MONTRÉAL - Après plus de cinq semaines, Anthony Coady a finalement renoué avec ses coéquipiers des Alouettes de Montréal. Le Québécois avait quitté l’organisation pour des motifs personnels et sa voix fragilisée n’a laissé aucun doute que le chemin parcouru a été éprouvant.

Pour le moment, le maraudeur 25 ans préfère ne pas dévoiler la cause de son départ et son souhait mérite d’être respecté, surtout quand on ressent à quel point il a été affecté.

Reconnu pour sa franchise et son authenticité, Coady a eu à prendre une décision très difficile en se séparant de sa « deuxième » famille.

« C’était la première fois que je m’éloignais du football depuis que j’ai commencé en secondaire un. Je me suis posé beaucoup de questions, mais je pense que je veux être bien, revenir sur le terrain graduellement et évaluer comment ça progresse », a exposé Coady à propos de ses objectifs pour la suite des choses.

« Ce n’était pas facile de faire ça, mais j’avais besoin de prendre du temps pour moi afin de replacer des choses. Ce n’est pas encore tout réglé, mais ça me prenait une pause », a poursuivi l’ancien des Carabins de l’Université de Montréal.

Durant son entretien d’une grande sensibilité avec trois journalistes, Coady a remercié les personnes qui l’ont appuyé.

« Beaucoup de gens m’ont supporté, ils m’ont donné de l’amour », a témoigné l’athlète énergique.

Coady s’était éloigné du milieu sportif alors que le camp d’entraînement des Alouettes débutait à Sherbrooke. Plus d’un mois plus tard, il a pu renouer avec les agréables sensations de sa carrière d’athlète.

« Ça fait du bien de revenir sur le terrain, je me sens à ma place. Ce n’était pas évident d’en être privé, mais j’avais besoin de clarifier d’autres affaires. L’important, c’est que je suis revenu sur le terrain. On verra ce que l’avenir me réserve, je ne veux pas penser trop loin. Je voudrais bien m’établir dans la LCF, mais j’y vais une journée à la fois », a révélé celui qui porte maintenant le numéro 22.

Son discours laisse comprendre qu’il devra franchir d’autres étapes pour être libéré de cette épreuve personnelle.

En étant affecté par une histoire qui n’a rien à voir avec son métier d’athlète, Coady admet que ça lui a permis de réaliser qu’il y a d’autres priorités dans la vie.

« Oui, c’est ça. Le niveau professionnel, c’est un autre monde. La carrière varie d’un joueur à l’autre et c’est un apprentissage », a convenu Coady qui a eu du courage de venir parler de ce détour encore sensible pour lui.

Selon ce qu’on peut déduire, l’athlète au langage rafraîchissant aurait pu s’accorder encore un peu plus de temps. Par contre, il a considéré que le moment était bien choisi pour tenter le coup.

« Je me sentais mieux alors pourquoi ne pas essayer et voir la suite », a-t-il exprimé.

Le retour de Coady est légèrement passé inaperçu avec les nombreuses blessures qui sont venues frapper le club montréalais. Ça ne veut pas dire que ses coéquipiers et les dirigeants n’étaient pas heureux de renouer avec lui, bien au contraire.

« Je suis content de le revoir. Il a traversé un processus, il avait besoin de temps pour des raisons personnelles. C’est agréable de le voir de nouveau sur le terrain, on attendait ce moment et il se sentait prêt à revenir. C’est une question de temps afin qu’il puisse revenir sur la formation active », a mentionné Jim Popp, le directeur général et entraîneur-chef.

Ses entraîneurs et ses coéquipiers lui ont fait savoir qu’ils étaient heureux de retrouver sa sympathique bouille.

« Ce groupe, c’est une famille, c’est comme ça dans le sport d’équipe. Les joueurs ne s’appellent pas des ‘frères’ pour rien. C’est pourquoi c’est difficile de quitter une équipe, ils ne veulent pas s’en éloigner. Il a senti le support de son entourage et on se souciait de lui. L’équipe a accueilli avec beaucoup de joie, c’était un moment émouvant. Je sais qu’Anthony tient à sa carrière », a conclu Popp à propos du jeune homme qui a compris qu’il fallait aussi qu’il pense à lui.