Quand tu côtoies la mort, ta perspective de la vie change!
Plus mardi, 31 juil. 2018. 09:38 vendredi, 13 déc. 2024. 22:52Jessie Gagnon se regarde parfois dans un miroir et se demande si elle ne souffrirait pas d’un TDAH ! Son entourage la voit et constate. Elle est étourdissante. Seulement 32 ans, maman d’Océane, 8 ans et de William, 6 ans, deux p’tits blonds qui ne donnent pas leur place !
Un mariage l’an dernier après 11 ans d’amour, dans un vrai tourbillon où elle venait de compléter son cours d’infirmière à l’université de Trois-Rivières qui pendant dix ans, commandait de faire la navette entre l’université de l’endroit et sa résidence de Brownsburg-Chatham non loin de Lachute. Il faut vraiment être déterminé.
Imaginez, parmi toutes ces préoccupations, elle trouve le temps pour s’occuper de sa création, une initiative mise sur pied il y a cinq ans, une série de courses à pied, Au Rythme du Nord !
Originaire de Shawinigan, la série du Diable l’a inspirée. « Je connais les organisateurs et je me suis documentée ». Sportive depuis sa tendre enfance, l’emploi de son mari, Mathieu Provencher-Cotnoir l’a emmené dans la région de Lachute. « Je ne connaissais personne quand j’ai déposé mes pénates ici. Quelle belle façon de découvrir les gens et de s’initier ? Même qu’une amie m’a confié récemment qu’elle avait remarqué que je connaissais plus de gens qu’elle et pourtant, elle réside dans le patelin depuis plus longtemps que moi ! ».
Elle s’entraînait dans un gymnase à Lachute et l’emplacement avait organisé une course réservée uniquement aux femmes. « Une participation de 110 femmes m’a étonnée. Je me suis dit qu’il fallait que j’emboîte le pas ».Cette adepte de courses à obstacles a immédiatement communiqué avec la ville de Lachute et aidée par Mylène Ouellet, le projet a été lancé. « On m’a donné carte blanche. Je croyais que le programme allait débuter lentement mais à ma grande surprise, les gens ont sauté sur l’occasion. »
Par conséquent, depuis deux ans maintenant, la série offre des courses de 1 et 5km, le lundi à toutes les deux semaines, du début juin à la fin août et le tout se termine par une journée spéciale qui cette année se déroulera le dimanche 7 octobre à 13h30. Le parcours reste le même. Et ce qui devient merveilleux, c’est le coût d’inscription qui ne bouge pas, à 5$ !
De nombreux commanditaires s’impliquent de sorte que plusieurs prix de présence, la plupart sous forme de certificat cadeau, sont tirés au hasard après chacune des soirées. On estime une moyenne de 150 participants. William assiste aux courses. Il m’informe qu’il ne court pas. Il mange !!
Oubliez les médailles et Jessie tient mordicus à cette politique. « C’est une question de mentalité. Je veux que les gens terminent leur course et qu’ils soient heureux. J’estime que la médaille n’est vraiment pas nécessaire pour rejoindre ce sentiment. » De plus, de magnifiques photos sont disponibles sur le site de l’organisation. Et depuis trois ans, on offre un cidre de pomme sec avec une bouteille de bière Sarah Cole, avec ou sans alcool.
Shawinigan possède une population qui approche les 50,000 personnes et Lachute, 12,000. Considérant le ratio des deux municipalités, on peut apporter des comparaisons qui ne sont pas sans réjouir Jessie.
Mathieu contribue à l’organisation. Il ne court pas encore car lui, ça lui prend un moteur pour s’activer ! Or, on sent toute l’admiration qu’il porte envers sa compagne. « Nous sommes deux opportunistes. On prend ce qui passe. J’ignore ce que me réserve le lendemain, où la vie me conduira», précise Jessie.
Elle dispose d’une belle équipe qui l’entoure avec Mylène, Nadine Rabaa, Caroline Plouffe, Jessica Daniel, Francis Lavigueur et une quinzaine de bénévoles fiables qui reviennent régulièrement.
Le maire de Lachute Carl Péloquin ainsi que le candidat du PQ de la région Patrick Côté s’activent grâce à cette série et ne se gênent pas pour exprimer leur fierté via les médias sociaux.
Au Rythme du Nord représente un magnifique réseau social qui au fil des années, a changé positivement le dynamisme d’une petite municipalité maintenant fière de bénéficier de son propre réseau de course à pied.
Puis, au terme de l’entrevue, Jessie a reçu un appel téléphonique. Il fallait qu’elle quitte. Son métier d’infirmière commandait qu’elle intervienne. Ouf ! Elle n’arrête jamais.