Le commentateur Christian Tortora a dévoilé une rumeur étonnante pendant la diffusion du premier Grand Prix de la saison, la nuit dernière sur les ondes de RDS.

« La Fédération internationale de l'automobile et Bernie Ecclestone sont en train de réfléchir à la possibilité d'insérer le Grand Prix du Canada avant celui du Brésil », a déclaré Tortora. « Mais cela ne leur laisserait pas beaucoup de temps, puisque le GP du Canada aurait lieu entre celui du Japon, le 4 octobre, et celui du Brésil, le 18. »

La raison? Les retards possibles dans la construction du nouveau circuit d'Abu Dhabi, qui doit accueillir la dernière épreuve du calendrier le premier novembre. En entrevue au site Ruefrontenac.com, le promoteur du circuit des Émirats arabes unis a vivement nié tout retard et les gouvernements accueillent cette rumeur avec prudence.

« C'est complètement impossible », a indiqué Philippe Gurdjian au journaliste Dominic Fugère. « J'ai construit le circuit de Bahreïn en 70 jours et là, il nous reste six mois avant la course d'Abu Dhabi. »

« Il y a une rumeur voulant qu'un Grand Prix puisse être tenu à Montréal en 2009. Je ne suis pas informé, moi, de cette rumeur-là », a dit le maire Gérald Tremblay à l'occasion d'une conférence de presse sur un tout autre sujet.

Si le scénario le fait sourire, il prévient toutefois qu'il n'est pas question de seulement venir à la rescousse de la Formule Un puisqu'il souhaite une entente à long terme, qui respecte la capacité de payer des contribuables.

« Si on leur rend service en 2009 parce que le circuit d'Abu Dhabi n'est pas prêt, alors assurez-vous que l'on discutera très sérieusement pour s'assurer que le Grand Prix sera à Montréal pour plusieurs années. »

En après-midi, c'était au tour du premier ministre Jean Charest d'être bombardé de questions face à cette rumeur alors qu'il participait à une conférence de presse à Saint-Bruno-de-Montarville, en Montérégie.

« Je suis surpris, oui, parce que je l'apprends aujourd'hui comme vous. Mais on verra si ça se réalise. Il faut faire attention aux rumeurs. »

Puis, il invitait les gens à la prudence puisqu'il n'y a rien de concret sur la table. "Si un nouveau scénario devait se présenter parce qu'un événement prévu sur le circuit est annulé et que des promoteurs veulent venir à Montréal, on est ouvert à cette discussion, mais pas à n'importe quelles conditions".

Par ailleurs, le maire de Montréal a indiqué qu'il ne peut pas non plus renier les engagements pris avec la Série Nascar pour accommoder la F1. Selon Gérald Tremblay, il ne serait pas réaliste de tenir une épreuve de la Formule Un en juin en raison des engagements pris justement pour attirer la Série Nascar dans la métropole le week-end du 29 et 30 août prochain. Il évoque plutôt la possibilité d'offrir une course de la F1 après les épreuves de Nascar puisque le circuit sera préparé selon les mêmes normes, et ce, dans les années à venir.

Enfin, le maire Tremblay a reconnu que d'autres discussions, qui n'ont rien à voir avec les rumeurs du week-end, ont eu lieu avec les représentants de la Formule Un, mais que toutes les propositions soumises ont été refusées par la F1.

Le Grand Prix de Formule Un du Canada a été écarté du calendrier 2009, en octobre dernier. À peine un mois après l'annonce, tant le maire de Montréal que le gouvernement Charest dénonçaient les « demandes excessives » du président de la Formule Un Bernie Ecclestone qui exigeait quelque 173 millions $ pour le maintient du Grand Prix du Canada de 2009 à 2013, le tout accompagné d'une garantie gouvernementale ou bancaire. Il réclamait également entre 16 et 20 millions $ des profits générés par la visibilité de l'événement.

Les trois paliers gouvernementaux proposaient quelque 110 millions $ sur cinq ans et un certain pourcentage sur les profits à M.Ecclestone, ce qui ne faisait pas l'affaire du grand manitou de la F1.

Malgré tout, l'espoir suscité, ne serait-ce que le temps d'une rumeur, a démontré à quel point l'idée d'un retour du Grand Prix du Canada plaît aux fans, mais aussi aux élus.

« On a posé des gestes et on a travaillé avec les deux autres paliers de gouvernements - le gouvernement fédéral et la Ville de Montréal - pour offrir à l'organisation du Grand Prix des moyens pour organiser le Grand Prix, et on est toujours ouverts à ces discussions », a finalement conclu M. Charest.

Peut-être que le circuit d'Abu Dhabi ne sera pas prêt à temps, mais cela ne veut pas dire pour autant que la course serait automatiquement remplacée par une autre. On a déjà vu par le passé des courses être retirées du calendrier de la F1. Le calendrier avait alors été tout simplement écourté.