MONTRÉAL – Le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeune quart-arrière Rakeem Cato n’aura pas raté sa chance de faire une bonne première impression en menant les Alouettes de Montréal à une étonnante victoire de 29-11 contre les Stampeders de Calgary à son baptême dans la LCF.

Puisque les Alouettes étaient privés de leurs deux premiers quarts (Jonathan Crompton et Dan LeFevour), on s’attendait à voir des Oiseaux avec une aile cassée contre nul autre que les champions en titre de la coupe Grey.

La recette a fonctionné

Ce fut tout le contraire alors que Cato a démontré l’assurance d’un vétéran de plusieurs saisons. À son premier départ professionnel en sol canadien, le produit de l’Université Marshall a démontré qu’il possède un énorme potentiel.

Bien sûr, les Alouettes ont déployé un système de jeu offensif très prudent et le porteur de ballon Tyrell Sutton (134 verges) s’est avéré une arme essentielle, mais Cato a joué de façon pratiquement irréprochable donnant confiance à sa troupe. Ce jeune homme qui a surmonté une panoplie d’épreuves personnelles n’a même pas semblé stressé par le défi.

« Je ne suis pas nerveux avant les matchs, c’est relié au fait que j’ai connu une vie personnelle très difficile. Ma mère est décédée et je n’ai jamais connu mon père, voilà des choses éprouvantes et stressantes. Quant au football, je m’amuse tout simplement quand je peux jouer », a décrit le sympathique athlète.

Fier de son coéquipier inexpérimenté, Sutton voulait absolument le supporter de son mieux dans cette aventure.

« Je voulais simplement offrir une grosse performance pour mon équipe. Je tenais à aider Rakeem pour ce premier match en lui facilitant un peu la tâche », a convenu le puissant coureur.

En fait, Cato a tellement été à la hauteur en complétant 20 de ses 25 passes pour 241 verges et trois passes de touché que les entraîneurs ont renoncé à leur projet de partager le temps entre Brandon Bridge et lui.

« C’est un véritable passeur, on pensait que Brandon irait plus souvent dans la mêlée, mais on a vu un quart-arrière qui peut rejoindre ses receveurs et il nous a donné ce qu’on espérait », a confirmé l’entraîneur Tom Higgins qui a eu l’air d’un génie en le préférant à Bridge.

Personne ne pouvait s’attendre à un tel scénario, mais la prestation de Cato pourrait lui permettre de ravir le poste de partant à Crompton qui a été placé sur la liste des blessés de six semaines.

Son rendement très encourageant devrait rassurer plusieurs des fidèles des Alouettes - ils étaient moins de 20 000 (19 109) à s’être déplacés - qui craignaient un désastreux début de saison.

« Nous avons un groupe de très bons joueurs ce qui a rendu mon match nettement plus facile. Ils m’aident au quotidien pour m’acclimater (au football canadien) », a remercié Cato qui a été la saveur de la soirée sur les réseaux sociaux.

« Je ne voulais pas en faire trop »

Les Alouettes ont donc savouré seulement un quatrième gain lors de leurs 11 plus récents matchs contre Calgary. La saison dernière, la formation montréalaise avait également eu le dessus sur les Stampeders durant leur visite au stade Percival-Molson.

La défense des Oiseaux a joué un rôle très important dans ce triomphe en combinant ses efforts à ceux de Cato. L’unité défensive de Noel Thorpe a limité les Stamps à une mince récolte de 11 points.

De plus, elle a vaincu le dangereux quart Bo Levi Mitchell (16-3) qui a encaissé seulement une troisième défaite depuis son entrée dans la LCF.

L’unique receveur Nik Lewis était confronté à son ancienne équipe, avec laquelle il a disputé 11 saisons, et il est parvenu à s’imposer comme il le souhaitait. Le rondelet receveur a inscrit un touché typique de sa part en renversant un adversaire en plus de capter quelques autres passes.

« Les trois unités ont bien fait »

« Quand l’attaque avait un peu ralenti, je voulais réussir un jeu pour relancer les choses comme j’ai souvent eu tendance à y arriver dans ma carrière. Je suis parvenu à le faire et j’en retire de la fierté », a témoigné Lewis qui est très divertissant pour la foule.

Cato, qui a su gagner du temps avec sa mobilité, a profité du support de nombreux autres receveurs étant donné qu’il a bien distribué le ballon. Samuel Giguère l’a notamment aidé avec un superbe attrapé à une main.

Stefan Logan, le spécialiste des retours de botté, a encore fourni une belle performance avec quelques gains intéressants. Il aurait même pu filer pour des touchés à deux occasions, mais le botteur Rob Maver a été excellent pour le freiner.

Son vis-à-vis, Boris Bede, a montré une fois plus que sa puissante jambe constituait un atout de taille. Il a légèrement raté de constance pour un deuxième match de suite en ratant un placement et une transformation, mais la longueur de ses dégagements a permis aux entraîneurs de ne pas habiller Sean Whyte qui mange son pain noir.

Le discours de Tom Higgins

Seule note négative de la soirée idéale pour le football, le secondeur Bear Woods s’est blessé à une épaule durant le troisième quart.

Le défi pour Cato sera de poursuivre sur cette lancée la semaine prochaine sur le terrain des Blue Bombers de Winnipeg, mais il a certainement allégé les maux de tête des entraîneurs qui devaient s’inquiéter après la perte de Crompton et LeFevour dans une défaite de 20-16 au premier match.

« C’était extraordinaire à voir et on peut seulement espérer que nos jeunes quarts vont continuer dans la même voie », a conclu Marc-Olivier Brouillette avec le même souhait qui habite les pensées des partisans.

La fin d'une séquence parfaite
Un catch avec les doigts!