Un matin comme les autres.

 

Un entraînement régulier, sans histoire.

 

Accompagné d’un ami coureur, je l’écoutais raconter les histoires de sa vie quand soudainement….

 

J’ai ressenti un choc derrière la cuisse gauche. Immédiatement, je me suis mis à tituber et contraint à arrêter pour marcher.

 

Immédiatement, la réflexion première fut de me dire qu’il s’agissait d’un incident anodin, car jamais je n’ai été blessé en courant. Pourquoi aujourd’hui ?

 

Je devais courir 15 km cette journée-là. Elle s’est terminée après six kilomètres en marchant plus souvent qu’autrement. Rentré à la maison, j’acceptais difficilement cette malchance. La noirceur se pointait à l’horizon. Intérieurement, je prévoyais que dans deux jours, pour mon prochain entraînement, tout allait rentrer dans l’ordre.

 

Deux jours plus tard, avant de partir pour cet entraînement, une toute petite douleur surgit. Pourquoi ne pas tester la condition de ma cuisse ? Dès les premiers pas, je ressens une certaine raideur mais rien pour m’arrêter. Sage, je me contente de 10 km, très heureux. Quelques jours plus tard, j’arrive même à franchir 15 km. Toutefois, j’ai un mauvais pressentiment.

 

 

ISCHIO-JAMBIERS

 

Après deux jours de repos, je repars la machine mais deux kilomètres plus tard, j’encaisse le même choc qu’il y a deux semaines. C’est assez ! J’ai compris. Je fais demi-tour et je rentre au bercail.

 

Voilà. Depuis ce jour, je me suis mis à marcher, je n’ai vraiment pas le choix. Je dois prendre du repos pour guérir adéquatement.Niagara

 

Les indices vont vers l’ischio-jambiers et on me raconte que le rétablissement peut s’échelonner sur plusieurs semaines. Que cela ne tienne, je suis résigné car j’ai tout essayé et plus rien ne va. Acculé au pied du mur, je dois abdiquer et c’est ce qui me fallait pour réaliser que seul, l’absence de la course à pied arrivera à régler le problème.

 

Il faut écouter les signaux que notre corps nous envoie et bien dans cette situation, c’est le temps pour moi d’appliquer cette règle d’or.

 

 

SEVRAGE

 

Heureusement, le tout survient durant la saison morte des activités de course à pied, une mince consolation mais on prend tout ce qui passe. Je dois me résigner. On parle d’une première, ce qui signifie du même coup que j’ai quand même été très chanceux depuis vingt-sept ans de compétitions et d’entraînements.

 

Je sais pertinemment que c’est l’aspect mental qui en souffrira le plus car j’ai nécessairement besoin de cette dose d’endorphines que j’avais l’habitude de consommer régulièrement. Je me retrouve donc en période de sevrage et je devrai m’y faire.

 

Le fait de marcher n’arrivera jamais à combler cette absence de satisfaction psychologique mais simplement de penser qu’un jour, la blessure sera derrière moi, me permet de conserver le degré de motivation nécessaire.

 

Morphologie exige, 27 ans plus tard, la séquence sans être blessé s’arrête !

 

J’en jasais avec un ami. On s’est mis à calculer mon kilométrage depuis toutes ces années. Je frôle les 100,000 km. À la blague, du tac au tac, il m’a lancé tout simplement : « Ouais, je pense que ta garantie est finie ! »

 

Je l’ai trouvé bien drôle.

 

Depuis la rédaction de ce papier, j’ai recommencé à courir, prudent et hanté par la peur.

 

 

PS: Je profite de l’occasion pour vous souhaiter un Joyeux Noël ! Amusez-vous bien et profitez de ces beaux moments avec les gens que vous aimez.