La victoire des Alouettes à Vancouver nous confirme que la décision de congédier Tom Higgins avait été prise précédant le match de jeudi. Un peu comme la décision de congédier Dan Hawkins l'avait été, lui aussi ayant été remercié à la suite d'une victoire de son équipe.

Si on regarde la situation, il semble clair que Tom Higgins vient aujourd'hui de payer le prix pour ne pas avoir été un entraîneur-chef assez ferme et autoritaire. Surtout avec son coordonnateur à l'attaque.

Une surprise aux yeux de plusieurs

Afin de m'expliquer, revenons en arrière pour mieux remonter le temps.

Premièrement, Turk Schonert est nommé coordonnateur à l'attaque sous la recommandation de Tom Higgins, ce qui à ce moment n'était pas une mauvaise décision.

La mauvaise décision est venue lorsque Schonert lui a demandé d'être le seul maître à bord en ce qui a trait à la position de quart-arrière. C'est le rôle de l'entraîneur-chef de placer ses pions aux bons endroits. Tom Higgins n'aurait jamais dû accepter et se plier à cette demande absurde, demande qui ne permettait pas au plus grand quart-arrière de l'histoire d'être présent dans la salle de rencontre des quarts-arrières afin de pouvoir leur faire bénéficier de ses connaissances.

Tom Higgins à ce moment aurait dû se tenir debout face à son coordonnateur, refuser la demande et exiger qu’Anthony Calvillo soit entraîneur des quarts et non des receveurs, ce qui aurait été la chose à faire à mon avis. Erreur numéro 1.

Allons-y maintenant avec les choix de personnel pour les matchs. Ça découle aussi de l'entraîneur-chef qui en discute avec son groupe d'entraîneurs et qui par la suite en fait part à son directeur général qui lui fait voir le pour et le contre. Rappelons-nous lorsque les Alouettes ont décidé de ne pas habiller John Bowman au profit d'un troisième porteur de ballon contre Edmonton.

« La décision était prise avant le match »

Rappelons-nous que le coordonnateur Turk Schonert n'avait eu recours que quelques fois à sa formation à deux porteurs de ballon, privant du coup les Alouettes de John Bowman en défense pour absolument rien en bout de ligne. Tom Higgins est en constante communication avec ses coordonnateurs et peut à tout moment dans un match exiger certaines formations. Il ne l'a de toute évidence pas fait durant ce match afin de s'assurer que les trois porteurs de ballon fassent partie intégrante du plan de match. Lorsque tu es entraîneur-chef et que tu viens de clouer au banc John Bowman, tu te dois de t'assurer que la raison pourquoi tu l'as fait soit bonne et porte ses fruit, sinon ce genre de décision, surtout après une défaite, te revient en plein visage. Erreur numéro 2.

Maintenant parlons des décisions douteuses de Turk Schonert comme celle d'y aller avec une formation shotgun et celle d’envoyer Rakeem Cato sur les troisièmes et une verge à franchir au lieu d'y aller avec Tanner Marsh et une faufilade du quart. Je peux vous assurer que dans mes années, Don Matthews prenait le contrôle de cette situation et exigeait au coordonnateur la formation, le personnel et le jeu à exécuter. Tom Higgins ne le faisait de toute évidence pas et cela a particulièrement coûté cher contre Edmonton avant que le scénario se répète à Vancouver en plus. Erreur numéro 3.

Viennent ensuite les cinq défaites par une mince marge où les Alouettes ont été à chacun de ces matchs l’équipe qui a couru le moins en deuxième demie. Le rôle d'un entraîneur-chef est de s'assurer de s'interposer si la façon d'appeler ou de choisir les jeux par un de ses coordonnateurs n'est pas adéquate durant le match. Turk Schonert a répété les mêmes erreurs chaque fois et la victoire contre BC où il a fait courir 19 fois en deuxième demie prouve qu'il commettait une erreur en ne courant presque jamais dans ces circonstances lors des cinq revers. Tom Higgins aurait malheureusement dû réagir avant et EXIGER que son coordonnateur à l'attaque corrige le tir. Erreur numéro 4.

Bref, ce sont toutes des erreurs qui ont selon moi causé la perte de Tom Higgins. Soyons clairs, il y a sûrement beaucoup d'autres choses dont je ne connais pas l'existence. Nous ne pouvons voir que celles qui sautent aux yeux comme celles que je viens de vous énumérer plus haut pour tenter d'expliquer cette décision.

Jim Popp arrive donc en ville, un peu comme un shérif qui revient reprendre le contrôle. Turk Schonert, j'en suis CERTAIN, sera le premier à devoir marcher plus droit et consulter davantage ses subalternes à partir d'aujourd'hui. En particulier Anthony Calvillo qui devrait, maintenant que Jim Popp est là, en mener plus large dans l'élaboration des plans de match et la préparation du quart Rakeem Cato.

Il en était d'ailleurs à son premier match sur les lignes de côtés à Vancouver, ayant été gardé dans la passerelle jusque-là. Je l'ai vu à plusieurs reprises parler avec Schonert et même Higgins dans des situations importantes du match... coïncidence? Je ne pense pas...

En terminant, je dirai que plus jamais à partir de maintenant on ne pourra dire que Jim Popp prend des décisions pour bien paraître. En effet, si c'était vrai, il aurait attendu une semaine de plus avant de prendre les rênes de l'équipe et aurait laissé Tom Higgins aller affronter les terrorisants Ticats chez eux avant de s'amener comme entraîneur-chef. De cette façon, il aurait reçu les pauvres Lions ici au Stade McGill dans son premier match comme entraîneur-chef avant de bénéficier d'une semaine de répit pour faire le point. Une commande qui aurait été on ne peut plus facile et qui aurait eu beaucoup plus de chance de la faire bien paraître vous en conviendrez ...

Higgins est congédié