Même pas le temps de s'occuper de sa plante bambou !
En forme vendredi, 10 mai 2019. 12:44 samedi, 14 déc. 2024. 03:33Il y a parfois de ces commentaires qui nous font rire.
Lors d’une rencontre en compagnie du sympathique triathlète Antoine Jolicoeur-Desroches dans ses appartements à Trois-Rivières situés non loin de l’université qu’il fréquente, je lui ai demandé s’il bénéficiait d’assez de temps pour fréquenter une jeune fille ? Sans hésiter, il a poussé cette réplique : « Je vais être honnête avec toi, je possède une plante bambou chez moi présentement et j’éprouve de la misère à m’en occuper convenablement ! »
Drôle, franc, sympathique, ce professionnel depuis cinq ans adore ce qu’il fait malgré quelques embûches qui peuvent se dresser sur son chemin. Antoine n’a que 25 ans. Son adrénaline et surtout son talent exceptionnel le guident admirablement bien jusqu’à présent.
« Je dois cependant poursuivre mes études. Cela me procure une certaine assurance pour l’avenir ». Il voit ses semblables, souvent plus âgés, avec des enfants, une femme et qui éprouvent des ennuis afin de parfaire à leurs désirs. Antoine peut conseiller les jeunes recrues, il écrit parfois pour des magazines, les commanditaires, des aspects qui arrivent à arrondir ses fins de mois,
Il traverse sa première session, une maîtrise en science de l’activité physique, particulièrement vers la nutrition sportive, où il prépare sa thèse sur l’oxydation des gras. Lui-même végétalien, il reconnaît qu’il apprend continuellement dans cette branche. Pourquoi devenir végétalien ? « Au début, c’était pour l’éthique. Une vidéo m’a dégoûté », à l’image de notre Georges Laraque national, lui ai-je fait remarquer. « Une telle méthode limite inévitablement les gaz à effet de serre et je laisse par conséquent mon empreinte écologique car j’ai toujours eu à cœur l’environnement. »
Mais qu’en fait-il des fameuses protéines ? « Je crois que les gens accordent trop d’importance aux protéines. On absorbe de l’extra que l’on rejette sans qu’elles aient pu agir. Des fruits, des légumes, des grains entiers, les noix, les légumineuses suffisent. » Et les petites gâteries ? « Je m’en occupe bien car j’ai la dent sucrée. Alors, un gâteau vegan au chocolat, ça existe ! »
Né à Montréal, il a grandi à Morin Heights dans les Laurentides, les grands espaces. Après l’université McGill, il a opté pour Trois-Rivières, justement pour s’éloigner de la grande ville et de tous les côtés négatifs qu’elle dégage. Sous la tutelle de Pascal Dufresne depuis deux ans, il dénote sa progression. Après tout, il n’a que 25 ans et les beaux jours se présentent sur un plateau d’argent pour lui.
Sa 4e position au classement général à l’ironman de Tremblant l’an dernier l’a propulsé. Un temps de 8h28 lui a permis de flirter dans l’entourage de son idole, Lionel Sanders, ce qui a eu pour effet d’écarquiller les regards sur son indéniable talent. Imaginez, un temps de 2h58 au marathon lors d’un ironman, ça vous donne une idée de son calibre !
Voilà pourquoi il parle du championnat du monde qu’il ne visera pas plus tard que lors du prochain ironman de Tremblant, c’est-à-dire en 2019. « C’est réaliste. J’en suis conscient. » À cet effet, il dit bénéficier de petits trucs via ses études. Justement, des tests en aérodynamisme effectués depuis quelque temps lui procurent des renseignements avantageux qu’il entend profiter. « Les petits détails font parfois de grandes différences », explique l’un des plus jeunes ironman au monde.
Il précise que de plus en plus, la compétition à ce niveau devient scientifique et mathématique. Curieusement, sa force est la natation, suivit dans l’ordre par le vélo et la course à pied.
L’an dernier, il fut victime d’une vilaine chute qui a provoqué une sérieuse blessure à une hanche. Malgré la douleur, il a poursuivi l’entraînement. Aujourd’hui, il regrette. Il a pris de l’expérience et si jamais une autre malchance semblable survient, il prendra le temps nécessaire pour guérir convenablement. « Il faut agir intelligemment et à cet effet, j’ai retenu la leçon. » Car saviez-vous que suite à des examens qui ont suivi cette indisposition, il a appris qu’il possédait une jambe plus courte que l’autre !
Un jour, il aimerait se classer parmi les cinq meilleurs au championnat mondial. Un jour également, il souhaite obtenir un doctorat, il veut continuer à coacher et peut-être enseigner à l’université dans sa spécialité.
« La vie, c’est fait pour avoir du plaisir et faire ce que l’on aime. Je n’ai pas le goût de faire du 9 à 5, de me retrouver avec beaucoup d’argent et de regarder la télévision les soirs de la semaine ! Ce n’est pas dans mes valeurs. Je veux voyager, connaître des gens, pratiquer mon sport. Même si je pense au moment présent, car c’est ma politique, je sais très bien qu’éventuellement, les portes s’ouvriront car j’aurai rempli les exigences ».
Alors, si vous aimez les adeptes d’ironman, retenez bien ce nom, en espérant que l’Europe ne voudra pas se l’approprier à bref ou moyen terme !