MONTRÉAL – Difficile de trouver un joueur plus heureux que Bear Woods de participer au mini-camp des Alouettes de Montréal. Le valeureux secondeur intérieur attendait l’occasion de revenir sur le terrain depuis près de 10 mois.

L'important membre de la défense montréalaise avait vu sa saison 2015 se terminer, dès le 3 juillet, lors de la deuxième rencontre du calendrier régulier. Victime d’une déchirure du muscle pectoral, Woods a dû se faire insérer quatre vis dans la région de l’épaule pour corriger le tout.

Mais, sans l’ombre d’un doute, c’est plutôt l’attente qui a été la partie la plus pénible du processus pour le combatif athlète aux cheveux tressés.

« Oh oui, absolument, c’était difficile surtout que j’ai déjà été blessé trop souvent depuis que je suis avec les Alouettes. C’est encore plus dur en voyant qu’on a raté les éliminatoires pour la première fois en 20 ans. Avec les hauts et les bas traversés par l’équipe, j’aurais tellement voulu contribuer sur le terrain », a confié Woods, mercredi soir, après une première journée sur un terrain sous le soleil de West Palm Beach.  

« J’avais pensé pouvoir revenir vers la fin de la saison, mais je n’étais pas assez rétabli. Évidemment, Jim Popp élaborait plus ses plans autour des joueurs en santé et c’est normal. En fin de compte, j’aurais été totalement prêt à recommencer vers le mois de janvier », a indiqué l’Américain de 29 ans dans un entretien avec le RDS.ca.

Ce modèle d’intensité a donc accueilli avec libération ce retour à l’action.

« C’est de l’excitation pure, c’est vraiment ce que je ressens. Je me sens comme un enfant qui peut aller jouer au football dans la cour. Mes coéquipiers sont aussi excités pour moi et je l’apprécie », a témoigné l’auteur de 89 plaqués en 2014.

Jim PoppL’unique aspect positif de sa blessure réside probablement dans le fait que son jeu ne devrait pas être altéré par celle-ci.

« C’est une opération assez importante, mais ça n’affecte en rien la suite de ma carrière de football, c’est plutôt insignifiant dans ce sens. L’idée était surtout de retrouver la mobilité et l’amplitude dans les mouvements avec mon épaule », a expliqué le solide cogneur.

Comme il l’admet lui-même sans aucune gêne, Woods a été blessé plus souvent qu’à son tour depuis son arrivée avec les Oiseaux en 2011. Il voudrait bien trouver une manière de modifier son jeu pour se tenir loin de la liste des blessés, mais c’est mission impossible.

« Il faudrait que je ne frappe pas autant de joueurs et je n’aurais pas de travail si je le faisais. Vraiment, c’est de la malchance. Je ne vais pas changer mon style de jeu pour aucune raison », a-t-il confirmé.   

« C’est mon poste! »

Woods ne le dit pas avec arrogance, mais avec une grande dose de confiance. Quand on lui expose que la relève a accompli de l’excellent boulot en son absence et qu’il sera opposé à une forte compétition pour reprendre sa place, il répond avec conviction.

« En fait, je ne crois pas que je dois regagner mon poste parce que c’est mon poste! », a répliqué celui qui a appartenu aux Falcons d’Atlanta.  

« C’est ainsi que je vois les choses. Je me dis plutôt que ça revient aux autres d’essayer de me ravir ma place. On a pu miser sur de bons joueurs quand j’étais blessé, mais ça demeure mon poste et je vais le conserver. Bien sûr, ça reste du sport professionnel et il y a de la rivalité », a poursuivi le secondeur qui pourrait faire des ravages avec certains de ses partenaires comme Winston Venable, Chip Cox et Kyries Hebert.

Woods aborde aussi avec optimisme le nouveau visage de l’attaque. Le système élaboré par Anthony Calvillo laisse croire que le pire rendement aérien de la LCF ne sera qu’un mauvais souvenir de 2015.  

« On voit que les choses semblent prometteuses. Avec ce premier jour d’entraînement, on a constaté tout le talent au sein du groupe et l’expérience chez les entraîneurs. Il faudra le prouver sur le terrain, mais je suis très positif à l’égard de notre attaque », a noté le grand croyant.

Bien sûr, Woods et ses compagnons de la défense espèrent que l’attaque sera enfin d’un meilleur support en 2016. Cela dit, l’unité de Noel Thorpe veut encore imposer le rythme.  

« On l’espère, mais on ne s’en soucie pas. On va encore empêcher l’adversaire de marquer, c’est nous qui dictons le ton », a-t-il tenu à préciser Woods.

D’ailleurs, le secondeur est emballé par les munitions qui l’entourent sur le terrain alors que la profondeur ne fait aucun doute en défense.  

« C’est assez incroyable de voir tous les joueurs qui pourraient être des partants en défense, mais qui ne le seront pas », a jugé Woods qui se réjouit notamment de l’ajout du demi défensif Jovon  Johnson.

Le talent n’a pas été la cause des déboires des Alouettes en 2015 et le leadership non plus. La perte a été causée par une attaque trop souvent déficiente. Aux yeux de Woods, la route vers le succès exigera un dévouement sans borne de lui et ses coéquipiers.

« Ça va nécessiter des gars prêts à travailler, à sacrifier leur vie personnelle pour tout donner à cette organisation. Ça demande d’agir comme des hommes pendant six mois et faire du football sa priorité après la famille. Il faut se dédier à la cause pour arriver à la coupe Grey. Je considère qu’on a le leadership nécessaire pour que ça se produise et c’est pourquoi je suis excité de revenir en santé pour assumer un rôle de meneur sur le terrain », a déclaré l’athlète de six pieds et 245 livres.

Dans un sens, Jim Popp, le directeur général et entraîneur-chef avait un message à livrer à ses protégés pour le lancement de l’année 2016.

« Il veut qu’on se donne à fond. Il a mentionné que les efforts ont été investis pendant la saison morte et que c’est le temps pour les joueurs de se démener au travail », a fait savoir Woods.  

« Ce n’est que le mini-camp, mais on a l’impression qu’il s’agit déjà du camp d’entraînement. Il y a une tonne de joueurs présents prêts à rivaliser pour des emplois », a constaté le colosse qui sait bien de quoi il parle.

Le mini-camp comporte deux autres journées d’entraînement et il sert de préparation au véritable camp qui prendra son envol le 29 mai en prévision du premier match de la saison, le 24 juin, à Winnipeg.