Sans tintamarre, dans la plus grande discrétion, les frère Rancourt ont marqué l’histoire de la course à pied au Québec à leur façon. Tous classés pour le marathon de Boston dans une même année, voilà un exploit inédit.

 

Pourtant, il s’agit d’en rencontrer un seul pour réaliser la grande discrétion qui compose leur marque de commerce et leur fourni une identité enviable.Rancourt 1

 

Cette famille native de Sainte-Germaine-Boulé s’est officiellement inscrite dans les annales de cette petite municipalité de l’Abitibi suite à une décision du conseil de ville qui désirait une œuvre qui allait mettre en valeur l’activité physique et à la fois l’exemple que propulse les membres de la famille Rancourt depuis plusieurs années.

 

Christel Bergeron, propriétaire de la forge artisanale Les feux du Paradis a sauté sur l’occasion et c’est le cas de le dire, a saisi la balle au bond. « J’ai soumis un texte et un croquis de la structure que je désirais réaliser. Je connais très bien cette famille. Je pouvais identifier les éléments importants qui allaient rendre cet hommage significatif, autant pour les Rancourt que l’ensemble des gens de cet endroit », nous a expliqué Christel, qui a déjà eu l’occasion de courir avec les Rancourt.

 

Rancourt 2Elle estime entre 900 à 1000 heures de travail qu’il a fallu pour concrétiser le projet qui est exposé parmi un bel aménagement sur un terrain situé près de l’église à Sainte-Germaine-Boulé. L’artiste s’est même mise au travail en janvier, quelques mois avant que le projet ne soit officialisé par le conseil municipal, geste qui devait être posé en mars dernier.

 

« Je savais que Sainte-Germaine souhaitait que l’hommage soit complété à temps pour les Fleurons du Québec, soit à la fin de juillet. Il s’agissait pour moi de démontrer l’humilité des membres de cette famille. Je me doutais qu’ils allaient être inconfortables avec cette reconnaissance qui pourtant est pleinement méritée. Je suis tellement fière d’y avoir participé », de poursuivre Mme Bergeron.

 

On s’entend pour dire qu’au Québec, rares sont les villes qui vont reconnaître le dévouement des gens qui auront laissé leurs empreintes, contrairement à ce que l’on peut voir par exemple aux États-Unis où les dirigeants n’hésitent jamais à poser des gestes en ce sens qui apporteront de la fierté aux populations concernées pour les années futures. Et pour la course à pied, on peut facilement compter sur les doigts d’une même main ce genre d’hommage au Québec.

 

« Courir à l’unisson à travers les quatre saisons, de génération en générations, la liberté à leurs pieds afin d’accueillir la santé, un petit pas à la fois, en regardant droit devant, tout en conservant le courage d’avancer pour enfin traverser la ligne d’arrivée et tous ensembles unis, ils pourront à la façon des Rancourt, faire le tour d’une longue ronde pour un jour atteindre le bout du monde », a écrit Christel RancourtBergeron qui résume admirablement bien l’essence même démontrée par les membres de cette famille.

 

Visiblement incommodés par cette structure, les frères Rancourt ne l’ont pratiquement pas étalée sur les réseaux sociaux, confirmant du même coup qu’ils avaient été bien identifiés par l’artiste et les intervenants de leur ville natale.

 

« Mes meilleurs souvenirs ne sont pas mes performances », m’avait déclaré Bernard Rancourt lors d’une entrevue, quelques jours avant le marathon de Montréal l’an dernier. Tirez-en vos propres conclusions !

 

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