James Piccoli vient tout juste de terminer son premier Grand Tour, la Vuelta a Espana. Il rêvait depuis longtemps de participer à cet événement d’envergure. Son parcours pour s’y rendre n’a pas été qu’une simple ligne droite. Grâce à sa ténacité et sa détermination, il a réalisé presque l’impossible. À 28 ans, il signe un contrat sur le World Tour avec la formation Israel Start-up Nation. Un an plus tard, Piccoli est un incontournable du monde du cyclisme, mais ce n’était pas le cas il y a de cela quelques années.

À vrai dire, James a atteint le niveau World Tour par lui-même. Ça fait seulement un an qu’il travaille avec un entraîneur, en l’occurrence Paulo Saldanha. C’est pourquoi son parcours est Tour de Utahcurieusement très intéressant. « J’ai commencé mon cheminement compétitif quand j’avais 21 ans, donc je n’ai jamais eu de résultat junior ou chez les moins de 23 ans. Peu importe les sports, il existe une structure de développement. J’ai malheureusement manqué le bateau à cette époque, mais j’ai continué de persévérer en prenant la responsabilité d’apprendre par moi-même. »

James a lu une multitude de livres sur l’entraînement et la nutrition. Il a fait tout ce qui était possible pour atteindre son plus haut niveau. « Je suis content de l’avoir fait. Maintenant, je me connais beaucoup plus en tant qu’athlète, parce que j’ai exploré plusieurs types d’entraînements et plans de nutrition. J’essayais de participer à des compétitions et j’écrivais à des entraîneurs, mais personne ne me répondait. En fait, ils n’avaient pas de raison de me répondre, parce que je n’avais aucun résultat. »

En 2012, il participe à son premier Tour de Beauce. Il termine dernier. En 2013, il fait son premier bloc d’entraînement préparatoire pour la saison. Il se rend à l’extérieur du pays pour cumuler les kilomètres. En 2014, il prend une grande décision pour tenter de faire avancer sa carrière. « J’ai mis sur pause mon baccalauréat en génie mécanique pour me consacrer à 100% au cyclisme. J’ai été faire plusieurs compétitions en Europe et je me suis fait littéralement botter les fesses. C’est là que j’ai réalisé que ça allait être plus dur que je pensais. »

En 2016 et en 2017, James a vécu une période très ardue. Même s’il avait progressé sur papier, ses performances n’étaient pas assez éloquentes pour faire la différence. « Ça faisait plus de quatre ans que Avec son directeurje mettais de nombreux efforts pour devenir un cycliste professionnel. J’étais toujours sans salaire et sans résultat. J’ai flirté avec l’idée de tout laisser tomber, mais au fond de moi, je croyais aveuglément que si je continuais à travailler fort quelque chose de bon allait arriver. »

En 2018, ce quelque chose de bon est finalement arrivé. James a inscrit une des plus belles lignes à son palmarès. Il remporte contre toute attente, le classement général du Tour de Beauce. « Ça m’a donné beaucoup de confiance. J’ai toujours su que j’avais un parcours atypique, mais avec ce résultat, je venais de réaliser que c’était dorénavant possible de gagner des courses professionnelles. J’ai également compris que peu importe le chemin emprunté, c’est possible d’y arriver. »

En 2021, Piccoli aura à ses côtés le quadruple vainqueur du Tour de France, Chris Froome qui est parmi les sept coureurs ayant remporté les trois Grands Tours. Il est également le dernier coureur de l’histoire à avoir gagné deux Grands Tours lors d’une même saison. Ma question : Est-ce que tu te pinces des fois? As-tu du mal à y croire? « Quand je regarde en arrière, c’est incroyable le parcours que j’ai fait. Des fois, je ne réalise pas que l’année prochaine, je serai avec lui dans l’équipe. »

Non seulement James sera avec lui l’an prochain, mais il a déjà fait sa connaissance. « Quand j’ai participé à Liège-Bastogne-Liège en octobre dernier, je suis allé me présenter à lui. Il m’a dit qu’il avait déjà entendu parler de moi. Il m’a expliqué que lui aussi est arrivé un peu tard dans le sport et que sa James avec prochesroute avait quelques similitudes avec la mienne. Il m’a dit qu’il avait hâte de travailler avec moi et qu’il est persuadé qu’on fera quelque chose de spécial ensemble l’année prochaine. Là, il fallait que je me pince, j’avoue! »

Chris Froome, Daryl Impey, André Greipel, Dan Martin, Michael Woods disons que James sera bien accompagné! « Je suis prêt, mon parcours m’a donné la maturité d’être là où je suis en ce moment. Je continue de faire mon métier. Je suis motivé et l’équipe a confiance en moi. Ils savent que je peux avoir des résultats et ils veulent me faire grandir. »

Pour James, l’objectif reste le même et inutile de se mettre de la pression supplémentaire. « Je veux m’amuser sur le vélo et m’entraîner fort. Par-dessus tout, je veux continuer de rendre mes proches heureux avec cette passion. » On ne change pas une recette gagnante, n’est-ce pas? Vous pouvez suivre ses résultats juste ici. 

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