Si l'adaptation rapide de Lewis Hamilton à la F1 demeure surprenante, il faut dire qu'il possédait tous les ingrédients pour réussir.

Hamilton a presque été "programmé" pour réussir.

On sait qu'il bénéficie de l'appui financier de McLaren depuis l'âge de 12 ans. Par conséquent, il a toujours eu de bons volants, ce qui lui a permis de gagner partout où il est passé, du karting à la série GP2 - l'anti-chambre de la F1 - l'an passé.

Certains se demandaient s'il allait être suffisamment "hargneux", affamé, pour réussir au plus haut niveau, après avoir été chouchouté pendant dix ans. De toute évidence, oui !

Et ce qui est bien, c'est que, déjà, il ne fait plus parler de lui à titre de premier pilote de couleur en F1, mais tout simplement comme un débutant extrêmement talentueux. On en voudra comme preuve son record de trois podiums consécutifs pour une recrue.

Il faut quand même dire qu'il est chanceux d'être chez McLaren. Michael Schumacher a fait son premier GP chez la modeste écurie Jordan. Fernando Alonso a fait des débuts encore plus humbles chez Minardi.

Son directeur d'écurie en Formule 3 et en GP2 a eu un commentaire intéressant. Il a déclaré que Hamilton n'est pas nécessairement le pilote le plus rapide au monde, mais qu'il possède une telle confiance en ses moyens qu'il est capable de réaliser des trucs de fou.

Hamilton a démontré qu'il avait un excellent coup de volant, notamment à l'occasion de ses trois premiers départs en F1. Il sait se battre en course, mais avec sportivité... pas de coup de roue, pas de queue-de-poisson.

De plus, il analyse ses courses et sait travailler en équipe avec ses ingénieurs et mécaniciens. Et il va probablement réussir à garder les pieds sur terre, car il est très bien entouré par sa famille. Son père Anthony l'accompagne depuis toujours, et il compte son frère Nicolas, qui souffre d'un handicap de motricité, comme son meilleur ami.

Et comme le dit son patron Ron Dennis, Hamilton possède déjà suffisamment de multipoints en banque pour qu'on lui pardonne aisément la première bévue qu'il commettra en course.

En passant, on sait qu'il a perdu du rythme en milieu de course à Bahreïn... l'écurie McLaren a fait son mea culpa, déclarant avoir mal réglé l'aileron avant et la pression des pneus lors de son deuxième ravitaillement.

Michael qui?

Pour la première fois depuis le début du Championnat du monde de F1, en 1950, il y a trois pilotes en tête du classement après les trois premières épreuves. Et on n'avait pas vu trois vainqueurs différents lors des trois courses initiales depuis 2003.

Il y a un beau duel au sommet entre Ferrari et McLaren, et plein de belles bagarres en course en milieu de peloton.

Tout cela semble prometteur, au point où on ne parle même pas de l'absence d'un certain Michael Schumacher !

Retranscription de l'intervention de Bertrand Houle au bulletin Sports 30.