Vancouver est un olympe pour le palais et les papilles gustatives. Si vous aimez la variété, lire que vous aimez manger autre chose que du spaghetti sauce tomates et du pâté chinois, et que vous êtes un gastronome exigeant, euh, donc relire que vous exigez autre chose que du spaghetti sauce tomates et du pâté chinois, Vancouver devrait vous plaire au niveau alimentaire.

Comme toute ville cosmopolite qui se respecte, Vancouver possède une scène gastronomique pour tous les goûts et les budgets. Et étant une personne qui aime bien tout essayer, ici, je suis comme un poisson dans l'eau.

Vancouver étant un port d'entrée important de l'immigration asiatique, les restaurants de cette région de la planète abondent ici. Je vous ai déjà entretenu sur ma relation très étroite avec les sushis, ça c'est dit! Mais si vous voulez explorer un peu plus, vous pourrez vous délecter autant dans les restaurants de cuisine thaïlandaise, coréenne, malaisienne, indonésienne, philippine, indienne, pakistanaise, tibétaine et leur maelström d'épices inconnues.

Vancouver étant également située sur la côte ouest, la culture du poisson est omniprésente en restauration. En raison de la proximité avec la mer, les restaurants de poissons et de fruits de mer font évidemment la loi. Moules, huîtres, crabe, morue charbonnière, vivaneau, espadon... et sans oublier bien sûr les rois thon et saumon et leurs nombreuses déclinaisons dominent bon nombre de menus de restaurants. Savamment apprêtés, comme c'est le cas ici, n'importe quel poisson vaut n'importe quelle viande! C'est frais, c'est raffiné et en plus, c'est meilleur pour la santé. Vive la bouffe sur la côte ouest. Je sais déjà qu'elle me manquera une fois que j'aurai quitté Vancouver.

Même au niveau du comfort food, j'ai trouvé chaussure à mon pied. En bon Québécois qui se respecte, j'ai arpenté la ville à la recherche de LA poutine par excellence. À plus d'une reprise, j'ai frappé un mur... frites trop petites, sauce trop salée ou trop foncée, fromage trop froid. La poutine a beau être de la restauration rapide de fin de soirée et la pire cochonnerie pour l'estomac, savoir en faire une bonne est un art complexe, l'équilibre étant si mince entre la coupe de la pomme de terre, la quantité de sel, la texture et la couleur de la sauce et la personnalité du fromage en grain. Trop de gens font l'erreur de prendre la recette pour acquis. Amateurs! Imposteurs! Faux-monnayeurs!

Après quelques essais infructueux, j'avais presque abandonné l'idée de manger une bonne poutine sur la côte ouest. Mais j'ai finalement trouvé la lumière au bout du tunnel chez Vera's Burger. L'équilibre tant recherché, c'est chez Vera's que je l'ai trouvé. Paix sur terre et joie dans mon coeur!

Poutine, poisson et mets d'Asie. Avec ces trois alliés, je pensais avoir atteint la perfection alimentaire. Mais c'était avant que mon estomac me ramène à la réalité et me signale qu'il lui manquait encore quelque chose pour être parfaitement comblé. Pendant de longs mois, j'ai cherché en vain. Jusqu'à ce que ça me frappe tout d'un coup il y a quelques temps. Pour être parfaitement en harmonie avec mon environnement, mon esprit, mon estomac et mon yin et mon yang, il me faut ma dose de St-Hubert!

Malheureusement, le St-Hubert n'existe pas ici. J'ai tenté le coup dans quelques restaurants s'autoproclamant « rôtisserie » ou « Montreal style BBQ chicken » rien à faire. Le goût n'y est tout simplement pas. À Vancouver, mon cercle d'amis est majoritairement francophone. Des Québécois qui ont grandi dans la culture St-Hubert BBQ. Des gens qui ont tous déjà mangé quart de cuisse, un hot chicken, un club viande brune, des filets de poulet, la fameuse soupe poulet et riz et le classique des classiques... la salade de chou.

Des gens qui s'ennuient du St-Hubert et qui désespèrent de rentrer au Québec pour aller au St-Hubert à la simple mention du nom de la rôtisserie. Et des gens qui se demandent tous pourquoi il n'y a pas de St-Hubert en Colombie-Britannique. Pourtant, on retrouve bel et bien des St-Hubert à l'extérieur du Québec: Cornwall, Gloucester, Ottawa et Moncton. (Ontario).

Des Québécois, il y a en plusieurs milliers à Vancouver. La masse critique y est. Ouvrez un St-Hubert à Vancouver et vous ferez fortune!

Si je suis convaincu du succès commercial d'un éventuel St-Hubert à Vancouver, je suis encore plus convaincu du succès d'un éventuel à Whistler.

Après les Australiens, les Québécois forment le deuxième contingent le plus important de travailleurs non Canadiens anglais à Whistler. Impossible de vous promener une journée à Whistler sans entendre notre accent distinctif.

J'ai quelques amis québécois vivant et travaillant à Whistler. La plupart de ces amis, des mordus de sports de glisse, ont quitté le Québec il y a plusieurs années pour aller vivre à fond l'expérience du ski et de la planche à Whistler. Les petites montagnes et la neige du Québec, ils ne s'en ennuient pas vraiment (une seule journée de ski à Whistler suffit pour oublier nos montagnes).

Mais pratiquement tous s'ennuient de manger du St-Hub. Les montagnes, la famille, les amis, ça passe. Mais plusieurs années sans manger du St-Hub, ça marque son homme.

L'envie de mes amis vancouvérois quand je prononce les mots magiques, multipliez-la par dix pour comprendre celle de mes amis whistlérois.

Autre avantage à ouvrir un St-Hubert à Whistler: le rapport qualité-prix. Pas besoin de saigner son budget pour aller manger à la rôtisserie. Whistler est une ville incroyablement chère. Les repas au restaurant, l'alcool, les services... tout coûte cher. Un repas au St-Hub, c'est abordable. Ouvrez un St-Hubert à Whistler, avec des prix un peu plus bas que la concurrence et vous obtenez un restaurant plein à tous les soirs.

En plus de faire des bonnes affaires, vous ferez beaucoup de bien au mental de mes amis québécois de Whistler.

« Build it, he will come », disait la voix dans Field of Dreams. J'ai la foi. Construisez le St-Hubert à Whistler et le Québécois viendra.

Y a-t-il un homme d'affaires dans la salle?