MONTRÉAL - L’aventure de Johnny Manziel à Montréal n’aura duré que sept mois et généré que deux petites victoires, mais le directeur général conserve un grand optimisme pour la prochaine saison.

 

La preuve, c’est que Kavis Reed a décidé de ne pas embaucher un quart-arrière établi à l’ouverture de la période des joueurs autonomes. Le départ de Manziel était déjà « dans l’air ».

 

« C’est un dossier qui a commencé plus tôt durant la saison morte. On a eu du temps pour délibérer sur le sujet et déterminer la direction qu’on suivrait. Je ne peux pas dire quand exactement, mais durant la saison morte », a précisé Reed, mercredi après-midi.

 

C’est donc dire que Reed se sent à l’aise avec Antonio Pipkin, Matthew Shiltz, Vernon Adams fils et Jeff Mathews. De quoi faire sursauter plusieurs partisans malgré le potentiel de Pipkin.

 

« On était au courant du processus et on a fait très bonnes décisions (sur le marché de l’autonomie). Ce dossier n’aurait pas changé notre approche. On est à l’aise avec la composition de notre équipe présentement. On aura une très bonne compétition au poste de quarts, on trouve que la stabilité existe et on est confiants qu’un athlète parviendra à émerger comme notre partant », a-t-il avancé sans craindre les critiques.

 

Selon Reed, c’est impératif que les Alouettes continuent de miser sur les athlètes déjà au sein du nid.  

 

« On n’a jamais dit que Manziel est notre quart-arrière de franchise. On n’a jamais tout investi en lui, ça n’aurait pas été prudent.

 

« On ne peut pas continuer de reculer à la position de quart. On pense qu’on a les quarts pour qu’un athlète puisse émerger. Voici ce qu’on prévoit pour la suite. C’est la bonne chose pour bâtir du succès récurrent pour notre organisation », a déterminé le dirigeant qui joue gros en début de saison.

 

Autant le président Patrick Boivin que le propriétaire Andrew Wetenhall ont déjà admis que Reed se retrouve dans l’obligation de mieux faire en 2019. Il n’y a rien de plus normal quand on considère que les Alouettes n'ont obtenu que huit victoires en deux saisons sous le règne de Reed.

 

« On m’a toujours enseigné qu’on ne peut pas apprécier un plan durant le processus alors que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Nos partisans ont souffert depuis plusieurs années de ne pas avoir un quart-arrière établi, une équipe stable et une organisation investie à développer une stabilité. Il faut traverser les périodes difficiles. Il a fallu du temps pour que l’organisation chute et ça prend du temps pour qu’elle se relève. Je ne peux pas gagner 25 livres en une journée au gymnase », a maintenu Reed qui a été talonné pour justifier ses gestes.

 

La loi du sport professionnel ne permet pas souvent une longue période de misérable. Lorsque les résultats ne sont pas là après deux saisons, la patience dure rarement pour une troisième année.

 

« On a l’occasion de faire avancer cette organisation en 2019 », a réagi Reed.

 

Malgré sa grande confiance, le DG des Alouettes refuse de s’avancer à propos des éliminatoires.

 

« Je ne peux pas prédire le sort de cette équipe, mais nos décisions vont nous permettre de rivaliser », a réagi Reed à propos du club qui n’a pas accédé aux éliminatoires depuis 2014.

 

Avec la perte de Manziel et des joueurs sacrifiés pour l’obtenir, la frustration ne se calmera pas de sitôt chez les irréductibles des Alouettes. Reed s’est adressé à eux en ces mots.

 

« Notre équipe est très stable et en forte position. On croit qu’on pourra bien rivaliser. On ne peut pas avoir une situation que notre équipe sera affectée par le sort d’un joueur. Notre équipe est bâtie ainsi. Les bonnes équipes ont des alternatives et c’est notre cas. On croit avoir une équipe très compétitive », a lancé celui qui a souligné le renfort obtenu chez les receveurs, les porteurs de ballon et la tertiaire.

 

En ce qui concerne les critiques, Reed sonne prêt à les endurer encore pour un certain temps.

 

« On est supposés être critiqués pour nos décisions, c’est ainsi que ça fonctionne. Il ne faut pas craindre les critiques, il faut être investi dans son plan », a conclu celui qui aura une dernière saison pour prouver son point.