le premier coureur à gagner la même année le Tour de France puis celui d'Espagne depuis le repositionnement de l'épreuve ibérique à la fin de l'été en 1995.

Il porte le maillot rouge depuis lundi et il a aussi mis la main sur le maillot vert du classement par points et le maillot blanc du combiné.

« C'est une belle sensation d'arriver à la fin de cette première semaine avec le maillot rouge et un écart conséquent sur le reste des favoris », s'est réjoui Froome, qui va pouvoir savourer la journée de repos de lundi.

A partir de mardi, cap vers le sud et la région de Murcie avant de rejoindre l'Andalousie et les hauts sommets de la Sierra Nevada.