Don d'organe : Ouvrir les yeux à chaque matin pour voir ses enfants !
En forme jeudi, 27 août 2020. 08:05 samedi, 14 déc. 2024. 14:45Mettons les choses au clair dès le début : Diane Maltais n’aime pas vraiment courir ! Que cela ne tienne, nous irons plus loin que la course à pied. Nous aborderons une histoire qui se veut des plus humaines.
Adepte depuis 2009 où elle a fait ses débuts en Colombie-Britannique, elle raconte son geste de charité avec légèreté, tellement qu’on ne réalise pas tout à fait. Elle a donné l’un de ses reins pour sauver sa filleule ! Wow ! Nombreux sont ceux et celles qui y songeront mais de passer à l’action, voilà une étape qui devient très étroite et qui honore grandement notre invitée.
Juillet 2017, Carine Maltais, 29 ans, mère de jeunes bambins de 3 et 4 ans, tombe malade subitement. Qu’est-ce qui se passe ? Alors qu’elle croyait à une visite simpliste à l’urgence, cette étape se transforme graduellement en cauchemar. Ses reins ne fonctionnent pratiquement plus. Infectés par une bactérie, on décide de l’hospitaliser.
Au fil des mois qui suivront, la situation se dégrade et elle a besoin de la dialyse, une procédure qui s’éternisera sur une période de plusieurs mois. Au printemps de 2018, la médecine l’informe qu’il faudrait penser à recevoir un rein, sinon….
De son côté, sa tante Diane mijotais le tout dans sa tête. À la suite d’une grande période de réflexions, car on ne prend pas ce genre de décision sur un coup de tête, elle décide le 18 août 2018, la journée de l’anniversaire de Carine, qu’elle est prête à lui donner l’un de ses reins, bien sûr, si elle est compatible. Tu parles d’un cadeau !
La chance sourit aux deux personnes en question de sorte que le 18 décembre 2018, Diane se fait enlever un rein pour sauver une vie. Six mois plus tard, Carine affirme avec bonheur qu’elle est capable de vivre normalement.
« Du même coup, je pense que je lui ai également donné la passion de faire du sport », précise Diane, qui venait de terminer une ronde de golf juste avant notre entrevue. « L’un des chirurgiens qui m’a opérée faisait des ironmans. Je lui ai dit que pour mes 50 ans, je voulais courir mon premier marathon. Il m’a alors fait un clin d’œil qui m’a rassurée.»
Diane conduit des autobus scolaires. Donc, durant l’été, elle peut facilement s’entraîner. Par conséquent, Covid oblige, la voilà avec 25 lb en moins et disposée à courir ce fameux marathon. Il devait normalement se vivre à Rimouski le 13 septembre prochain. Toutefois, elle ne pouvait rater le rendez-vous virtuel proposé par la responsable Nathalie Bisson, de sorte qu’elle fera partie du groupe des 300 personnes qui traverseront cette expérience particulière.
« J’ai suivi un plan d’entraînement. Pour ce marathon, plusieurs amis ont promis de me suivre. Je disposerai même d’une ambulancière qui me talonnera tout au long de ce 42 km. » Celle qui a eu 50 ans en juin dernier, qui s’attendait à une fête grandiose, ratée à cause de la pandémie, célébrera à sa façon avec ce premier marathon. « Même Carine va courir 5 ou 10 km avec moi lors de cette journée. » N’est-ce pas merveilleux comme situation ? Qui aurait pu prévoir un tel dénouement !
Avec un seul rein, sans aucune restriction, Diane démontrera que la vie s’est chargée de lui remettre la monnaie de sa pièce et qu’un jour, un personnage lui tendra la main. Gonflée à bloc, elle ajoute : « Je suis déjà prête pour courir mon premier lors d’un événement officiel l’an prochain. »
Mariée à Sonny Castonguay, grand sportif, militaire depuis 26 ans, elle reconnaît que sa présence y est pour beaucoup dans le fait qu’elle peut continuer à courir. « Je considère que je suis maintenant disciplinée mais sincèrement, je pense que mon corps a hâte au 14 septembre pour prendre une pause », dit-elle avec un grand sourire.
Cette mère de deux enfants, Cédric, 20 ans et Jennifer, 17 ans, mérite tout le respect qui lui revient. La course à pied devenait simplement un prétexte pour parler de cette grande dame car ce qu’elle a pu réaliser ce fameux 18 août 2018 restera gravé dans la mémoire des personnes qui composent son entourage.
Carine Maltais lui doit la vie. Chaque matin qu’elle ouvre les yeux et qu’elle peut encore voir ses deux enfants, elle voit sûrement Diane derrière, qui lui fait un beau grand sourire.