MONTRÉAL – Si on pouvait déceler un élément positif de ce revers gênant contre les Lions de la Colombie-Britannique, c’est qu’on a rarement senti autant de frustration dans le vestiaire des Alouettes à la suite d’une défaite du calendrier régulier.

Des visages longs d’un côté, des gestes de frustration de l’autre et des joueurs qui ne se gênaient pas pour décrier le côté inacceptable de cette défaite.

Maintenant que son équipe se contente d’un dossier de quatre victoires et six revers après 10 rencontres, Jim Popp espère certainement que ses joueurs canaliseront leur frustration pour la suite de la campagne.

En attendant, plusieurs piliers de la formation ont exigé que des solutions soient dénichées.

« Je ne sais pas quel est le problème, mais il y en a définitivement un ! », a pesté le vétéran Nik Lewis.

« On n’était pas à la hauteur au niveau de l’exécution en attaque, c’est vraiment frustrant. En espérant qu’on puisse corriger le tir parce que c’est inacceptable.

Auteur d’une interception dans cette rencontre, Jonathan Hefney avait de la difficulté à expliquer la déconfiture du club.

« Il faudra retrouver notre concentration. C’est une défaite difficile à encaisser, on tenait à retrouver notre fiche de ,500 avant la pause », a-t-il déploré.

« C'est extrêmement décevant »

Lorsqu’il faut trouver des hypothèses pour améliorer un contexte, le premier réflexe demeure de se tourner vers les entraîneurs. Jim Popp ne s’est caché, il a lui-même insisté sur le fait que ses hommes doivent mieux encadrer sa troupe.

« Quand la protection fait défaut, c’est difficile. Notre personnel d’entraîneurs doit trouver des façons de procurer plus de temps à l’attaque. On va déterminer ce que l’on doit modifier. Ce n’est pas assez bon, c’est inacceptable », a-t-il jugé.

Au-delà du boulot des entraîneurs, Popp essayait de comprendre pourquoi son équipe n’a pas entamé le match en force.

« Je trouve que nous avons commencé le match de manière amorphe et dès qu’on parvenait à accomplir un jeu intéressant, on se tirait dans le pied… Pourtant, les joueurs étaient motivés cette semaine et prêts pour ce match. »

La colère qui s’est installée dans le vestiaire vient aussi du fait que les joueurs sont persuadés de posséder tout le talent pour dominer dans la division Est.

« Je crois que Jim a monté une belle équipe et je pensais que nous serions le meilleur groupe de receveurs. Il faut fixer ce qui ne fonctionne pas », a mentionné Lewis.

« On s'est tiré dans le pied »

Pas la tête aux vacances

Ce n’est jamais un sujet facile à aborder avec les athlètes professionnels, mais Popp avait averti qu’ils devaient d’abord s’assurer de gagner leur match pour bien profiter de leur semaine de congé.

Vraisemblablement, ils ne l’ont pas écouté et on se pouvait se demander si quelques joueurs avaient déjà la tête aux vacances.

Fier et orgueilleux comme tous ses complices de la ligne offensive, Luc Brodeur-Jourdain ne se sentait pas visé par la question et il était furieux de même penser que ça puisse être le cas de certains coéquipiers.

« Non! », voilà le seul mot qu’il répondu quand il a été questionné sur cette possibilité.

« Je ne crois pas, on a eu une bonne semaine de préparation. C’est simplement que nous n’avons pas joué à la hauteur de nos capacités », a ajouté Samuel Giguère quelques minutes plus tôt dans l’exigu vestiaire du stade Percival-Molson.

Stefan Logan, l’un des joueurs qui n’avait rien à se reprocher, a tenu à conclure avec une petite note positive.

« Je suis tellement déçu, on ne voulait pas quitter de cette manière... Au moins, la saison est encore longue et on pourra se reprendre », a-t-il rappelé.

« Je ne suis pas découragé »