C'est fou, pleurer pour un marathon!
En forme mercredi, 11 sept. 2019. 15:39 mercredi, 11 déc. 2024. 23:58L’histoire de Maude Pelletier, cette mère de huit enfants, a touché plusieurs membres de la communauté de la course à pied à travers le Québec et même en France. Près de 5,000 personnes ont pris connaissance du texte qui a été publié à cet effet.
Nombreux sont ceux et celles qui se sont demandé comment son défi s’était déroulé. Il est rare que je revienne aussi rapidement sur un même sujet mais disons que dans ce cas, je ne pouvais passer outre. Il fallait que j’informe les gens.
Le matin du marathon de Rimouski, Maude m’a fait parvenir ce message dont je vous livre la teneur.
« Je t’écris de Rimouski alors que les coureurs défilent devant moi et que j’ai le cœur gros. Jusqu’à 21h hier soir, j’ai suivi toutes les recommandations alimentaires et d’hygiènes de vie prescrites avant un effort aussi soutenu. Je ressentais une douleur intense à la cuisse et j’essayais de ne pas y penser. J’ai réalisé que j’allais prendre le départ pour Karl (son mari) qui lui, était à son meilleur de sa condition physique. J’avais pris un engagement et je ne voulais pas reculer. Je le ferais aussi pour les autres car ce qu’ils penseront sinon…. »
Elle poursuit. « Puis, j’ai pensé à toi, aux raisons pour lesquelles tu participes à des marathons ce qui m’a permis de réaliser que je risquais de ne pas le terminer. Je n’étais pas prête à aggraver cette blessure et me retrouver pendant des mois sans pouvoir courir. Par conséquent, je risquais de rater Montréal ou Québec et ce résultat deviendrait catastrophique après tous ces mois d’entraînement. »
« J’ai songé au fait que tu cours pour toi, au rythme que tu veux, par amour pour ce sport et de ce qu’il te procure. Voilà ce que je veux moi aussi. Alors, après 10h hier soir, je tentais de convaincre Karl d’y aller seul, d’y réfléchir du moins. Il a refusé et on a pleuré. C’est fou, pleurer pour un marathon qui nous aurait fait souffrir sur des kilomètres ! »
Le couple y va de cette conclusion. « On s’est promis que nous ferions tout pour courir à Québec. Je vais retourner voir le physiothérapeute et demander aux plus vieux de mes enfants de garder encore quelques dimanches pour nos entraînements. C’est devenu notre nouveau rêve, le 13 octobre prochain. J’ai maintenant peur que la déception se reproduise mais je vais prendre le risque. Merci pour tout Daniel et j’espère que tu n’es pas trop déçu de ce dénouement. Je rêve de courir mon premier marathon le jour où tu feras ton 100e.»
Je me suis empressé de lui dire combien elle m’impressionnait d’avoir réagi de cette façon lors de moments aussi intenses et importants pour elle. Je l’ai trouvé courageuse mais en même temps très sage.
Je ne prétends pas être un grand connaisseur mais je suis persuadé qu’elle a su trancher correctement.
Je souhaite de tout cœur que cette blessure disparaisse pour qu’elle se retrouve sur la ligne de départ à Québec en compagnie de Karl. Bonne chance Maude.