Vous avez surement déjà remarqué que j’ai le nez croche ? Bon en fait si vous n’aviez pas encore remarqué, regardez ma photo, maintenant vous avez remarqué, non ?! 

 

C’est parce que mon nez, tout comme tout mon corps a un historique acrobatique impressionnant !

 

Étant donné que ça nous arrive à tous d’avoir des mauvaises journées, j’ai décidé de vous partager certaines de mes mauvaises aventures, simplement pour vous remonter le moral, ou vous aider à réaliser que vous n’êtes pas seul à manquer d’adresse à l’occasion.  Mais maintenant, j’ai du mal à choisir : lequel de mes accidents vous raconter ? Lysanne petite

 

Je crois, qu’en tant qu’athlète, je me dois de vous inviter dans l’envers du décor d’un parcours sportif.  Lorsqu’on me voit m’élancer d’une vingtaine de mètres de haut, en compétition, en événement ou sur mon mur Instagram, on peut être tenté de croire, que jamais il ne m’arrive de prendre des plonges ridicules, mais détrompez-vous, il arrive souvent aux athlètes de s’en manger des pas pires ! 

 

Dans mon cas, ça a commencé tôt. À 10 ans, je faisais un plongeon renversé au tremplin de 3 mètres à Jonquière et l’arrière de ma tête a percuté la planche si bien que ça m’a redonné de l’élan dans la rotation inverse, et que j’ai tombé à pleine face dans l’eau. 

 

J’ai aussi déjà cassé mon nez en arrivant avec trop de rotation dans un périlleux arrière, tellement que ma jambe voulait continuer la rotation et mon genou est rentré de plein fouet sur mon nez. 

 

Ah si non, en cirque je faisais un 1 ½ avant et je devais me faire attraper, tête en bas, par mon porteur. Mais il était un peu trop en avant … ma tête est tombée directe sur le trampoline. Une ride d’ambulance gracieusement offerte par le Cirque du Soleil ! 

 

Ou, la fois où dans un show de plongeon à la Ronde, on partait une manœuvre, à deux dans les airs, qui s’appelle le javelin et j’ai reçu un coup talon de l’autre plongeur sur ma tête et ça m’a fait tomber complètement sur le vendre dans l’eau. 

 

Je ne peux oublier la fois ou je faisais des lunes à la barre fixe à l’École Nationale de cirque puis qu’une lysanne civierede mes mains à lâchée et ensuite l’autre et que j’ai fait un vol plané en diagonale, et tombé à moitié sur le tumbling et à moitié sur le sol. 

 

Il y a toutes ces fois-là et encore bien d’autres, que je pourrais vous raconter, mais ce que je fais dans la vie maintenant, c’est du plongeon de haut vol. Il faut donc que je vous partage un de mes rares accidents en plongeon de haut vol. 

 

En passant heureusement qu’ils sont rares car c’est vraiment dangereux le haut vol. On arrive tellement rapidement dans l’eau (environ à 80km) qu’un mauvais impact, ça ne pardonne pas, l’eau nous semble dure comme du béton, souvent on se fait même mal en arrivant bien correctement, juste pour vous dire… 

 

On est au début de 2017. Je m’entraine vraiment fort au Parc Olympique. Mon objectif de cette année-là est clair, remporter le championnat Red Bull Cliff Diving. L’année précédente, j’ai terminé deuxième overall, j’ai manqué la première place du classement général de si peu que je suis convaincue que 2017, ça va être mon année !  On vient de réussir à faire installer une magnifique plate-forme dans l’anneau de sécurité au Parc Olympique, on est à 18 mètres de haut et j’ai tellement hâte d’y apprendre plein de nouveaux mouvements. On se dit (mon entraineur Stéphane et moi), on va commencer avec du facile, on va faire un périlleux avant.  

 

Je suis quand même stressée de monter mon premier « flying front » mais je suis confiante que tout va bien aller. Sauf que, c’est toute une étape passer de 10 mètres à 18 mètres, il n’y a pas d’entre deux. Bon c’est facile, on a juste à faire comme si on fait le saut de l’ange, un plongeon avant et on attend longtemps puis éventuellement on carpe pour entrer dans l’eau. 

 

À 10 mètres, ça va super bien. Donc je monte à 18. Rendue en haut je trouve que je n’ai pas beaucoup de place devant moi car la plateforme de haut vol part plutôt du milieu du bassin. Ça me fait peur un peu, je le dis à mon coach qui me dit : « ben non t’as d’la place en masse ». J’aurais dû l’écouter car c’est vrai, ça a l’air impressionnant d’en haut mais effectivement on a de la place, on respecte toutes les normes FINA, c’est juste qu’avec l’effet de hauteur, ça trompe l’œil.  

 

Mais bon cette fois-là, malgré le réconfort que Steph m’offrait au sujet de la place en masse, je n’étais pas convaincue quand j’ai donné mon élan : je n’ai pas beaucoup dégagé, de peur de cogner le bord de la piscine, mais en fait finalement ce n’est pas le bord de la piscine que j’ai cogné, c’est la plateforme… 

 

Je vous raconte. 

 

Je pars, je vole, mais ensuite :  PAFF, mes pieds cognent la tour. Ça crée de la rotation, j’essaie de ralentir tant bien que mal car je ne dois faire qu’un tour complet mais là je suis déjà rendu à ¾ de tour et je suis à 18m de haut. Pour ralentir en acrobatie il faut se faire le plus grand possible. Inutile de vous dire que quand on mesure 5’2 comme moi, même si on tend de tout son long, on n’est pas si efficace que ça … Bref je m’étire de tout mon possible et j’attends puis ça me semble, tellement long. À toutes les fois où je suis en train de me pêter la …. Il y a toujours comme une espèce de ralenti dans mon film de vie.  Pas vous ?  

 

Mais, en même temps je ne peux rien faire avec ce ralenti, à part constater que ça va mal…. 

 

Les mètres passent et je constate que je m’en ligne vraiment pour tomber à 1 et ¼, à plat ventre, donc je décide de faire la boule et rouler sur l’eau. Ça a été une décision vraiment ingénieuse car j’ai dilué l’impact sur tout mon corps au lieu de le prendre directe en pleine face… 

 

Mais quand même c’était épeurant, et spectaculaire ! 

 

Heureusement je m’en suis sortie, pas mal raquée le lendemain, mais indemne. 

 

 

Qu’est-ce que j’ai appris de cet accident et de mes autres « badlucks » acrobatiques, que je peux transposer dans la vie de tous les jours ? Cirque

 

  1. On a beau travailler fort et avoir toutes les bonnes intentions du monde, on ne peut pas toujours être parfait. Cessons d’avoir des attentes irréalistes envers nous-même et faisons preuve d’empathie face à nous et aux autres. 
  2. Je ne referai pas cette erreur deux fois, quand quelque chose se passe mal une fois, on s’en souvient et on s’organise pour ne pas que ça se repasse. Donc même dans échecs, on s’approche de la réussite. 
  3. Lorsque j’y suis retournée et que j’ai réussis cette manœuvre, j’en étais que plus fière. Les épreuves nous permettent de vivre un plus grand sentiment de dépassement de soi. 

 

Tout ça pour dire qu’on a tous des mauvaises journées, mais qu’il vaut mieux en rire, il y a toujours du bon à en tirer. 

 

Dans mes années de cirque, j’étais spécialisée en personnage comique, j’ai donc l’habitude de faire rire de moi, alors je vous l’offre, cette semaine, quand vous ferez quelque chose de travers, au lieu de vous en vouloir, rigoler donc un peu en pensant à la fille au nez croche. 

 

Bonne journée !!! 

 

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