L’avant-dernière étape des Jeux CrossFit est officiellement lancée: Syndicate Crown (États-Unis), CrossFit Lowlands Throwdown (Pays-Bas) et Torian Pro (Australie) ont eu lieu le weekend dernier, qualifiant les premiers athlètes chez les hommes, femmes et équipes vers Madison.

Votre humble serviteur étant sur place aux Pays-Bas, j’ai pu être aux premières loges de toute l’action de cette première fin de semaine, sans contredit une bouffée d’air frais sur la planète CrossFit: terminé, les qualifications en ligne, et enfin un retour à la normale.

Voici 5 observations suite à ce premier weekend, et pour la suite de la saison.


1. Tia-Clair Toomey n’est pas près d’être battue

 

Un weekend parfait pour la quintuple championne du monde. Par-fait. 6 victoires d’épreuves en 6. Du jamais vu, de surcroît dans une région relevée qu’est la Pacifique, affrontant notamment Kara Saunders, Jamie Simmonds et Ellie Turner. Il est difficile de comparer les performances d’une demie-finale à l’autre, puisque seulement 2 épreuves sont répétées d’une à l’autre, mais elle s’est offert un record du monde en levant 245 livres dans l’épreuve d’haltérophilie, 11 livres devant Laura Horvath, et a terminé 2e au monde dans la reprise du “2015 Regional Event 5”, 9 secondes derrière Kristi Eramo O’Connell. La championne est en forme, et pas près d’être battue.

 

 

2. Les “super-équipes” donnent tout un spectacle

 

Quelques annonces ont été faites en grande pompe au début de la saison pour la compétition par équipes. D’abord, Rich Froning Jr prendra sa retraite à la fin de la saison et a recruté Samuel Cournoyer pour l’aider à aller chercher un autre titre. Ensuite, Annie Thorisdottir, forte d’un podium l’an dernier après avoir donné naissance à son premier enfant, a hébergé des athlètes d’élite à Reykjavik en Islande pour créer une super-équipe mondiale: Lauren Fisher, Khan Porter et Tola Morakinyo tenteront de ravir le titre à CrossFit Mayhem Freedom et ainsi empêcher Froning de régner une fois de plus. Les 2 équipes ont connu elles aussi des weekends parfaits, anéantissant la compétition. Bien peu de compétiteurs peuvent espérer chauffer ces 2 équipes, si ce n’est de CrossFit Oslo Navy Blue - s’ils peuvent compter du Kristin Holte et Andrea Solberg.

 

 

3. Retour difficile pour Sara Sigmundsdottir

 

Tout le monde, mais tout le monde aime Sara Sigmundsdottir. Après avoir déclaré forfait sur la saison 2021, subissant une opération au ligament croisé antérieur du genou, l’une des favorites mondiales cherchait assurément à obtenir sa qualification pour les Jeux CrossFit en se classant parmi les 5 premières femmes au CrossFit Lowlands Throwdown. Malheureusement, elle s’est mérité une place pour le “Last Chance Qualifier” qui aura lieu en ligne après les 4 weekends de demi-finales, terminant 6e au cumulatif. C’est une Sigmunsdottir avec énormément de difficulté lors des épreuves de squat qu’on a vu sur le terrain de compétition, lui enlevant une de ses marques de commerce: sa puissance. Sera-t-elle en mesure de regagner 100% de sa condition à temps pour obtenir son billet pour Madison? On l’espère. Sinon, beaucoup de questions reviendront dans le camp de la populaire athlète islandaise.

 

 

4. Un niveau inégal d’une région à l’autre

 

À chaque saison, 2 certitudes: de belles histoires s’écriront, et on vivra de grandes déceptions. L’une d’elles est malheureusement l’inégalité entre différentes régions couvertes lors des demi-finales, empêchant plusieurs (excellent(e)s) athlètes de faire leur place pour les championnats mondiaux. En plus de Sigmundsdottir, prenons le cas du jeune serbe Luka Dukic, par exemple: 6e chez les hommes au CrossFit Lowlands Throwdown, dans une demie-finale relevée au possible incluant 2 hommes parmi les 10 premiers au monde en Bjorgvin Karl Gudmundsson (4e) et Lazar Dukic (9e), en plus d’autres vétérans affamés cherchant à retourner à Madison (Sam Stewart, Uldis Upenieks, Michael Smith, Casper Gammelmark, Adrian Mundwiler). Dukic s’est battu jusqu’à la toute dernière épreuve pour tenter d’obtenir son billet, sans succès. Avec ses résultats du weekend, parions qu’il aurait - facilement - pu se qualifier au Syndicate Crown, même avec la présence du champion Justin Medeiros, qui n’a même pas eu besoin de donner son 100% pour l’emporter, il semble.

 

 

5. Le retour de Ricky Garard

 

Un des points les plus controversés de la saison 2022 est le suivant: le retour à la compétition de l’australien Ricky Garard, probablement le cas de dopage le plus documenté de l’histoire des Jeux CrossFit. Contrôlé positif après avoir terminé 3e en 2017 - empêchant du coup Patrick Vellner de monter sur le podium en compagnie de Brent Fikowski - Garard a purgé une suspension de 4 ans, mais criant haut et fort qu’il attendait le moment de son retour afin de revenir sur le podium, d’une façon légale, cette fois. Voilà la glace maintenant brisée, une solide 2e place au Torian Pro, arrachant au passage 1 victoire d’épreuve et 5 présences dans le top 5 sur 6. Impressionnant. Même le mythique Dave Castro avait annoncé qu’il avait hâte de voir la version 2.0 de Ricky Garard, maintenant, voyons voir comment la communauté réagira. Il y aura toujours des gens pour douter, mais d’autres pour le défendre, clamant qu’on mérite tous une deuxième chance. Qu’on se range d’un côté ou de l’autre, on ne peut qu’être en accord avec ceci: 4 ans de suspension, c’est long, et c’est aussi énormément de temps pour penser à ses erreurs. Espérons que le message est bien compris.

 

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