Jonathan Garneau a évité sa propre mort subite !
En forme jeudi, 1 avr. 2021. 07:12 dimanche, 15 déc. 2024. 00:57Il fait nuit. Il n’arrive plus à dormir. Regard par la fenêtre… dans le vide ! La désolation et le découragement l’envahissent petit à petit. «Je pleurais à chaudes larmes.»
Jonathan Garneau raconte. Il a vécu un cauchemar, une épreuve qu’il ne croyait jamais traverser un jour, tellement son dossier médical reflétait une santé des plus positives, lui qui a toujours pratiqué des sports et qui à 19 ans, a même frappé à la porte du Drakkar de Baie Comeau dans la LHJMQ.
« Tout le monde est tombé en bas de leur chaise lorsqu’ils ont appris ce qui m’était arrivé ». Aujourd’hui, est venu le temps pour lui de remettre à la société. Mais que s’est-il passé pour en arriver à ce moment fatal ?
Ingénieur de profession pour le Ministère des transports, il vient tout juste de célébrer son 42e anniversaire de naissance. Rapidement, après les sports d’équipe, il découvre la course à pied et développe rapidement un intérêt marqué pour les longues distances. En 2016, il s’initie au triathlon avec le sprint et dans la même année, il couronne le tout par un Ironman ! L’année suivante, il se tape l’Harricana, un ultra de 125 km.
En 2019, il enchaîne un 50 km à San Francisco, un 80 km avec la Chute du Diable et termine avec le Bromont Ultra de 160 km.
Or, 2020 s’annonce tragique. Même si son corps lui avait lancé quelques signaux après Bromont, vérifications faites à l’hôpital, tout semblait normal. Jusqu’au 11 septembre alors qu’en compagnie de son ami Hugo Beaudet, le duo s’est lancé un défi considérant la Covid. Courir 125 km avec un départ en soirée et une arrivé prévue le lendemain.
CATASTROPHE ET PANIQUE
Après 40 km, Jonathan ressent subitement des palpitations. Jambes lourdes, il n’avance pratiquement plus. Ils font des boucles et il doit encore franchir 7 km pour atteindre son auto. Il prendra trois heures pour s’y rendre. « J’étais littéralement épuisé et je pompais mon air péniblement.»
Ce n’est que le lendemain en soirée qu’il décide de se rendre à l’hôpital. Après une échographie cardiaque, il rencontre son cardiologue. Sa valve mitrale est complètement détériorée, ce qui signifie que 50% du sang aspiré par son cœur s’en retourne vers les poumons. « J’étais en train de me noyer ».
Les médecins doivent opérer. Ils installent un cathéter mais une phlébite se déclare dans son bras gauche. L’intervention chirurgicale doit être retardée. Après un mois, alors qu’il est rétabli, on remettra à trois reprises son opération à cause de la pandémie. Il s’inquiète. Il a vraiment peur. Assis sur son fauteuil à regarder la télé, son cœur s’agite soudainement. Les sensations deviennent éprouvantes mentalement.
Ce n’est que le 6 janvier dernier qu’il se retrouvera sur la table d’opération pour une durée de sept heures. On lui a scié la cage thoracique pour lui installer un anneau qui solidifie la valve. Toutefois, on lui a confié que d’ici 7 à 10 ans, il devra subir à nouveau ce genre d’intervention pour refaire le travail.
Alors, il sent qu’il doit agir. Conscient de la chance qu’il a obtenue, il se dit privilégié. « Je veux démontrer que ma condition physique m’a sûrement évité une mort subite et qu’il devient indispensable de s’activer afin de parvenir à traverser de tels passages dans notre vie. »
LE DÉFI 20COEUR
Les 21 et 22 août prochains, sept mois après son opération, il marchera pendant 20 heures et invite les gens à l’accompagner. Un parcours qui s’amorcera des Plaines d’Abraham à Québec pour se terminer au Lac Saint-Charles, aller-retour, divisé en 20 segments de 4 km. On invite les gens à verser des dons de 20$ pour marcher le nombre de kilomètres désirés. L’argent sera entièrement remis à la Fondation de l’institut universitaire de cardiologie et pneumonie de Québec. Chaque don donnera la chance de participer à un tirage par la suite.
Le défi des 20Cœurs devient indispensable dans l’esprit de Jonathan qui est rempli de gratitude envers les soins qu’il a reçus, particulièrement de son chirurgien, le Dr. Éric Charbonneau et de son cardiologue, le Dr. Mario Sénéchal ainsi que son ami Hugo qui a joué un rôle primordial lorsque les malaises ont apparu en plein cœur d’une forêt.
Concernant la course à pied, l’incertitude plane pour le moment mais il ne semble pas trop s’en préoccuper, tellement heureux d’être toujours en vie.
Puis, il a glissé le mot résilience au terme de notre entretien, un mot important à ses yeux, qu’il faut intégrer dans notre vocabulaire suite à des arrêts aussi brusques dans une vie et qui à l’occasion, ne se terminent pas toujours comme on le voudrait.
Pour de plus amples renseignements : www.facebook.com/defi20coeur
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