Au Québec, depuis la mi-mars, tous les endroits où il est possible de faire du sport ont du fermer leurs portes - temporairement pour l’instant. Il n’y a bien sûr rien de nouveau dans cette affirmation.

 

Suite aux annonces gouvernementales du 28 avril, il n’y a toujours aucun plan de réouverture pour ces salles, qui commencent à détailler une forte réplique à l’endroit du gouvernement québécois. Plusieurs groupes de lobbyisme se sont formés pour clamer des réouvertures rapides, et même, pour se faire identifier en tant que service essentiel. Après tout, l’activité physique est à la base d’une bonne santé mentale et physique.

 

C’est notamment la mission que s’est donnée la Coalition des studios d’entraînement privés du Québec, représentée par Mathieu Dumontet, propriétaire du centre CrossFit CapOp de Montréal. Ce regroupement comprend des centres de yoga et d’entraînement fonctionnel, mais aussi des salles d’entraînement traditionnelles indépendantes.


« L”objectif est de repartir l’économie pour les petites PME. Les procédures sanitaires pour un centre comme le nôtre sont faciles, tout comme à l’épicerie.  Est-ce que bouger et respirer fort peut propager le virus? Il n’y a pas plus de danger que de croiser des coureurs ou cyclistes à l’extérieur », précise le porte-parole.

Chaque type de salle vit une réalité différente, mais tous s’entendent pour dire que la prochaine année sera difficile sans une aide gouvernementale soutenue. Est-ce possible de respecter la distanciation sociale et les mesures sanitaires? Absolument.


Mais dans une capacité réduite. Impossible de le faire à pleine capacité. Cela devient donc tout un casse-tête de gestion de naviguer à travers des baisses de revenus et de capacité d’opération, en gardant la même expérience client. Car les frais d’opération, eux, ne baissent pas.
 

 

Une opportunité technologique


Les propriétaires de centres d’entraînement ont su se retourner rapidement vers les plateformes de réunion virtuelles pour donner des cours de groupe en toute sécurité. Par contre, selon Mathieu Dumontet, il y a un point de rupture qui pourrait être rencontré à la mi-mai - 2 mois après l’annonce des fermetures temporaires. “Il y a une limite où le consommateur va pouvoir encourager son centre d’entraînement à partir de son salon. C’est ce que les statistiques mondiales nous font voir présentement. ”
 

Une opinion que partage l’olympienne Nathalie Lambert, directrice des programmes sportifs au Club Sportif MAA. “Il y a là une opportunité de se réinventer, et le virtuel fera partie intégrante du futur de notre industrie. Pourquoi ne pas donner des cours de groupe et y ajouter une version virtuelle à une fraction du prix? C’est certain que rien ne remplace l’expérience humaine, et c’est ce que les gens recherchent”. Elle et son équipe ont d’ailleurs été en mesure de produire des cours de groupe sur la plateforme Zoom en moins de 3 jours! Le Club Sportif MAA était déjà dans un projet de reconstruction, et donc fractionné dans 4 différents endroits au centre-ville de Montréal. Le tout nouveau MAA devait voir le jour à l’automne 2021, avant le confinement du mois de mars.

… Et pour les salles “traditionnelles”?

 

Les salles d’entraînement traditionnelles dotées de beaucoup d’équipements qui basent leur offre sur l’entraînement privé où encore l’accès aux installations, se retrouvent dans une attente interminable et moins d’outils possibles pour garder leur clientèle active.


« Il n’y a aucun revenu qui peut entrer depuis le 15 mars. Selon la Loi de la Protection du Consommateur, nous ne sommes pas en droit de prendre des prélèvements aux clients, même dans ces situations exceptionnelles », confie Mario Marinoni, propriétaire de Tech Gym, avec un total de cinq succursales… totalisant des frais de loyer de plus de 125 000 $ mensuellement!
 

« Ce serait intéressant qu’on permette à tout le moins d’ouvrir pour les entraînements privés dans lesquels l’entraîneur et le client portent des masques - voire même des gants - et où l’on désinfecte l’équipement après l’utilisation. Ainsi, il y aurait possibilité pour les membres de bouger, et pour nous de repartir tranquillement », ajoute-t-il.

Bien sûr, la situation évoluant de jour en jour, il est permis de croire que le vent changera rapidement de direction en faveur des acteurs de cette industrie. Car elle en aura grandement besoin. Et nous aussi! Pour plus d’informations sur cette initiative - ou pour donner.

 

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