Lorsque je l’ai rejoint afin de réaliser l’entrevue il y a quelques jours, Gilles Lacasse roulait tranquillement en automobile.

 

Je lui ai offert d’attendre qu’il soit de retour à la maison. Il tenait mordicus à répondre à mes questions dans l’immédiat. Il s’est arrêté. Finalement, j’ai compris. Il était parti de la région de Québec vers 6h le matin en direction de Rouyn pour rendre visite à sa copine !

 

Disons que je suis arrivé au bon moment, histoire de lui faire passer le temps plus rapidement.

 

Âgé de 75 ans, je ne connaissais pas cet adepte de la course à pied. L’une de ses filles, Kathleen m’en avait glissé mot via Messenger récemment. « Je cours pour ma santé physique et mentale, la course est mon équilibre, rien de moins. J’ai aussi la chance d’avoir un modèle exceptionnel, mon père qui va courir son 99e marathon à Boston cet automne. Vous êtes des forces de la nature, tellement inspirants », m’a-telle dit.

 

Durant mon entretien avec Gilles, il m’apprenait qu’il devra remettre sa participation à Boston en avril 2022. « Tu sais, courir un marathon exige des conditionsLacasse 2 idéales et là, ça devenait trop compliqué avec les règles de la pandémie. On va les laisser se calmer et on reviendra en avril prochain ».

 

En fait, Gilles est un gars bourré de talent, on pourrait le décrire comme étant un naturel.

 

 

SUR LE PODIUM À 70 ANS

 

Il a couru Boston à douze reprises. Déjà, on parle d’un exploit. Son premier marathon, il a signé un temps impressionnant de 3h22 en 1980 et depuis, il a couru au moins un marathon à chaque année. « Je n’aime pas courir pour courir, il me faut nécessairement un défi. Si j’avais obtenu un temps de 4h lors de ce premier marathon, pas certain que j’aurais continué ».

                        

On parle d’un coureur talentueux. Ses performances en témoignent. Son meilleur temps est de 2h51. Le plus impressionnant est que dans la soixantaine, il s’est retrouvé à cinq reprises sur le podium dans sa catégorie d’âge à Boston ! Un 18 avril, pour célébrer son 65e anniversaire de naissance, il a terminé Boston au 1er rang de sa catégorie d’âge avec 3h04:52. Wow !

 

«Participer à un marathon, c’est prendre part à une fête », dit-il, expliquant que les courses virtuelles ne l’ont jamais intéressé.

 

Fin des années 70, on a assisté à une impressionnante vague de coureurs chez les hommes. Vétérinaire d’animaux de la ferme de carrière, il pouvait travailler de 60 à 70 heures par semaine, ce qui limitait la pratique des sports… sauf pour la course à pied où il pouvait adapter son horaire avec son emploi. « Tout fonctionne avec des vagues dans la vie. Avec le début des années 2000, ce fut la l’arrivée des femmes qui ont envahi la course à pied et particulièrement les 42 km », poursuit-il.

 

 

99e ET 100e EN 2022 ?

 

Gilles ressent le besoin de courir. « C’est une période de méditation pour moi, ça me fait du bien ».

 

Père de trois enfants, Annie, 52 ans, Kathleen, 50 ans et Sylvain, 48 ans, il a eu à conjuguer avec les blessures. « Je les ai toutes eues et c’est normal. On est toujours sur la corde raide et on ne prend pas toujours le temps nécessaire pour guérir. Heureusement que mes séances en gymnase m’ont grandement Lacasse 1aidé ».

 

Originaire de Saint-Valier-de-Bellechasse, il souhaite maintenant courir ses 99e  et 100e en 2022, respectivement à Boston et Québec.

 

« J’arrive à destination. Répète-moi ton nom ? Il me semble que ça me dit quelque chose. »

 

Merci Monsieur Gilles et respect à vous.

 

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