L'occasion de se racheter à Montréal
Alouettes mercredi, 30 août 2017. 22:55 dimanche, 15 déc. 2024. 11:53À lire également
MONTRÉAL – Davon Walls a payé cher pour une erreur de jeunesse commise en 2013. Après avoir plaidé coupable à une accusation de cambriolage, il s’est éloigné des radars de la NFL et il espère relancer sa carrière avec un arrêt à Montréal.
Lorsque Walls a été frappé par cette crampe au cerveau, il était pourtant sur le point d’entamer sa deuxième saison à l’Université Syracuse, celle durant laquelle il devait attirer les regards des recruteurs vers lui.
Mais à 22 ans, il s’est plutôt retrouvé en compagnie d’un complice à voler une télévision et une console de jeux vidéos sur le campus. Walls a admis ses torts, mais le mal était déjà fait et il a été expulsé de la prestigieuse institution.
Ce qui est encore plus étonnant, c’est que Walls avait toujours maintenu une conduite irréprochable. De plus, il avait eu à bûcher pour faire le saut à Syracuse lui qui provenait du méconnu programme de Coahoma.
« C’était tout simplement de la stupidité et une erreur. J’ai appris de ça et j’ai grandi de ça. J’ai pris du temps pour parler à mon entourage et je suis passé à autre chose. C’est derrière moi », a exprimé Walls avec sincérité.
Le nom de Walls a refait surface puisque les Alouettes l’ont embauché plus tôt ce mois-ci et ils ont libéré le plaqueur défensif Ray Drew afin de pouvoir l’insérer dans la formation partante contre le Rouge et Noir d’Ottawa.
L’actualité des dernières années l’a prouvé, les joueurs de football ne sont pas tous des anges. Loin de vouloir minimiser son crime, Walls n’a tout de même pas commis une agression ou autre délit du genre sauf que ça n’a pas empêché les Alouettes de jouer de prudence.
« La chose qui est importante pour nous, c’était de l’avoir au sein de notre organisation pour observer son comportement et le découvrir comme personne. Les erreurs qu’un jeune homme peut commettre à l’université sont multiples. Après avoir passé quelques semaines avec lui, on s’est aperçu qu’on misait sur un individu de qualité qui avait probablement commis une erreur tout simplement », a réagi l’entraîneur Jacques Chapdelaine sur le sujet.
« Il ne faut pas se le cacher, dans notre métier, on va en voir de toutes les couleurs.
« On a bien aimé son comportement et on est toujours prêt à donner l’occasion à une personne de se faire valoir. On aime la façon dont il approche le travail et la préparation. Ce n’est que du positif jusqu’à présent », a maintenu Chapdelaine.
Ignoré au repêchage de la NFL en 2015, Walls avait reçu une invitation des Jets de New York. Une blessure n’a pas aidé sa cause et il avait été retranché. Par la suite, il a notamment eu des essais infructueux avec les Bears de Chicago, les Packers de Green Bay et les Roughriders de la Saskatchewan.
Son passage à Montréal sonne donc comme sa dernière chance, mais Walls n’est pas prêt à franchir ce pas.
« Je n’irais pas jusque-là parce que je n’étais pas assez en forme à ma dernière chance. Je suis en bien meilleure forme dorénavant, j’ai descendu mon poids de 320 à 280 livres », a expliqué le colosse de six pieds et cinq pouces dont le dernier match remonte à 2015 lors du calendrier préparatoire des Jets.
L’Américain - qui rêvait d’abord d’une carrière en basketball – démontre ainsi son désir de réussir avec les Alouettes.
« Je me sens privilégié, je suis reconnaissant envers les gens qui ont continué de croire en moi. Je remercie l’organisation pour cette chance et je vais faire ce que je fais de mon mieux sur le terrain », a lancé Walls qui se croit capable de se démarquer au milieu de la ligne défensive.
De grands espoirs sur le terrain
À 26 ans, Walls sait bien que les occasions ne se présenteront pas à lui pour toujours. Cependant, il croit être enfin arrivé à maturité en tant que joueur de football.
« J’ai commencé à jouer au football à l’université et mon processus d’apprentissage a exigé du temps. Maintenant, je suis rendu au point que je suis comme une éponge, j’absorbe tout et je redonne rapidement », a imagé l’athlète qui a grandi à Brooklyn.
« Ma carrière pourrait être à Montréal et j’en serais bien heureux. Je dois réussir la plus belle que je peux. J’aimerais rester ici, j’aime le coin, les entraîneurs et les joueurs », a prononcé Walls sans tenir absolument à s’implanter dans la NFL.
En découvrant son potentiel, les dirigeants des Alouettes ont conclu qu’il pourrait devenir l’élément qui permettrait aux ailiers défensifs John Bowman et Gabriel Knapton de briller de nouveau. Le rôle des plaqueurs défensifs est souvent sous-estimé dans ce sens. Les plus efficaces accaparent tellement d’attention que leurs partenaires des extrémités de la ligne peuvent s’amuser.
« Dans les dernières années, Knapton avait un joueur au centre pour l’aider », a rappelé Chapdelaine en parlant d’Alan-Michael Cash pour justifier le rendement effacé de Knapton en 2017.
L'avenir donnera peut-être raison à Chapdelaine et le coordonnateur défensif Noel Thorpe qui considèrent que Walls parviendra à remplir cette mission en plus d’exceller contre la course. Chose certaine, leur nouveau protégé entend les remercier d’avoir cru en en lui.